Sujet : l'Imâm Mâlik | | Posté le 15-03-2005 à 12:53:27
| salamou3èlèykoum wrtl Allah wbrt Mâlik - q'Allah soit satisfait de lui Son nom et sa généalogie Abou 'Abdoullâh Mâlik Ibn Anas Ibn Mâlik Ibn Abî 'mir Ibn'Amr Ibn Ghaymân Ibn Khathîl Ibn 'Amr Ibn Al-Hârith. Il est appelé l'imam de Médine. Son père Anas, l'histoire ne nous apprend que peu de choses sur lui. Nous savons toutefois qu'il vécut à Dhû Al-Marwah,un oasis dans le désert au nord de Médine et qu'il gagnait sa vie en fabriquant des arcs. Sa mère Selon l'opinion la plus solide, sa mère s'appelait Al-Ghâliyah Bint Shurayk Al-Azdiyyah. Son grand-père Son grand-père, Mâlik Ibn Abî 'آmir, fut un grand Successeur qui rapporta des hadîths de Émir des Croyants 'Omar Ibn Al-Khattâb, de Talhah, de la Mère des Croyants 'Aisha, de Abou Hurayra et de Hassân Ibn Thâbit, q'Allah les agrée tous. Il fut l'un des quatre hommes ayant porté Émir des Croyants 'Othmân Ibn 'Affân, q'Allah l'agrée, à sa tombe. Il fut l'un des scribes qui inscrivirent le Coran lorsque'Othmân réunit les codex du Coran. On rapporte en outre que le Cinquième Calife bien guidé, 'Omar Ibn AbdAl-'Azîz, lui demandait conseil. Son arrière grand-père Son arrière grand-père, Abou 'آmir Ibn 'Amr, fut un compagnon du Messager d'Allah - paix et bénédiction d'Allah sur lui. Il participa à toutes les batailles du temps du Messager d'Allah, exception faite de la grande bataille de Badr. Sa naissance et son enfance L'Imâm Mâlik naquit en 93 Égypte, à Dhû Al-Marwah. Il vécut ensuite à Al-'Aqîq, une vallée dans les alentours de Médine, puis s'installa à Médine, la ville où repose le Messager bien-aimé - paix et bénédictions d'Allah sur lui. L'Imâm Mâlik naquit et vécut à Médine. Il fut ainsi influencé par la vie et l'esprit de cette honorable ville. Il naquit à l'époque d'Al-Walîd Ibn 'Abd Al-Malik l'Omeyyade et retourna à Allah sous le règne de Hârûn Ar-Rashîd l'Abbasside. Ainsi fut-il témoin du Califat Omeyyade et Abbasside et des luttes qui les opposèrent. Il fut également témoin des luttes entre les Abbassides et les Alawites, du mouvement des Kharidjites, et des polémiques opposants les Gens de la Sounna (Ahl As-Sounna) aux Chiites (Shî'ah). Dans son enfance, l'Imâm Mâlik mémorisa le Noble Coran, puis apprit les hadîths prophétiques, les verdicts religieux (Fatâwâ) des Compagnons, le Fiqh de l'Opinion et s'initia à la réfutation des courants déviants. Il fut brillant dans l'acquisition des sciences islamiques et se distingua par son excellente mémoire. Sa mère lui recommanda dans son enfance d'accompagner un successeur, le Hâfidh Abou 'Othmân Rabî'ah Ibn Abî 'Abd Ar-Rahmân Al-Qurashî, pour puiser dans son savoir. Rabî'ah, q'Allah l'agrée, était surnommé Rabî'ah Ar-Ra'y pour sa rigueur et son intelligence dans l'interprétation et le raisonnement par analogie. Les savants sont unanimes quant à son éminence en matière de science et de jurisprudence. Yahyâ Ibn Sa'îd dit de lui : Je n'ai vu plus sensé que Rabî'ah. Le jeune Mâlik apprit Fiqh Ar-Ra'y (jurisprudence interprétative) auprès de Rabî'ah et, plus tard, lorsque Rabî'ah décéda, Mâlik prononça ces mots nostalgiques : La saveur du Fiqh disparut depuis la mort de Rabî'ah. Ses autres professeurs L'étape suivante de l'apprentissage de l'Imâm Mâlik fut marquée par son initiation auprès d'un grand nombre de Shuyûkh. Selon l'Imâm An-Nawawî, il eut 900 maîtres dont 300 Successeurs, les autres étant des Successeurs des Successeurs. L'Imâm 'Abd Ar-Rahmân Ibn Hurmuz Al-A'raj est parmi ses maîtres les plus saillants. Parmi ses Shuyûkh citons aussi le noble successeur Nâfi' l'affranchi de 'Abd Allâh Ibn 'Umar, le grand Imâm Ja'far Ibn MuhammadAl-Bâqir, le juriste et savant mémorisateur Yahyâ IbnSa'îd Al-Ansârî le Juge de Médine, et le prédicateur aux exhortations vibrantes, Salamah Ibn Dînâr Abou Hâzim. Sa rigueur dans l'acceptation du hadîth L'Imam Malik r.a. s'abstenait de rapporter les Hadiths de gens qui n'étaient pas de Médine. Il disait au sujet de gens de Al Koûfa par exemple: Je les vois, lorsqu'ils viennent a Médine, ils rapportent de n'importe qui. Je me suis dit, ils doivent alors faire de même chez eux. Et à Al Koûfa, bien qu'il y avait d'éminents savants de Hadiths comme Ach Cha'bi r.a, Al A'mash r.a, Shu'ba r.a, Sufyane ethawri r.a. et d'autres, mais c'était également le fief des fabricants de Hadiths et surtout des sectes chiites extrémistes qu'on appelait les râfidites. L'Imam Malik disait précisément qu'avant, on frappait l'argent a Al Koufa... et maintenant on frappe les Hadiths là-bas. L'histoire de l'Imam Malik r.a. avec Ayub Assoukhtiyani r.a. est très parlante... Lorsque celui-ci venait a Médine, l'Imam Malik se présentait toujours pour écouter ses Hadiths; pourtant, il ne rapportait jamais de lui. Il disait bien: Je ne lui reproche rien, malgré cela il s'abstenait du fait qu'il était de Al Koufa. Jusqu'à ce qu'il l'ait vu une fois rapporter un Hadith et éclater en sanglot... là il a commencé à rapporter de lui (n'oublions pas le respect qu'avait l'Imam Malik pour les Hadiths:Pour les enseigner, il faisait les ablutions, se faisait beau, s'asseyait avec beaucoup de respect et d'humilité et n'acceptait pas que quiconque le dérange pour parler à ce moment ). Mâlik enseignant L'excellence de l'Imâm Mâlik lui permit d'enseigner et de diffuser la science dans sa jeunesse. On dit même qu'il commença à enseigner à l'âge de dix sept ans. Il choisit la Mosquée du Prophète pour tenir son cercle de science. Plus précisément, il choisit, dans la mosquée de Médine, l'endroit où se tenait le Calife Juste 'Omar Ibn Al-Khattâb. C'est là que s'asseyait le Messager d'Allah - paix et bénédictions d'Allah sur lui. Les cours de l'Imâm Mâlik ne furent transférés à sa maison que plus tard, à cause de sa maladie. La profusion de sa science attira une foule très nombreuse, sa renommée s'étendit et il occupa une place distinguée dans le cœur des gens de Médine. En matière de jurisprudence, Mâlik puisait dans le Noble Coran, exigeant que l'exégète ait une excellente maîtrise de la langue arabe. Puis il s'appuyait sur le Hadîth et la Sounna, avec une grande minutie dans l'authentification des narrations. Il considérait la pratique des gens de Médine comme un argument législatif. Ce noble savant prolongeait la réflexion et la méditation avant d'émettre une Fatwâ [2]. Il disait : Parfois, une question me parvenait et je passais toute la nuit à la traiter. Il arrivait qu'une personne vienne le consulter pour une question juridique et reparte avec pour toute réponse de l'Imâm : Laissez-moi, je dois y réfléchir. La précipitation n'avait aucune place dans ses verdicts. Il en est ainsi pour tous les nobles savants qui pensent en permanence au Jour où ils comparaîtront devant Allah. Le scrupule de l'Imâm Mâlik transparaît aussi dans sa parole : La chose la plus éprouvante pour moi c'est d'être interrogé sur une question du licite ou de l'illicite, car il s'agit de trancher dans la religion. C'est ainsi que l'Imâm Mâlik passa des années sans avancer une opinion sur certaines questions complexes et ambiguës. Il dit : Voilà une dizaine d'années que je réfléchis à une question, sans arrêter une opinion. Plus encore, quand l'Imâm était questionné sur une chose qu'il ne savait pas, il répondait : Je ne sais pas. Et que quand une personne insistait en lui disant : Je suis venu exprès du bout du monde pour te poser la question et tu me réponds que tu ne sais pas, toi le grand Imâm de Médine. Que vais-je dire aux miens ? Et l'Imâm,imperturbable, de répondre : Dis-leur que Mâlik ne sait pas. Sa famille La femme que choisit l'Imâm pour l'accompagner dans sa vie n'était pas une femme libre. Il épousa une esclave. On rapporte que l'Imâm Mâlik avait beaucoup d'estime pour son épouse et eut d'elle trois fils - Muhammad, Hammâd et Yahyâ - et une fille, Fâtima, appelée Oum Al-Banîn, qui connaissait Al-Muwattâ par coeur et avait une connaissance des sciences islamiques supérieures à celle de ses frères. Lorsqu'un élève de Mâlik lisait un passage d'Al-Muwattadans son cercle d'enseignement, Fâtima se tenait derrière la porte et signalait chaque erreur de lecture en frappant à la porte. Entendant cela, Mâlik demandait au lecteur de reprendre le passage où il s'est trompé. Ses élèves Si les maîtres de l'Imâm Mâlik furent très nombreux, il en fut de même pour ses élèves. Ce contact privilégié avec l'Imâm Mâlik fut sans doute favorisé par sa présence à Médine, lieu de passage par excellence des pèlerins venus prier dans la mosquée du Prophète Muhammad et le saluer dans sa tombe illuminée. Pendant leurs séjours, de durées variables, les étudiants et les savants parmi les pèlerins, faisaient connaissance avec les savants de Médine et fréquentaient leurs cercles d'enseignement. La prééminence de l'Imâm Mâlik à Médine fit de lui une référence incontournable pour tout savant ou étudiant vivant à Médine ou y séjournant provisoirement. Par ailleurs, la longue vie q'Allah accorda à Mâlik explique aussi le nombre conséquent de ses élèves. La plupart des Imâms dont l'étoile brilla du vivant de l'Imâm Mâlik étaient ses élèves, originaires de diverses contrées. Certains de ses maîtres parmi les Successeurs rapportèrent des hadîths de lui. C'est le cas notamment d'Az-Zuhrî, Ayyûb As-Sikhtiyânî, Abou Al-Aswad, Rabî'ah Ibn plus tard 'Abd Ar-Rahmân, Yahyâ Ibn Sa'îd Al-Ansârî, Mûsâ Ibn 'Uqbah et Hishâm Ibn 'Urwah. Certains de ses pairs rapportèrent aussi le hadîth de lui,comme Sufyân Ath-Thawrî, Al-Layth Ibn Sa'd, Sufyân Ibn 'Uyaynah,Abou Hanîfah, Abou Yûsuf et de nombreux autres. Parmi ses élèves citons enfin, le disciple de l'Imâm AbouHanîfah, Muhammad Ibn Al-Hasan Ach-Chaybânî, et l'Imâm Ach-Châfi'î. L'épreuve de la prison L'Imâm Mâlik vécut sous le Califat des Omeyyades, puis celui des Abbassides. Les historiens rapportent qu'il fut flagellé, châtié et humilié sous le Califat de Abou Ja'far Al-Mansûr, et avancent pour cela différentes raisons. Selon une opinion, l'Imâm Mâlik enseignait un hadîth établissant qu'un serment prêté sous la contrainte est nul. Al-Mansûr n'aimait pas que ce hadîth soit diffusé, de peur que ses adversaires en profitent pour se débarrasser de l'allégeance forcée qu'ils lui avaient prêtée. Il aurait ordonné à l'Imâm Mâlik de ne pas enseigner ce hadîth et le refus de Mâlik aurait entraîné le châtiment qu'il a subi. Selon une autre opinion, similaire à la précédente, des gens auraient demandé à l'Imâm Mâlik s'il était licite de s'allier à Muhammad Ibn plus tard 'Abd Allâh Al-Hasan pour se révolter contre les Abbassides, malgré l'allégeance qu'ils avaient prêtée à Abou Ja'far Al-Mansûr... On rapporte qu'il expliqua que cette allégeance fut scellée de façon forcée et que celle-ci était, par conséquent, non avenue. Il leur aurait même recommandé de s'empresser de soutenir Muhammad Ibn plus tard 'Abd Allâh Al-Hasan... La nouvelle serait parvenue à Al-Mansûr qui fit venir Mâlik, en 147 Égypte, et lui infligea l'épreuve du fouet au point que son épaule se déboîta. Selon une autre opinion encore, la raison de cette humiliation, c'est que Mâlik avait donné la prééminence à notre maître 'Othmân Ibn 'Affân par rapport à notre maître 'Alî Ibn plus tard Tâlib, q'Allah les agrée tous deux. Mais l'opinion la plus connue et la plus correcte à ce sujet, c'est que l'Imâm Mâlik enseignait le hadîth établissant que le serment prêté sous la contrainte est nul. Mais il parvint à Ja'far, gouverneur de Médine et cousin du Calife Al-Mansûr, que l'Imâm Mâlik annulait l'allégeance qu'ils reçurent des gens. Certains proches de Ja'far lui recommandèrent d'agir avec prudence car l'Imâm Mâlik jouissait d'un rang élevé auprès du Calife. Ja'far envoya des gens demander à l'Imâm le jugement légal relatif au serment forcé, puis les prit pour témoins, fit venir Mâlik et ordonna qu'il reçoive soixante-dix coups de fouet. La nouvelle se propagea à Médine comme le feu dans la paille et bientôt la ville allait entrer en ébullition sous la colère des Médinois indignés. L'incident parvint rapidement au Calife, qui exprima à son tour son indignation et affirma ne pas être au courant de cela. Il démit son cousin de son poste de gouverneur et le fit venir de Médine à Bagdad à dos de chameau. En outre, il demanda à l'Imâm Mâlik de bien vouloir venir à Bagdad, mais le juriste de Médine déclina cette demande. Le Calife envoya alors une lettre à Mâlik l'informant qu'il souhaiterait le voir à la prochaine saison de pèlerinage. L'Imâm rencontra ainsi le Calife à Minâ. Al-Mansûr le voyant quitta l'endroit où il était assis, s'installa sur un tapis par terre et ne cessa de demander à l'Imâm de s'approcher de lui, jusqu'au point où leurs genoux se touchèrent, pour ainsi manifester son affection pour le juriste médinois. Puis le Calife jura qu'il n'avait guère ordonné ce qui fut, qu'il n'était même pas au courant, et raconta son énorme indignation quand cette fâcheuse nouvelle agressa son ouïe. Il s'excusa auprès de l'Imâm Mâlik et l'informa qu'il avait ordonné que Ja'far soit châtié et humilié. Mais l'Imâm Mâlik loua Dieu, salua son Prophète et dit au Calife qu'il pardonnait à Ja'far pour son lien de parenté avec le Prophète et son lien de parenté avec le Calife. Puis la conversation se prolongea entre les deux hommes et le Calife aborda les récits des prédécesseurs et des savants, les sujets consensuels en matière de jurisprudence, et les questions qui font l'objet de divergences entre les juristes, au point que l'Imâm Mâlik attesta de sa culture et de son intelligence. A cette occasion, le Calife demanda à l'Imâm Mâlik de rédiger un ouvrage, adoptant une voie médiane et consignant ce qui fit l'unanimité des Compagnons et des Imâms parmi les savants. Il promit à l'Imâm Mâlik de diffuser cet écrit dans les pays musulmans afin que les gens s'y tiennent. Ses ouvrages Le plus célèbre ouvrage composé par l'Imâm de Médine, c'est Al-Mouwatta. Il s'agit d'un ouvrage compilant des éléments de la Sounna purifiée, ainsi que certaines opinions juridiques émises par les nobles Compagnons, les Successeurs et autres savants parmi les pieux prédécesseurs. On relate que l'apparition de nombreuses sectes et la propagation de leurs croyances poussèrent l'Imâm Mâlik à consigner la science qui lui était parvenue, avant qu'elle ne s'évanouisse de génération en génération ou qu'elle ne soit négligée ou oubliée. On rapporte aussi que ce livre fut rédigé à la demande du Calife Abbasside, Abou Ja'far Al-Mansûr. Le Calife voulait que Mâlik rédige un livre accessible où il adopterait une voie médiane et aisée, entre la rigueur outrancière et la souplesse excessive, dans les positions juridiques adoptées. Cela aurait motivé le titre même de l'ouvrage Al-Mouwatta... Mâlik rédigea cet ouvrage pendant plus de dix ans et ne cessa de le mettre à jour et de l'enrichir pendant près de quarante ans. Hârûn Ar-Rashîd lui proposa de l'accrocher à la Ka'bah, à la Mecque Honorée, pour témoigner de ses vertus et pousser les gens à s'y conformer. Mais l'Imâm Mâlik déclina cette offre et justifia son refus en ces termes : Émir des Croyants, quant à accrocher Al-Muwattâ' à la Ka'bah, [je ne le souhaite pas], car les Compagnons du Messager d'Allah - paix et bénédictions d'Allah sur lui - divergèrent dans les jugements dérivés et se dispersèrent dans les pays, et chacun estime avoir raison. Émir des Croyants, la divergence entre les savants est une miséricorde d'Allah envers cette communauté, dit-il. Il est le livre le plus authentique a son époque après le Coran comme disait l'Imam tard Châfi'i r.A, qui a vécu avant les auteurs des deux compilations de Hadiths authentiques (Boukhâri et Mouslim). ach-Châfi'i R.A.am disait: L'ouvrage le plus authentique après le Livre d'Allah est le Mouwatta de Mâlik. Il convient de noter que cet ouvrage n'est pas un recueil de Hadîth au sens classique du terme. Il s'agit d'un ouvrage de Fiqh où l'Imâm Mâlik souhaita exposer les opinions qui relèvent du consensus dans la jurisprudence médinoise, s'appuyant sur des preuves issues de la Sounna considérée et appliquée à Médine. C'est dans cette perspective qu'il déclina les questions juridiques. Quant a ses chaînes de transmissions, il y en a certaines qui font partie de ce qu'on appelle La chaîne dorée, comme c'est le cas par exemple pour la chaîne qui se compose de Malik, selon Nâfi', selon Ibn 'Omar r.A.a A noter encore que Al Mouwatta ne contient pas que des Hadith dont la chaîne de transmission est continue. Il contient aussi des Marâssil (c'est à dire des Traditions où il y a une rupture de la chaîne de transmission au niveau du Sahabi (Compagnon). En effet, l'Imam Malik prend en compte les Marâssil, bien que les savants du Hadith recensent ce genre de narrations comme Dhaif (faible). Cela dit, l'Imam Ibn Abd Al Barr r.a. le grand Hâfidh (mémorisateur de Hadiths) de l'Andalousie-, qui était le Cheikh d'Ibn Hazm r.a. et qu'on surnommait le Boukhâri de Al Andalous, dans son excellent ouvrage At-tamhid (qui est un Charh d'Al Muwatta) a étudié tous les Marâssil qu'il contient et a réussi à les remonter jusqu'au Prophète Mouhammad (saw), à l'exception de deux ou trois. Al Mouwatta contient aussi des Hadiths avec des ruptures ailleurs dans la chaîne de transmission. A côté de cela, on peut également y trouver les dires des Compagnons (r.A.am), des Tâbi'ine (la génération suivante) - la pratique des gens de Médine à l'époque constitue une source de législation importante chez l'Imam Malik- ainsi que des avis juridiques. On lui attribue quelques autres ouvrages et épîtres comme: - Tafsîr Gharîb Al-Qur'ân Al-Karîm (Interprétation des singularités du Noble Coran). - Kitâb As-Surûr (Le livre de la félicité). - Une épître traitant de la Fatwâ, une autre traitant d'astrologie, et une troisième apportant une réplique aux Qadariyyah (adhérant à la doctrine de la prédestination et du fatalisme).Jalâl Ad-Dîn As-Suyûtî cita ces ouvrages et quelques autres dans Tazyîn Al-Mamâlik (L'ornement des royaumes).Toutefois, des doutes subsistent quant à l'authenticité de leur attribution à Mâlik. Sa mort (179 H ; 86 ans) L'Imâm Mâlik tomba malade pendant vingt-deux jours. La nuit de son décès, Abou Bakr Ibn Sulaymân As-Sawwâf vint dans une assemblée lui rendre visite et s'enquérir de son état de santé : Comment te sens-tu aujourd'hui ?, demanda-t-il au juriste de Médine. Mâlik répondit : Je ne sais quoi vous dire. Demain, vous verrez du Pardon d'Allah ce que vous n'aviez pas prévu. Peu de temps après, l'Imâm Mâlik rendit son âme bénie. Il décéda à Médine le 14 Rabî' Al-Awwal 179 Égypte, selon l'opinion la plus correcte, et fut enterré au cimetière d'Al-Baqî'. |
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