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djibson313
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djibson313
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   Posté le 24-08-2007 à 23:29:25   Voir le profil de djibson313 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à djibson313   

Extrait de : "Lettre à mon fils"
- Ibn Al-Jawzi (رحمه الل&#1607 -



Sache, mon fils, puisse Dieu t'assister, que l'être humain ne peut discerner les choses au moyen de la raison que lorsqu'il se conforme aux exigences de celle-ci. Fais donc appel à ta raison, réfléchis bien et sois attentif. Tu sauras avec preuve que tu as été créé et chargé de responsabilités, et que des devoirs t'incombent. Sache également que deux anges (que le salut soit sur eux) inscrivent tes paroles et tes regards. Les pas qui te mènent au terme de ta vie sont comptés. Ton séjour en ce monde est court. La détention dans la tombe est longue, et le châtiment sera terrible pour avoir donné la préséance aux passions. Où est ce plaisir d'hier ? Il a disparu, ne laissant qu'un regret. Où est ce désir de l'être ? Il lui courbe l'échine et fait trébucher ses pas.

N'est heureux que celui qui a su faire face à ses passions. N'est malheureux que celui qui a donné la préférence à ce bas monde. Considère ce qui est advenu des rois et des ascètes (zuhâd). Où sont les plaisirs des uns et les peines des autres ? Il ne reste plus qu'un agréable souvenir des gens vertueux et des propos désagréables sur les rebelles. C'est comme si celui qui s'est rassasié ne s'est jamais vraiment rassasié et que celui qui a eu faim n'a jamais vraiment connu la faim.

Il n'y a rien de pire que la négligence des actes méritoires (fadhâ'il). L'amour pour le délassement engendre un regret bien plus grand que tous les délices. Sois sur tes gardes et sache que l'accomplissement des devoirs religieux (farâ'id), puis le fait d'éviter les interdits est obligatoire. Mais si tu passes outre, ce sera le feu [de l'Enfer].

Apprends également que les actes méritoires sont le but recherché par tout être zélé. Ces actes diffèrent entre eux. Pour certains, ils sont le renoncement aux biens de ce monde, pour d'autres, c'est une dévotion. En réalité, les actes méritoires ne sont achevés que par une association de la connaissance et de l'application.

Acquise, l'association porte son auteur vers une véritable connaissance du Créateur (à Lui la pureté). Celle-ci engendre en l'être de l'amour et de l'affection pour Dieu . Voilà donc le but recherché. La détermination est relative à chaque être, on n'obtient pas toujours ce à quoi on aspire et on ne trouve pas toujours ce que l'on recherche. Cependant, il est du devoir de chacun de faire l'effort. Chacun de nous est dirigé vers sa destinée.

La première chose qu'il convient d'étudier, c'est la connaissance de Dieu. Il est certain que celui qui voit le ciel élevé, la terre abaissée, qui contemple les édifices biens ajustés, en particulier son propre corps, s'aperçoit qu'il y a nécessairement pour toute œuvre un auteur et pour tout édifice un édificateur.

Ensuite, il doit examiner les preuves de la véracité du Messager de Dieu. La plus importante de toutes, c'est le Coran, dont personne n'a jamais réussi à apporter quelque chose d'équivalent.

Lorsque celui-ci est convaincu de l'existence du Créateur, de la véracité du Messager, il ne lui reste plus qu'à se soumettre à la législation instituée. Cependant, s'il ne le fait pas, cela témoigne de la fragilité de sa foi.

Il lui faut ensuite prendre connaissance des prescriptions (farâid), telles que les ablutions, la prière, l'aumône obligatoire, le pèlerinage et tous les devoirs religieux.

Lorsqu'il aura saisi la valeur de ces devoirs et les aura appliqués, il convient à celui qui possède une telle portée d'esprit, de se tourner vers les actes méritoires (fadâil).

Il doit en premier lieu s'appliquer à mémoriser le Coran, à étudier son commentaire, puis à étudier les hadiths du Messager de Dieu, sa vie, celle des compagnons et des savants après eux. On procède du rang le plus haut vers le plus bas, et ainsi de suite...

Il lui faut absolument acquérir, selon le besoin, une certaine connaissance de la grammaire, ainsi qu'une maîtrise d'une partie de la langue arabe, mais aussi la jurisprudence, la prédication, avec toutes les subtilités et les avantages qu'elles offrent.

J'ai établi ci-après dans cette lettre et dans d'autres écrits, une liste d'ouvrages qui, par la grâce de Dieu, te dispense de toutes les œuvres écrites par les anciens. Je t'ai dispensé de toute recherche d'ouvrage et de tout effort d'écriture. Tu ne consacreras d'efforts que pour ces ouvrages.

J'ai appris avec preuve que l'ardeur naît avec l'être humain. Cependant, certaines ardeurs sont négligées. Lorsqu'elles sont stimulées, elles prédominent.

Lorsque tu ressens en toi une certaine faiblesse, invoque Le Bienfaiteur, ou même un état de paresse, réfugie-toi auprès de Celui qui assiste. Tu ne peux tirer de profits qu'en lui étant soumis. Aucun bienfait ne peut t'échapper si ce n'est que par rébellion. Quant au serviteur qui se tourne vers son Seigneur, penses-tu qu'il ne pourra acquérir ce qu'il désire ? Et celui qui, par désobéissance, se détourne de Dieu, penses-tu qu'il puisse accomplir son dessein ?

Mon fils, reconsidère-toi vis-à-vis des lois divines et vois comment tu veilles à ne pas les transgresser, car celui qui a du respect sera estimé, alors que le négligeant sera délaissé. Je vais t'évoquer certaines anecdotes me concernant, peut être y verras-tu un exemple de persévérance, ou invoqueras-tu pour moi Celui qui accorde la réussite.

Une grande part des faveurs dont je jouis n'est pas due à un simple acquis personnel, mais à un don du Seigneur. Je me souviens, lorsque j'étais encore un petit enfant, j'avais environ six ans, possédant une grande portée d'esprit, je fréquentais déjà l'école coranique. Par la suite, il m'a été fait don d'une intelligence dès mon plus jeune âge qui se développa avec le temps. Je ne me souviens pas avoir joué dans la rue avec d'autres enfants, ni d'avoir ri d'un rire déployé. Jusqu'au jour où, vers ma septième année, j'ai commencé à fréquenter la cour de la mosquée, car ce qui m'attirait, ce n'était pas le joueur de tours de gobelets, mais plutôt le savant en matière de hadîth, qui tenait de longs discours. Quant à moi, je mémorisais son enseignement, que je mettais par écrit dès mon retour à la maison.

J'ai également eu ce bonheur de connaître le Shaykh Abou al-Fadl qui m'emmenait voir les savants. J'ai pu assister à l'audience du Musnad ainsi que d'autres œuvres importantes, sans vraiment savoir ce que l'on attendait de moi. Il a veillé à mon assiduité aux audiences jusqu'à l'adolescence. Je me suis attaché au Shaykh Abou al- Fadl jusqu'à sa mort. C'est avec lui que j'ai pu acquérir la science du hadîth et de sa transmission.

En ce temps-là, les enfants allaient flâner le long du fleuve Tigre, et montaient sur le pont pour contempler le paysage. Je n'étais alors qu'un petit enfant. Je me joignais à ceux qui étudiaient tout en restant discret. Je m'adonnais alors à l'étude. Je fus par la suite inspiré par l'ascétisme, je jeûnais continuellement, et mes usages quotidiens étaient modérés. J'ai fini par aimer les veillées d'études. Je ne me contentais pas d'une seule matière, bien plus ; j'étudiais à la fois la jurisprudence, la prédication, le hadîth, et, de plus, je me joignais aux ascètes. Par la suite, j'ai étudié la langue arabe. Ni l'anachorète, ni le prédicateur ou autre ne pouvaient tenir un discours sans que je sois présent à l'assise. Je sélectionnais les actes méritoires.

Lorsque deux possibilités se présentaient à moi, je m'en remettais au plus Juste des justes, Dieu . Il m'a accordé une certaine habileté et une bonne éducation, m'a toujours dirigé vers ce qu'il y a de mieux pour moi et m'a protégé contre tout ennemi, tout envieux, et tous ceux qui pourraient chercher à me duper. Il m'a également prédisposé à l'étude de la science, et me faisait parvenir de l'argent de là où je ne m'y attendais pas. Il m'a doté d'une faculté de jugement, d'une mémorisation rapide et d'une bonne rédaction.

Je n'étais nullement dans le besoin quant aux biens matériels, au contraire, le Seigneur m'en procurait en quantité plus que suffisante. Il prédisposa le cœur des gens à m'accepter plus que de raison et permit à ma parole d'atteindre leurs cœurs, sans jamais douter de sa véracité. Grâce à Lui, j'ai pu convertir environ deux cents personnes. On raconte que plus de cent mille personnes se sont repenties lors des assemblées que je tenais. Ces assemblées étaient au nombre de vingt mille.

J'allais à la recherche de savants pour l'étude du hadîth, pas un n'a été oublié, je m'essoufflerais à tous les énumérer en raison du nombre important. Il m'arrivait de me lever le matin sans avoir de quoi manger et le soir, d'aller me coucher sans rien avaler. Dieu ne m'a pas rabaissé pour autant en demandant l'aumône aux gens, bien au contraire, pour préserver ma dignité, Il pourvoyait à ma subsistance.

S'il fallait détailler ma vie, cela aurait été trop long. Et me voilà, regarde où cela a pu me conduire, qui se résume en un mot, qui est la parole de Dieu Craignez Dieu et Il vous enseignera. [Sourate Al-Baqarah 2 :282]

Mon fils, prends bien garde à toi et regrette le passé. Pendant qu'il en est encore temps, œuvre afin de rattraper les gens accomplis. Forme-toi pendant que tu es encore jeune (Traduction littérale : Guide ta branche pendant qu'elle est encore tendre). Souviens-toi de toutes ces heures perdues inutilement et qu'elles te servent de leçon. Ces heures que tu as passées à te complaire dans la paresse, laissant s'échapper divers actes de piété. Les pieux ancêtres (salafs salah) aimaient accumuler tous les actes de piété. Ils pleuraient lorsqu'un seul leur échappait.

Ibrahim Ibn Adham a dit : "Nous sommes allés rendre visite à un malade, celui-ci fixait ses pieds et pleurait. Nous lui dîmes : "Pourquoi pleures-tu ?" Il répondit : "Mes pieds n'ont pas soulevé la poussière dans la voie de Dieu." Une autre personne pleurait, nous lui dîmes alors : "Pourquoi pleures-tu ?" Elle répondit : "Je pleure pour n'avoir point jeûné le jour qui vient de passer, et pour la nuit qui s'en est allée sans avoir accompli une seule prière.""

Sache, mon fils, que les jours se réduisent à des heures et que les heures, le temps d'un souffle. Il y a pour chaque être un entrepôt, donc prends garde de ne pas passer en ce monde sans n'avoir rien accompli. Tu t'apercevras le jour du jugement que l'entrepôt est vide, et là, tu le regretteras.

Un homme dit à 'Amir Ibn 'Abd Qays : "Lève toi que je puisse te parler." Il dit : "Retiens le soleil." (Le sens voulu : "Retiens le temps qui passe trop vite"). Après avoir appris la nouvelle, les gens ont dit : "Vous voulez donc le faire ? Celui à qui appartient le soleil et qui l'a assujetti n'est pas dupe."

Selon un hadith : "Celui qui dit : Louange et gloire à Dieu, obtiendra un dattier au Paradis."

Vois celui qui perd son temps, combien de dattiers lui ont échappé. Les ancêtres pieux profitaient de chaque instant. Kahmas clôturait trois fois la lecture du Coran en un jour et une nuit. Quarante hommes, parmi les salafs, accomplissaient la prière de l'aurore avec les ablutions du soir. Râbi'a ne dormait pas la nuit, et au matin, elle s'allongeait pour se reposer un instant, puis se levait brusquement en se disant : "Dans la tombe, le sommeil sera bien assez long."

Celui qui aurait pu réfléchir sur la vie d'ici-bas, avant même de s'y trouver, celle-ci lui paraîtrait très longue. Lorsqu'il y songera après en être sorti, celle-ci lui semblera très courte et le séjour dans la tombe très long. Quand il pensera au jour du jugement, il saura que sa durée est de cinquante mille ans, et s'il médite sur le séjour au Paradis ou en Enfer, il saura qu'il n'y a pour cela aucune fin. Cependant, s'il examine la durée de vie qui lui est impartie dans ce monde, - disons que l'on nous a imparti une soixantaine d'années - il s'apercevra qu'il a consacré trente années de celle-ci au sommeil, quinze années à l'enfance, et lorsque tu fais le compte de ce qu'il te reste, tu t'apercevras qu'une grande partie est consacrée aux passions, à la nourriture et à la recherche des biens matériels. Lorsqu'il en extrait ce qu'il a consacré pour l'au-delà, il s'aperçoit qu'une partie de ses actes n'est autre, pour la plupart, que des actes d'hypocrisie et d'inconscience. Donc, avec quoi vas-tu acheter la vie éternelle ? Alors que ce sont ces heures qui passent qui en sont le prix.

Toute cette négligence passée ne te procurera aucun bien. Bon nombre de gens ont eu un regain de conscience après une période d'inconscience et d'inactivité. Shaykh Abou al-Hâkim me raconta ce que le juge parmi les juges, Abou al-Hassan Al-Mighânî, lui dit : "Durant ma jeunesse, j'étais occupé à ne rien faire, n'étant pas intéressé par l'étude de la science, voilà qu' Abou 'Ubayd me fit venir et me dit : "Mon fils, je ne serai pas toujours à ta disposition. Alors prends vingt dinars, ouvre une boulangerie et subviens à tes besoins." Je lui répondis : "Pourquoi ces paroles ?"

Il ajouta : "Ouvre une épicerie". Je lui dis "Faire cela alors que je suis le fils du juge parmi les juges." Il répondit : "Je vois que tu n'aimes pas la science [religieuse]." Je lui dis : "Fais moi un sermon sur-le-champ." Ce qu'il fit. Je finis donc par reprendre l'étude des sciences."

Quelques proches d' Abou Muhammad al-Hulwâni m'ont raconté que ce dernier a dit : "Mon père décéda alors que j'avais vingt et un ans. J'étais complètement inactif. Je me rendis un jour auprès des locataires de la maison dont j'avais hérité pour percevoir le loyer. Soudain, je les entendis murmurer : "Voilà le percepteur !" Je me suis dit "C'est là l'opinion qu'ont les gens de moi ?" Je me rendis chez ma mère pour lui dire : "Dorénavant, si tu demandes après moi, adresse-toi à la mosquée de Shaykh al-Khattâb." Depuis, je ne l'ai jamais quitté jusqu'au jour où j'ai obtenu la fonction de juge, que j'ai exercée durant une certaine période." Je (dit Ibnoul Jawzih) l'ai aperçu moi-même prononcer des fatwas, superviser et rédiger.

Mon fils, il te faut être vigilant dès l'aube, en évitant toute discussion sur les choses d'ici-bas. À cette heure de la journée, les pieux ancêtres ne discutaient jamais à ce sujet. En telle circonstance, prononce l'invocation suivante : "Louange à Dieu qui nous a fait vivre après nous avoir fait mourir et c'est vers Lui que se fera le rassemblement. Louange à Celui qui retient le ciel afin qu'il ne tombe sur la terre si ce n'est par Sa permission. Certes Dieu est Bon et Miséricordieux avec les êtres." Ensuite, fais tes ablutions et accomplis la prière de l'aube (sunnah), puis, en toute humilité, rends-toi à la mosquée et durant ton trajet, récite ceci : "Mon Seigneur, je T'invoque selon le droit accordé à tous ceux qui T'invoquent et d'après cette marche qui me mène à toi. Je ne sors pas avec le mal en moi, ni avec arrogance, ni même par hypocrisie ou avec l'intention d'acquérir une réputation. Je sors craignant Ta colère et recherchant Ta satisfaction. Je Te demande de me préserver du feu et de me pardonner mes péchés, Tu es le seul à pardonner les péchés."

Puis, rejoins l'imâm [pour accomplir la prière en assemblée] et lorsque tu auras terminé, prononce dix fois : "Il n'y a de divinité que Dieu seul, Il n'a pas d'associé, Il possède la création, à Lui les louanges. Il a le pouvoir sur toute chose." Puis dis dix fois : "Subhân Dieu, al-hamdu lillahi, et Dieuu Akbar.» Ensuite, demande à Dieu d'accepter ta prière et si cela t'est possible, assieds-toi et évoque ton Seigneur et ce, jusqu'au lever du soleil. Il ne te restera qu'à accomplir une prière surérogatoire et te retirer.

Consacre-toi ensuite aux sciences qui te sont accessibles.

La plus importante est le perfectionnement du Coran, puis la jurisprudence. Lorsque le soleil est déjà élevé à l'horizon, accomplis huit rak'ats et remets-toi à la lecture jusqu'à l'heure de la prière de l'après-midi.

Ensuite, retourne à tes études jusqu'au coucher du soleil (mâghrib). Accomplis deux rak'ats après le mâghrib dans lesquelles tu récites deux parties (juz') du Coran. Quand tu auras accompli la prière du soir, révise tes cours !

Ensuite, mets-toi au lit où tu pratiqueras le tasbîh et le tahmîd trente-trois fois, et le takbîr trente quatre fois. Puis récite l'invocation suivante "Seigneur, préserve-moi du feu le jour où tu rassembleras tes serviteurs."

Il te faut mener une vie retirée, car c'est source de tout bien. Tu dois te consacrer en de telles circonstances aux livres et à l'étude sur la vie des gens accomplis. Tu ne dois aborder une science sans avoir au préalable maîtriser celle qui précède. Porte un intérêt aux gens accomplis en science et en son application. N'accorde aucune considération aux êtres vils et méprisables.

Sache que la science élève les gens de basses conditions vers la noblesse. Bon nombre de savants ne possèdent ni lignée parentale pouvant être mentionnée, ni bel aspect physique. Le Calife Suleyman Ibn 'Abd al-Mâlik se présenta, en compagnie de ses deux fils, à 'Ata Ibn Abou Rabah qui était de couleur noire. Il paraissait circonspect. Ils se mirent à le questionner à propos des rites, il leur répondait sans les regarder en face. Suleyman dit à ses deux fils : "Allons, il ne faut pas renoncer à la science. On ne peut connaître l'humiliation en présence de cet être."

Al Hassan, Ibn Sirîn, Makhûl et bien d'autres étaient des esclaves affranchis. Cependant, ils se sont ennoblis grâce à la science et à la piété.

Tâche, mon fils, de préserver ton honneur en ne succombant pas aux biens terrestres et ne te laisse pas avilir par la vie mondaine. Contente-toi de peu et tu garderas ta dignité. Celui qui se contente de pain et de légumes ne peut être asservi.

Un jour, un campagnard traversa Basra et demanda : "Qui dirige cette ville ?" On répondit "C'est Al Hassan." (Il s'agit de Al Hassan al-Basrî). Le campagnard dit : "Qu'est-ce qui lui a permis de parvenir à la tête de ses habitants ?" On répondit : "C'est parce qu'il dédaigna leur monde matériel et eux ne peuvent se passer de sa science."

Sache, mon fils, que ton père avait un parent riche à qui il a été légué une grande fortune. Ton père a été pris en charge jusqu'à la puberté. Mais après, il n'eut pour héritage que deux maisons. Il occupa l'une d'elle et loua l'autre. Il fit par la suite don de vingt dinars, mais auparavant, il pu s'acheter un certain nombre d'ouvrages de sciences [religieuses]. Il finit par vendre ses deux maisons pour pouvoir financer ses études jusqu'au jour où il ne lui restait plus rien. Il ne s'humilia pas à chercher sa subsistance, comme ce fut le cas pour d'autres. Il n'a pas non plus parcouru les contrées comme les autres prêcheurs et aucune grande ville n'a remarqué sa stupidité à demander la charité. Il agit avec droiture.Pour qui craint Dieu, celui-ci lui accordera une issue [vers la réussite] et le comblera de bienfaits sans qu'il puisse se rendre compte[Sourate At-Talaq 65 :2-3]

Mon fils, c'est en améliorant la piété que tu connaîtras la prospérité. Un être pieux ne cherche pas à se faire remarquer, ni ne s'expose à ce qui peut nuire à sa religion. Celui qui veille à ne pas transgresser les lois de Dieu sera préservé. Le Prophète dit à Ibn Abbâs : "Ne néglige point [les lois d'] Dieu et Lui ne te négligera pas ; ne néglige point Dieu et tu Le trouveras devant toi."

Sache, mon fils, que Yûnus (Jonas) avait une réserve d'actes de piété, ce qui lui a permis d'éviter la captivité à l'intérieur de la baleine. Dieu (le Très-Haut) a dit :S'il n'était pas de ceux qui me font les louanges, il aurait sûrement demeuré dans son ventre jusqu'au jour de la résurrection[Sourate As-Saffat 37 :143-144]

Comme Pharaon n'avait aucune accumulation d'actes vertueux, il n'a pu trouver de secours dans son agonie. On lui dit : [Dieu dit] : Maintenant? Alors qu'auparavant tu as désobéi et que tu as été du nombre des corrupteurs! [Sourate Yunus 10 :91]

Constitue-toi [mon fils], au moyen de la piété, une réserve de bonnes actions, elles te seront profitables plus tard.

On rapporte ceci dans un hadîth : "Il n'est pas un seul être qui craigne Dieu durant sa jeunesse, sans qu'il soit élevé durant sa vie d'adulte."

Dieu dit à propos de Joseph :Et lorsqu'il eut atteint sa maturité, nous lui fîmes don de sagesse et de science. C'est ainsi que nous récompensons les bienfaiteurs[Sourate Yusuf 12 :22]

Sache, mon fils, qu'une réserve parfaite serait de faire abstraction de ce qui est déclaré illicite, d'éviter le bavardage inutile et donner la primauté et l'avantage à Dieu sur les passions. Tu connais le hadîth des trois personnes qui se sont réfugiées dans une caverne ; un rocher est venu obstruer l'entrée et le premier d'entre eux dit : "Seigneur, j'avais à ma charge mes deux parents et mes enfants. Lorsque je leur préparais le lait, je commençais par servir mes parents avant mes enfants. Seigneur, puisque j'ai agi ainsi pour toi, libère-nous."

L'entrée fut dégagée d'un tiers.

Le second prit la parole et dit : "Seigneur, j'avais embauché un ouvrier qui, mécontent de son salaire, me le laissa. J'ai investi pour lui son dû dans le commerce. Un jour, il revint me voir et me dit : ne crains-tu pas Dieu ? Je lui répondis : rends-toi à ce troupeau et son berger et emporte tout. Seigneur, puisque j'ai agi ainsi pour Toi, libère-nous."

Le dernier dit : "Je fus épris de la fille de mon oncle paternel et lorsque je voulus m'en approcher, elle dit : crains Dieu. Aussitôt, je m'éloignais d'elle. Seigneur, puisque j'ai agi ainsi pour toi, libère-nous."

Quelqu'un a vu dans son songe Sufyân AthThawrî, on dit à ce dernier : "Qu'a fait de toi ton Seigneur?" Il répondit : "Après m'avoir installé dans ma tombe, je vis le Seigneur des mondes devant moi. Il ordonna que l'on m'introduise au Paradis. Lorsque je fus au Paradis, j'entendis quelqu'un m'appeler "Sufyân", je répondis : "C'est moi Sufyân." Il me dit : "Te rappelles-tu le jour où tu as donné la préférence à Dieu sur tes passions ?" Je répondis : "Oui..."

Il te faut parfaire ta portée d'esprit car il y a des êtres qui ont voué leur vie à l'ascétisme, d'autres ont été versés dans la science. Un petit nombre de gens a atteint un très haut degré de connaissance ainsi qu'une parfaite application de celle-ci. Après avoir passé en revue tous les gens de la deuxième génération de l'islam, et même ceux qui leur succédèrent, je n'ai pu y trouver plus accompli que les quatre personnes qui sont : Sa'îd Ibn al Musayyib, Sufyân Ath-thawrî, Al Hassan al-Basrî et Ahmad Ibn Hanbal. Ce sont des gens qui possèdent une portée d'esprit bien supérieure à la nôtre.

Un grand nombre parmi nos pieux prédécesseurs (salafou salah) possédait une portée d'esprit exceptionnelle. Si tu désires t'informer à leur sujet, réfère-toi au livre intitulé Safwat as-safwa ou Akhbâr Sa' îd ou Akhbâr Sufyân ou Akhbâr Ahmad Ibn Hanbal. J'ai réalisé un livre pour chacun d'eux.

Tu sais, ô mon fils, que j'ai écrit une centaine de livres, parmi ceux-ci : At-tafsîr al-kabîr en vingt tomes, At-târîkh en vingt tomes également, Tahdîb al-musnad en dix tomes et d'autres ouvrages, soit en trois, quatre ou cinq tomes, ou plus ou moins. Tu as là une quantité suffisante de livres qui te dispensent de l'emprunt et de l'effort d'écriture.

Tu te dois de mémoriser, car la mémorisation est capitale. Et le comportement est un avantage.' Aie donc recours à Dieu, et ne néglige pas Ses commandements.'

[...] Si vous soutenez [la religion d'] Dieu, Il vous assistera [...] [Sourate Muhammad 47 :7]

Souvenez-vous de Moi et Je me souviendrai de vous[Sourate Al-Baqarah 2 :152]

[...] Et remplissez Mon pacte; Je remplirai votre pacte [...] [Sourate Al-Baqarah 2 :40]

Prends garde de ne pas te limiter à la science sans son application, car ceux qui ont rejoint la cour des princes et ceux qui ont porté de l'intérêt au milieu mondain, c'est parce qu'ils ont œuvré sans science. Ils se sont privés de toute bénédiction et de tout profit.

Méfie-toi d'une pratique religieuse sans science, certains ascètes et soufis ont quitté la voie droite parce qu'ils ont œuvré sans science.

Couvre-toi de deux vêtements qui ne doivent pas te procurer, par leur aspect luxueux, une réputation au sein des gens épris de ce monde ou par leur aspect désuet, une réputation au sein de ceux qui ont renoncé aux biens d'ici-bas (zuhâd). Rends-toi des comptes à la moindre parole, au moindre regard et au moindre pas, car tu es en cela responsable. Ce que tu as bénéficié de science profitera aux auditeurs. Lorsque le prédicateur œuvre sans science, sa prédication ne se maintient pas dans les cœurs, telle l'eau qui ne se maintient pas sur les pierres. Tu ne dois exhorter les gens sans intention, ni marcher ou manger sans intention, et si tu jettes un regard sur le comportement des ancêtres pieux, tu y retrouverais tout cela.

Réfère-toi au livre Minhâj al-muridîn, tu y apprendras les bonnes manières. Fais-en à la fois ton compagnon d'études et ton enseignant. Jette un regard à l'ouvrage intitulé Sayid al-khâtar (La pensée vigile), tu y trouveras ce qui te permettra de gérer convenablement ta vie religieuse et matérielle. Mémorise le livre intitulé Jannât an-nathr, il suffit à assimiler la jurisprudence. L'étude du livre Al-hadà'iq te permet de prendre connaissance de l'ensemble des hadiths. Quant au livre Al-kashshaf, il te dévoilera ce qui est implicite dans les deux recueils authentiques.

Ne prête pas d'intérêt aux livres sur des commentaires rédigés par des non arabes. Les livres Al-mughnî et Zâd al-masîr sont destinés à un besoin en matière de commentaire du Coran. Ce que j'ai pu réunir comme ouvrages sur la prédication est prévu à cet effet. Dieu est plus Savant.

Sois un bel exemple pour les gens en menant une vie très retirée, car la retraite est un soulagement contre toute mauvaise fréquentation mais également un chemin vers la décence. Il convient au prédicateur en particulier, de ne pas se faire remarquer par la vulgarité et la turbulence ou de se promener dans les marchés pour une bonne opinion de soi et pour que ses prédications soient profitables.

Mais si tu es contraint à fréquenter les gens, il te faut agir avec indulgence. Si tu venais à découvrir leurs mœurs, tu n'aurais pu les côtoyer.

Tu dois pour chaque chose lui accorder son droit, que ce soit à ton épouse, à tes enfants ou à tes proches. Vois à quoi ont servi les heures passées. Il te faut, selon tes possibilités, les occuper avec ce qu'il y a de mieux. Fais parvenir à ton entrepôt ce qui te réjouira le jour où tu le retrouveras. Tu te dois d'appréhender l'issue finale, afin de pouvoir patienter tant face aux choses désirables que détestables.

Si tu remarques en toi de l'insouciance, rends-toi au cimetière et rappelle-toi que le grand voyage [vers l'au-delà] est proche. Gère tes dépenses afin de ne pas gaspiller, et pour ne pas dépendre des gens en cas de besoin.

Sache que nous sommes descendants d'Abou Bakr As-siddîq. Notre grand père, Al-Qâsîm Ibn Muhammad Ibn Abou Bakr, ainsi que sa biographie, se trouvent dans le livre Safwat as safwa. Nos ancêtres ont toujours été des commerçants, mais parmi les dernières générations, aucun n'a été pourvu d'une ardeur pour l'étude des sciences religieuses. L'honneur m'en est revenu. Fais en sorte de ne pas décevoir les espoirs que j'ai placés en toi et pour toi.

Je te confie à Dieu et lui demande de t'assister dans la science et sa mise en pratique.

Voilà ce qui m'a été possible de faire pour toi, en matière de recommandations. Il n'y a de pouvoir, ni de puissance, si ce n'est par la grâce de Dieu.

Gloire à Dieu, le Seigneur des mondes.

Source: risâla.net

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wa salaamou alaykoum wa rahmatoullahi
Membre désinscrit
   Posté le 06-09-2007 à 20:30:16   

as-salam3alaykom

Akhy, qu'Allâh te récompense Amîn

Si tu as d'autre récit comme celle-ci, partage avec nous car celà me positive

jazakAllâh oukhir
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