Sujet : Le Djihad en islam | | Posté le 20-04-2007 à 11:17:12
| Le Djihad en islam La vision restrictive des médias décrivent bien souvent un Islam assoiffé de sang , militant idéologique, à la gâchette facile, aspirant à tuer tous les non musulmans. Le mot Djihad aujourd'hui évoque des images stéréotypées d'hommes barbus aux yeux scintillants descendant dans les rues armés de pistolets et de kalachnikov, scandent "Allahou Akbar ". Les musulmans pratiquants sont estampillés de terroristes, extrémistes et fondamentalistes. L'Islam est devenu synonyme d'épée et chaque escarmouche ou révolte est béni par la désignation de Djihad Islamique. Force est de constater que bon nombre de musulmans et non musulmans demeurent affreusement ignorants quant aux implications et à la réalité spirituelle du Djihad. Quelle est la définition du mot Djihad ? Pourquoi l'Islam appelle-t-elle au Djihad ? Le mot Djihad est généralement mal interprété comme Guerre Sainte. On l'assimila souvent au mot "Quitâl " qui signifie combat. Dans la terminologie islamique, il consiste à faire l'effort dans le chemin d' Allah mais aussi l'effort permanent d'un individu vers la purification personnelle et la lutte collective d'une communauté contre toute forme de corruption, d'injustice et de tyrannie. En arabe comme en français, "lutte" et "combat" sont des termes génériques qui s'appliquent aussi bien à l'effort moral qu'à l'effort physique dans tous les domaines. Par ailleurs, bien de versets de Qour'aan mentionnant le mot Djihad ont été révélés antérieurement à l'établissement de la guerre en Islam . Aussi, le mot Djihad peut prendre l'une des formes suivantes : • Djihad bis-sayf: guerre , combat pour la cause de l'Islam • Djihad bil-mâl : dépenser dans le chemin de Dieu. • Djihad bin-nafs : lutter contre ses passions • Djihad bil-lissân : la commanderie du bien et le pour chas du mal. Le Djihad bis-sayf : Fatalité historique, depuis l'aube des temps jusqu'à maintenant, l'humanité a toujours souffert de guerres civiles, globales et locales. La guerre est une nécessité de l'existence, un fait de la vie. Mais de nos jours l'humanité est dans la peur constante d'une guerre dans un bon nombre de zones chaudes à travers le monde. L'approche réaliste de l'Islam reconnaît la guerre comme une voie légitime et justifiable pour la restauration de la justice, la liberté et la paix. La guerre n'est pas un objectif dans l'Islam. C'est un recours en cas de circonstances exceptionnelles quand toutes les mesures engagées ont échoué. L'Islam est une religion de paix. Les salutations quotidiennes sont "paix" , le mot "mouslim" signifie paix. Le paradis est un lieu de paix. Quoiqu'il en soit, quand la paix est ébranlée, l'Islam permet le Djihad comme arbitre ultime entre les factions en conflits dans trois circonstances : 1. Le Djihad comme stratégie défensive. 2. Le Djihad comme stratégie punitive. 3. Le Djihad comme stratégie préventive . 1- Une stratégie défensive : "Autorisation est donnée à ceux qui sont attaqués (de se défendre) parce que vraiment ils sont lésés. Allah est certes capable de les secourir. Ceux qui ont été expulsés de leurs demeures, contre toute justice simplement parce qu'ils disaient "Allah est notre seigneur." (S.22 V.39-40) La guerre est permise en tant que stratégie défensive quand les musulmans sont persécutés ou bannis de leurs terres et lorsque la liberté religieuse est violée de façon flagrante. Cette justification est plus accentuée quand le musulman combat non seulement pour son existence mais aussi pour l'application parfaite de sa foi. Son crime n'est rien d'autre que d'avoir proclamé "Notre Dieu est Allah". Le Qour'aan dit : "Combattez dans le sentier d'Allah ceux qui vous combattent et ne transgressez point." (S.2 V.190) Ce verset prouve clairement qu'un conflit ne peut être engagé uniquement qu'à l'encontre de ceux qui ont au préalable agressé. Le croyant ne peut prendre en premier l'initiative de l'agression car Allah condamne les agresseurs. Si l'ennemi est enclin à la paix le musulman doit l'accepter. Allah dit : "Puis s'ils s'y conforment (à la conciliation), réconciliez-les avec justice et soyez équitables car Allah aime les équitables." (S.49 V.9) 2- Une mesure punitive. Dans le Qour'aan, Allah dit : "Et proclamation aux gens de la part d'Allah et de son messager au jour du grand pèlerinage , qu'Allah et son messager désavouent (les traités) les obligations avec les associateurs ..." (S.9 V.3) Les païens et ennemis de l'Islam ratifiaient souvent des traités d'alliance mutuelle avec les musulmans. Ces derniers observaient scrupuleusement leurs pactes contrairement aux païens qui les violaient fréquemment sans raisons valables. Aucune nation ne peut accepter un traité si les autres parties le violent expressément. Après quelques années il devenait impératif de dénoncer de telles alliances. Les agresseurs bénéficiaient d'une période de quatre mois pour renoncer à leurs perfides intentions ou se préparer à l'affrontement . Le Qour'aan dit : "Ne combattez - vous pas les gens qui ont violé leurs serments , qui ont voulu bannir le Messager et alors que ce sont eux qui vous ont attaqués les premiers ..." (S.9 V.13) L'hostilité armée dans de telles circonstances est permise contre ceux qui violent leurs traités, pactisent avec l'ennemi, et utilisent leurs accords comme un écran pour créer des dommages etle chaos dans la communauté . 3- Une stratégie préventive. Le Qour'aan mentionne: "Comment donc! Quand ils triomphent de vous, ils ne respectent à votre égard, ni parenté ni pacte conclu. Ils vous satisferont de leurs bouches tandis que leurs coeurs se refusent; et la plupart d'entre eux sont des pervers. Ils troquent à vil prix les versets d'Allah (le Qour'aan) et obstruent Son Chemin. Ce qu'ils font est très mauvais! " (S.9 V.8,9) L'hostilité armée oppose les systèmes, par les gens. Quand un système sème activement les graines de l'animosité et de l'hostilité contre les musulmans, où le slogan apparent de la coexistence pacifique ne sert uniquement que de couverture aux "moments opportuns". Les complots insidieux des ennemis causèrent une menace à la stabilité des musulmans à Médine (Madina). Ils essayèrent de semer des discordes intestines et incitaient les non - musulmans désappointés de Médine (Madina) à les rejoindre. Ils essayaient de contrecarrer les efforts des musulmans et entravaient la communication du message d'Allah. Le "Djihad" dans un tel contexte est autorisé afin d'éradiquer tout potentiel d'assaut et de menace croissante sur la stabilité de la communauté musulmane. Ces menaces doivent par ailleurs être concrètement prouvées par une évidence irréfutable. C'est pour ces différentes raisons que le Prophète sallallâhou 'alayhi wa sallam donna l'ordre d'attaquer les Banou Moustaliq et bannit les Banou Quainouqua' et Banou Nazir de Médine (Madina). Le Qour'aan ou l'épée ? L'Islam s'est-elle répandue par l'épée ? Les impérialistes musulmans étaient-ils motivés par la quête du pouvoir mondain ? "Nul contrainte en religion ! Car le bon chemin s'est distingué de l'égarement." dit Allah. (S.2 V.256) La foi n'est pas la simple déclaration verbale de la conviction religieuse. C'est l'état du cœur qui ne peut être conduit par force. Le ton dictatorial de l'injonction dans ce verset montre que l'Islam ne s'est pas propagé par la force brute ni s'est imposé à des peuples par le biais de guerres agressives . La guerre n'est pas une façon de montrer un recul de l'Islam. Le musulman n'est pas seulement conjoint à éviter l'emploi de la force mais il lui est surtout recommandé d'utiliser la méthode la plus pacifique pour propager sa religion. Le Qour'aan stipule :"Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens ) vers le sentier de ton Seigneur. Et discutes avec eux de la meilleure façon." (S.16 V.125) C'est le devoir primaire de chaque musulman de propager le message d'Allah .Si quelqu'un le retient et nuit à ses efforts pour s'acquitter de ses obligations divines, il est en droit de se défendre . La guerre est permise si les croyants ne sont pas autorisés à remplir leurs obligations imposées par sa religion avant même de songer à migrer du territoire hostile. L'apostasie La guerre contre les apostats est justifiée en Islam, considérant que l'apostasie constitue une rébellion politico-religieuse et que la politique et la religion vont de paires en Islam. Toute menace au corps politique est perçue comme une excroissance cancéreuse dans l'organisme de l'état qui doit être neutralisée . Le monde moderne prescrit de la même façon la peine capitale contre ceux qui violent l'intégrité idéologique de l'état. La guerre comme dernière alternative L'état de guerre est précédé de négociations avec l'ennemi pour éviter l'effusion de sang. Le Prophète Mouhammad sallallâhou 'alayhi wa sallam s'adressait généralement aux commandants des armées lors des expéditions en ces termes:"Invitez-les vers l'Islam; s'ils acceptent alors acceptez-le et retirez vous d'eux. S'ils refusent, alors invitez-les à payer la Djizya. S'ils sont d'accord, alors acceptez-le et retirez vous." Les droits de l'Homme dans le Djihad : Le premier calife Abou Bakr radhi yallâhou 'anhou, pendant qu'il répartissait l'armée de la Palestine sous le commandement de Le compagnon du Prophète, Oussama radhi yallâhou 'anhou disait : "Ne vous comportez pas en traîtres ! Ne mutilez pas (vos ennemis), ne tuez ni enfant, ni vieillard, ni femme. N'abattez pas et ne brûlez pas les palmeraies, ni les arbres fruitiers .Ne tuez ni mouton, ni vache et ni chameau, sauf pour vous nourrir. Vous allez passer près des gens qui se sont retirés du monde pour s'adonner à la retraite (des moines chrétiens): laissez-les tranquilles à leur vocation...". Puis il leur dit : " ... Partez au nom de Dieu !" L'Islam fait la distinction entre les civils ordinaires et les combattants. Ainsi il n'est pas permis de tuer les mineurs, les femmes, les vieillards, les malades et les moines. Le traitement des habitants de Jérusalem par les conquérants musulmans et chrétiens indique l'attitude de l'Islam et du christianisme à propos de la guerre . Quand Salahouddîne Ayyoubi (Saladin) conquit Jérusalem, les chrétiens obtinrent la sécurité individuelle, la préservation de leur propriété et de leur religion : image de tolérance qui révèle une des facettes du bien fondé de l'Islam ! Par contre lorsque les croisés s'emparèrent de Jérusalem, ils massacrèrent ses habitants, juifs et musulmans . Ils n'ont même pas épargnés ceux qui prirent refuge dans les lieux saints. De la même manière le Bouddhisme enseigne le bien. Mais les bouddhistes étaient responsables du génocide au Cambodge et de l'effusion de sang au Sri Lanka . Similairement le Christianisme enjoint au pardon; mais les chrétiens sont responsables de certaines des pires atrocités de l'histoire de l'humanité. La seule différence est que, lorsqu'un chrétien commettait des hostilités, les médias ne l'estampillaient point de "chrétien extrémiste". Staline non plus n'est pas décrit comme un "athée extrémiste". Similairement Israël possède l'armement nucléaire et il n'était pas qualifié de "bombe juive", les armes nucléaires de l'Inde ne sont pas marquées de "bombes hindous"; ce ne fut qu'au moment où le Pakistan expérimenta sa bombe que celle-ci fut étiquetée de "bombe islamique". Quelle fâcheuse hypocrisie... L'Islam n'a pas besoin de bombe pour affirmer son authenticité et sa véracité. L'Islam recherche à encourager et à propager la parole de Dieu par la persuasion qui n'autorise aucune contrainte dans les croyances religieuses, pour le bien-être de tous les individus. La guerre n'est permise en Islam que pour une juste cause ordonnée par la loi divine . Le stimulus pour le combat doit être contrôlé par le dictum : "Pour le plaisir d'Allah". "Ainsi, le combat pour tout autre chose que le plaisir d'Allah, pour des buts nationalistes et pour le développement personnel ne peut entrer dans l'appellation de Djihad." Dans le Qour'aan Allah dit: "O Prophète ! Mène la lutte contre les mécréants et les hypocrites..." (S.66 V.9) Et pourtant, le Prophète Mouhammad sallallâhou 'alayhi wa sallam n'a jamais combattu physiquement les hypocrites durant toute sa vie!!! Le mot Djihad utilisé dans ce verset porte donc dans le contexte une signification différente de celle de la lutte physique . Note : Article écrit Par Moufti Louqman Ingar www.islam-reunion.com |
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