Forum iqkra
Administrateurs : iqkra, iqkra Tranquille
 
 Forum iqkra  hommes pieux et leur vie  Les Prophètes 

 Les qualitées fondamentales des prophetes

Nouveau sujet   Répondre
 
Bas de pagePages : 1  
Al-Hikmah
Membre
27 messages postés
   Posté le 11-08-2007 à 01:51:20   Voir le profil de Al-Hikmah (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Al-Hikmah   

Assalamou'Alaykoum


La Véracité




La véracité est au cœur de la Prophétie. Jamais l’on a entendu d’eux de mensonges ni de tromperies, implicites ou explicites. Le Coran déclare: Et mentionne dans le Livre, Abraham. C'était un très véridique et un Prophète. (19:41); Et mentionne Ismaël dans le Livre. Il était fidèle à ses promesses; et c'était un messager et un Prophète. (19:54) et Et mentionne Idris [Enoch] dans le Livre. C'était un véridique et un Prophète. Et nous l'élevâmes à un haut rang. (19:56-57) On lit aussi dans le Coran qu’un compagnon de prison s’adressa ainsi au Prophète Joseph: ‘Ô toi, Joseph le véridique!’ (12:46)
Les Prophètes devaient nécessairement être dotés de véracité, car Dieu, qui veut que tout le monde soit véridique, loue le véridique: Ô vous qui croyez! Craignez Dieu et soyez avec les véridiques. (9:119); Les vrais croyants sont seulement ceux qui croient en Dieu et en Son messager, qui par la suite ne doutent point et qui luttent avec leurs biens et leurs personnes dans le chemin de Dieu. Ceux-là sont les véridiques. (49:15)
Dans un autre verset, le Coran exalte les croyants qui, sans hésiter, remplissent leurs promesses:


Il est, parmi les croyants, des hommes qui ont été sincères dans leur engagement envers Dieu. Certains d'entre eux ont atteint leur fin [et sont devenus martyrs], et d'autres attendent encore [leur tour]; et ils n'ont varié aucunement (dans leur engagement). (33:23)

Ce verset glorifie les héros de la bataille d’Ouhoud qui a représenté un tournant dans l’histoire de l’islam. Après que les dirigeants qoraïchites avaient été vaincus à la bataille de Badr, ils passèrent toute une année à préparer des représailles sans merci contre les musulmans. La rencontre eut lieu au pied du Mont Ouhoud, à quelques kilomètres de Médine. Les musulmans furent d’abord victorieux et les Qoraïchites se mirent à fuir. À ce moment crucial, les archers que le Messager de Dieu avait positionnés au passage de ‘Aïnaïn quittèrent leurs positions, contre l’ordre du Prophète, et se lancèrent à la poursuite de l’ennemi. Khalid ibn Walid, commandant de la cavalerie ennemie, profita de cette occasion pour encercler les musulmans par derrière. En conséquence, les musulmans durent essuyer un revers. De grands hommes tels que Hamza, Mus‘ab ibn ‘Umayr, Abd Allah ibn Jahsh, et Anas ibn Nadhr tombèrent martyrs. Même le Prophète fut blessé.
Remarquons au passage que pendant la bataille, le Messager de Dieu, Prophète de pardon et de compassion envoyé comme une miséricorde pour la création, leva les mains au ciel et pria Dieu, tout en saignant abondamment, pour qu’Il pardonne l’ennemi: «Ô Dieu, pardonne à mon peuple, car ils ne savent pas!»[1]
Anas ibn Nadhr était l’oncle d’Anas ibn Malik, le serviteur du Messager de Dieu. Bien qu’il ait juré allégeance au Messager de Dieu à ‘Aqabah avant d’émigrer à Médine, pour quelque raison, il ne prit pas part à la bataille de Badr. Il le regretta tellement qu’il dit au Prophète: «Ô Messager de Dieu, si Dieu nous permet de les confronter encore une fois, ils verront toutes les souffrances que je leur infligerai!» Il se battit courageusement à Ouhoud, surtout au moment où les musulmans souffraient un revers. Juste avant de tomber martyr, il dit à Mu‘adh ibn Jabal avec un sourire: «Par Dieu, je sens l’odeur du Paradis derrière Ouhoud.»
Dans le verset susmentionné (33:23), le Coran loue les martyrs qui remplirent leur engagement envers Dieu à travers Son Messager, ainsi que les autres qui attendaient le martyre pour montrer qu’ils étaient des hommes de parole. Ils ne sont pas les seuls à être loués ici: les louanges concernent aussi tous ceux qui tiennent leur parole et leurs promesses.
Le Messager de Dieu était connu pour sa véracité bien avant l’islam. Les Mecquois, même les incroyants, l’appelaient Al-Amin (le digne de confiance et le véridique). Même ses ennemis ne l’accusèrent pas de mentir après qu’il avait proclamé sa Prophétie. Par exemple, Abou Soufyan avoua à l’Empereur de Byzance qu’il ne mentait jamais. Frappé par les confidences d’Abou Soufyan, qui était alors l’ennemi le plus acharné de l’islam, l’Empereur reconnut la position de Mohammed: «Il n’est pas concevable qu’un homme qui n’a pas menti durant toute sa vie se mette à inventer des mensonges contre Dieu.»[2] Il avait raison. Pourquoi un croyant qui n’a jamais menti, même pour plaisanter, se mettrait soudain à mentir, qui plus est contre Dieu, alors qu’il a atteint l’âge de quarante ans et qu’il se rapproche de la tombe?
Les Mecquois s’entendaient tous à dire que le Messager de Dieu était une personne véridique. Un jour, avant sa conversion, Yasir demanda à son fils ‘Ammar où il allait. Celui-ci répondit qu’il allait chez Mohammed. Cette réponse suffisant à rassurer le père sur la sécurité de son fils parce qu’il allait être en compagnie de Mohammed, Yasir reprit: «Mohammed est un homme véridique. Les Mecquois le reconnaissent comme tel. S’il prétend être Prophète, il doit dire vrai, car personne ne l’a jamais entendu mentir.»
Le Messager de Dieu encourageait toujours la véracité, comme on peut le voir dans ses paroles rapportées dans les hadiths suivants:





Promets-moi six choses et je te promettrai le Paradis: dis la vérité, tiens tes promesses, rempli ton devoir quand on te confie quelque chose, reste chaste, ne regarde pas ce qui est illicite et ne fais pas ce qui est interdit.
Laisse ce qui éveille en toi le doute et préfère ce qui est certain. La véracité apporte la satisfaction et le mensonge provoque le doute.
Dis la vérité même si cela t’est désagréable.
Sois toujours véridique, car la véracité mène à la piété et la piété mène au Paradis. Si tu es toujours véridique et cherches la véracité, Dieu t’inscrira comme tel. Ne mens jamais, car le mensonge mène à la perversité et la perversité mène en Enfer. Si tu persistes à mentir et cherches à tromper, Dieu t’inscrira comme tel.

Grâce à sa véracité, le Messager de Dieu put accéder à un si haut rang que sa proximité à Dieu est exprimée métaphoriquement dans le verset coranique qui suit: Puis il se rapprocha et descendit encore plus bas, et fut à deux portées d'arc, ou plus près encore. (53:8-9)
La véracité apporte toujours le salut, même quand cela provoque sa propre mort. On ne meurt par la véracité qu’une seule fois, tandis que chaque mensonge est une sorte de mort. L’un des exemples les plus frappants à ce propos est le cas de Ka‘b ibn Malik, un célèbre poète Ansari qui jura allégeance au Prophète à ‘Aqabah. Bien qu’il ait pris part à presque toutes les batailles, il fut absent de la campagne militaire de Tabouk sans excuse valable.
La campagne de Tabouk fut très difficile. Elle eut lieu en plein été et qui plus est contre l’Empire Romain. Le Messager de Dieu avait l’habitude de garder secrète la destination de telles campagnes, mais cette fois-là il la divulgua et voulut que tous les croyants y participent. Ka‘b termina ses préparatifs mais, à la dernière minute, une négligence inhabituelle l’empêcha de rejoindre l’armée musulmane.
Quand le Messager de Dieu rentra de campagne, il demanda à ceux qui n’étaient pas partis au combat pourquoi ils étaient restés chez eux. Les Hypocrites mentirent et inventèrent des excuses, mais Ka‘b, étant incapable de mentir, dit la vérité. Le Messager de Dieu lui dit alors de partir. Suite à cela, Ka‘b et les deux autres croyants qui avaient agi comme lui furent boycottés sur ordre du Prophète. Aucun musulman ne pouvait plus les rencontrer ni leur parler. Ils se repentirent publiquement, implorant Dieu pour Son pardon, pendant cinquante jours. Après cela, les versets suivants furent révélés:

Et Il accueillit le repentir des trois qui étaient restés à l'arrière si bien que, toute vaste qu'elle fût, la terre leur paraissait exiguë; ils se sentaient à l'étroit, dans leur propre personne et ils pensaient qu'il n'y avait d'autre refuge de Dieu qu'auprès de Lui. Puis Il agréa leur repentir pour qu'ils reviennent à Lui, car Dieu est l'Accueillant au repentir, le Miséricordieux. (9:118)
Après cette révélation, Ka‘b ibn Malik dit au Messager de Dieu: «Je promets de dire la vérité autant que je vivrai.»[3]


La véracité est le pivot de la Prophétie. Il ne pouvait en être autrement, car si les Prophètes venaient à mentir, tout ce qui est lié à la religion divine serait bouleversé. Il suffit d’un seul mensonge pour remettre en question toute une mission. Donc, Dieu déclare:

Et s'il avait forgé quelques paroles qu'il Nous avait attribuées, Nous l'aurions saisi de la main droite, ensuite, Nous lui aurions tranché l'aorte. Et nul d'entre vous n'aurait pu lui servir de rempart. (69:44-47)

Le Prophète ne mentait ni ne rompait jamais ses promesses, que ce fût avant ou pendant sa Prophétie. Un Compagnon se rappela:

Avant sa Prophétie, nous nous donnâmes rendez-vous pour nous rencontrer quelque part. Or, trois jours passèrent jusqu’au moment où je m’en souvins. Quand je me précipitai au lieu du rendez-vous, j’y trouvai le futur Prophète qui m’attendait. Il n’était ni en colère ni vexé. Sa seule réaction fut de dire: «Ô jeune homme, tu m’as causé quelques soucis. Je t’ai attendu ici pendant trois jours.»[4]
Certaines de ses prédictions
Les gens du commun peuvent établir leur véracité par l’incapacité de leurs détracteurs à fournir des éléments prouvant le contraire. Mais dans le cas d’un Prophète qui a apporté un système divin universel, les gens attendent plus que cela. Ils veulent des explications et des règles pour tout: la théologie, le droit, la sociologie, la psychologie humaine, l’économie, l’histoire, et ainsi de suite. De plus, ils exigent d’un Prophète qu’il soit véridique dans tous ces domaines.
Les explications du Messager de Dieu concernant la théologie (l’Essence Divine, les Attributs et les Noms Divins) sont telles qu’aucun philosophe, savant religieux ou saint ne pourrait rivaliser avec lui. Au lieu de cela, ils étudient ses explications et essaient de pénétrer les vérités qu’elles recèlent. En outre, le Prophète traitait des sujets les plus subtils comme le destin et le libre arbitre de façon si convaincante et pertinente que si son savoir était mis de côté, on ne pourrait vraiment saisir de tels sujets.
Ce qu’il avait dit à propos des nations passées et des Prophètes précédents a été confirmé par les recherches historiques et les adeptes des Ecritures précédentes. Bien qu’il fût illettré, n’ayant jamais pu jouir des avantages de la lecture et n’ayant été instruit par personne, il établit le système le plus rationnel, le plus pratique et le plus juste connu dans toute l’histoire. La civilisation islamique, fondée sur ce système, permit à une grande partie de l’humanité de goûter au vrai bonheur pendant des siècles. En effet, la religion, ce système universel de vie qui lui fut révélé, offre toujours une alternative unique pour notre avenir en général. Le monde heureux du futur sera construit sur ces principes.
Parmi ses centaines de prédictions dont la vaste majorité s’est déjà réalisée, j’aimerais en présenter un échantillon afin de vous montrer à nouveau sa véracité.
Omar rapporte qu’un jour le Prophète monta en chaire après la prière du matin et parla de presque toute chose en commençant par la création de l’univers jusqu’au Jour Dernier. Il mentionna certains événements passés et ce qui arriverait à l’humanité jusqu’à ce Jour-là. Ces prédictions démontrent que son Instructeur était Dieu, l’Omniscient, et qu’il ne racontait que ce qui lui avait été révélé. Avant de donner des exemples spécifiques, clarifions certains points concernant la connaissance de l’Inconnaissable.
Connaissance de l’Inconnaissable (ghaïb)
Le concept de l’Inconnaissable se rapporte au domaine de l’extrasensoriel et de la métaphysique, voire de la métacosmique. En ce sens, le passé, le futur et tout ce qui dépasse les sens ordinaires de l’être humain sont inclus dans le concept de l’Inconnaissable, pourvu que certaines indications concrètes ne se soient pas manifestées. Dans un sens plus restreint, l’Inconnaissable se rapporte uniquement au futur. C’est à ce deuxième sens que je me réfère dans les paragraphes suivants qui traitent des prédictions prophétiques.
C’est Dieu qui détient avant tout la connaissance de l’Inconnaissable. On lit dans le Coran:
C'est Lui qui détient les clefs de l'Inconnaissable. Nul autre que Lui ne les connaît. Et Il connaît ce qui est dans la terre ferme, comme dans la mer. Et pas une feuille ne tombe qu'Il ne le sache. Et pas une graine dans les ténèbres de la terre, rien de frais ou de sec, qui ne soit consigné dans un Livre Explicite. (6:59)
Dis[-leur]: “Je ne vous dis pas que je détiens les trésors de Dieu, ni que je connais l'Inconnaissable, et je ne vous dis pas que je suis un ange. Je ne fais que suivre ce qui m'est révélé.” Dis: “Est-ce que sont égaux l'aveugle et celui qui voit? Ne réfléchissez-vous donc pas? ” (6:50)
Dis: “Je ne détiens pour moi-même ni profit ni dommage, sauf ce que Dieu veut. Et si je connaissais l'Inconnaissable, j'aurais eu des biens en abondance et aucun mal ne m'aurait touché. Je ne suis, pour les gens qui croient, qu'un avertisseur et un annonciateur”. (7:188)
Est-ce que cela signifie que personne ne peut obtenir même une petite part de cette connaissance? Pour pouvoir répondre à cette question, considérons les points suivants:




Tout ce que nous avons (santé, savoir, pouvoir, etc.) appartient en essence à Dieu et provient donc de Lui. Nous n’avons de pouvoir que celui qu’Il nous a accordé, et de savoir que ce qu’Il nous a enseigné ou qu’Il nous a permis d’apprendre. De même, c’est parce qu’Il a rendu cela possible que nous pouvons voir et entendre. Cela étant, ces versets n’excluent pas complètement la possibilité humaine de connaître, si Dieu le permet, une partie de l’Inconnaissable.
Le concept de l’Inconnaissable se rattache au passé et au futur. Le Coran présente les histoires des nations passées comme appartenant au domaine de l’Inconnaissable. Les recherches historiques nous informent sur le passé.
Beaucoup de gens peuvent, par la volonté de Dieu, avoir un aperçu du futur dans leurs rêves et par d’autres moyens qui dépassent le cadre de notre sujet.
Le Coran, comme l’univers et l’humanité, est une entité organique, car chacun de ses versets est étroitement lié aux autres versets. Ainsi, le premier et le plus important interprète du Coran est le Coran lui-même; ce qui veut dire que la compréhension juste et totale d’un verset dépend de la compréhension des autres versets liés. C’est un principe fondamental de la foi qui a été déclaré explicitement dans les versets susmentionnés que la connaissance de l’Inconnaissable, comme le pouvoir, la vue et l’ouïe, appartient à Dieu. Cependant, Il révèle une partie de cette connaissance à un Messager qu’Il a choisi:
[C'est Lui] qui connaît le mystère. Il ne dévoile Son mystère à personne, sauf à celui qu'Il agrée comme Messager et qu'Il fait précéder et suivre de gardiens vigilants. (72:26-27)

Dieu révéla de nombreux secrets à Son Messager, lequel divulgua à sa nation ceux qu’elle avait besoin de connaître. Le nombre de ses prédictions rapportées dans les livres de hadiths excède 300 et se divisent en trois catégories: celles ayant lieu durant sa propre époque, les événements survenus après sa mort, et les explications miraculeuses qui ne peuvent être comprises qu’avec l’éclaircissement apporté par les développements scientifiques.
Prédictions relatives à sa propre époque
Comme le rapportent les livres des hadiths authentiques, y compris Sahih al-Bukhari, un jour le Messager de Dieu monta en chaire, fit son sermon puis offrit à l’assemblée de croyants de répondre à toutes leurs questions. Ils l’interrogèrent sur divers sujets puis un jeune homme nommé Abd Allah se leva et demanda qui était son père. Les rapports illicites étant très répandus avant l’avènement de l’islam, certains lui attribuaient comme père un autre homme que Hudhafa as-Sahmi qu’il appelait son père. Le Messager de Dieu lui dit alors que son père était bien Hudhafa as-Sahmi. Libéré de toutes ces accusations sans fondement, AbdAllah fut soulagé et fut appelé depuis ce jour-là «AbdAllah ibn Hudhafa as-Sahmi». Les gens continuèrent à lui poser des questions jusqu’au moment où Omar, remarquant le mécontentement du Messager de Dieu[5], se leva et dit: «Nous sommes satisfaits d’avoir Dieu comme notre Seigneur, l’islam comme notre religion et Mohammed comme notre Messager.» Cela soulagea le Prophète qui put descendre de la chaire. Omar rapporte dans un hadith que l’on trouve dans le Sahih Muslim: Avant que la Bataille de Badr ne commençât, le Messager de Dieu marcha autour du champ de bataille et signala certains endroits en disant: ‘Abou Jahl sera tué ici, Utba là, Chaïba là, Walid là, etc.’ Par Dieu, après la bataille, nous retrouvâmes leurs corps exactement aux endroits indiqués.[6]
Ahmad ibn Hanbal rapporte: Un jour, le Messager de Dieu était assis avec ses Compagnons à la mosquée. Il leur dit: ‘Dans quelques minutes, un homme au visage radieux va entrer. C’est l’une des meilleures personnes du Yémen et il a sur le front l’empreinte de la main d’un ange.’ Peu de temps après, l’homme entra et, s’agenouillant devant le Prophète, proclama sa conversion. C’était Jarir ibn AbdAllah al-Bajali.[7]
Dans son Dala’il an-Nubuwwah, Bayhaqi raconte: Abou Soufyan accepta l’islam lors de la conquête de La Mecque, mais la foi ne s’était pas encore bien ancrée dans son cœur. Pendant que le Messager de Dieu accomplissait les tournées rituelles autour de la Ka‘ba, une idée traversa l’esprit d’Abou Soufyan: «Je me demande ce qui se passerait si je formais une nouvelle armée pour confronter encore une fois cet homme.» À peine avait-il pensé cela que le Prophète s’approcha de lui pour lui dire: «Si tu fais cela, Dieu te vaincra encore.»[8] Cela renforça la foi d’Abou Soufyan qui implora le pardon de Dieu. Il avait fini par comprendre que le Messager de Dieu était instruit par Dieu l’Omniscient.
Comme le révèlent les ouvrages de hadith, Umaïr ibn Wahb, connu sous le nom de «l’homme diabolique» avant sa conversion, conspira avec Safwan ibn Umayya pour assassiner le Messager de Dieu. Il alla à Médine dans ce but et se fit passer pour un musulman. On l’emmena à la mosquée. Toutefois, comme les Compagnons ne lui faisaient pas confiance, ils formèrent un cercle protecteur autour du Prophète. Le Messager de Dieu demanda à Umaïr pourquoi il était venu à Médine. Tous les mensonges de Umaïr ne pouvaient convaincre le Messager de Dieu qui finit par dire: «Puisque tu ne dis pas la vérité, je vais la dire. Tu as conspiré avec Safwan pour me tuer en échange de cent chameaux.» Profondément choqué par l’exactitude de cette réponse, Umaïr serra très fort les mains du Prophète dans une grande crainte révérencielle et une totale stupéfaction, puis se convertit à l’islam. Il devint si engagé dans sa nouvelle religion qu’on l’appela bientôt «un adepte très ascétique de l’islam».[9]

Prédictions relatives au futur proche
Les livres des hadiths authentiques contiennent environ trois cent prédictions d’événements qui devaient survenir après la mort du Messager de Dieu. Nous n’en citerons que quelques-uns:
Bukhari et Muslim rapportent selon Usama: «Un jour, j’étais avec le Messager sur le toit d’un grand bâtiment à Médine. Regardant tout autour, il dit: «Je vois des événements séditieux et des conflits internes tomber comme des gouttes d’eau sur vos maisons.»[10]

--------------------
Dicte aux Anges les louanges, les recitations de Qur'An et les paroles avantageuses pour toi et les creatures.Donne-leur de l'encre a travers tes larmes et fortifie leurs plumes par ton unicité puis laisse les devant la porte et entre chez ton Seig
Al-Hikmah
Membre
27 messages postés
   Posté le 11-08-2007 à 01:51:54   Voir le profil de Al-Hikmah (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Al-Hikmah   

Omar avait très peur que le chaos et la sédition puissent apparaître dans la communauté musulmane. Un jour, pendant son califat, il interrogea Hudhayfa ibn al-Yaman, à qui le Messager de Dieu avait divulgué beaucoup de choses secrètes, notamment des événements futurs et l’identité des Hypocrites, à propos du chaos et de la sédition. Hudhayfa répondit: «Ils n’ont rien à voir avec toi ô Omar! Il y a une porte entre eux et toi.» Omar demanda si la porte s’ouvrirait ou si elle serait fracassée. Quand Hudhayfa répliqua qu’elle serait fracassée, Omar, choqué, s’exclama: «Alors on ne refermera jamais cette porte!» Omar était la porte entre la communauté musulmane et la sédition.[11] Après qu’il avait été trahi et poignardé par un esclave persan, l’unité musulmane reçut un coup fatal. C’est depuis ce jour-là que le monde musulman souffre de la discorde et de la sédition.

Bukhari et Abu Dawud citent Khabbab ibn Aratt: «Pendant la période de troubles et de tortures à La Mecque, j’allai voir le Messager de Dieu qui était assis à l’ombre de la Ka‘ba. J’étais encore un esclave à l’époque et les Mecquois m’avaient beaucoup torturé. Comme je ne n’en pouvais plus, je lui demandai de prier Dieu pour qu’Il nous offre aide et salut. Mais il se tourna vers moi et dit:

Par Dieu, les communautés passées endurèrent bien plus que cela. Des gens étaient forcés à s’allonger dans des fossés et y étaient ensuite sciés en deux. Mais cela ne les faisait pas renoncer à leur foi. Ils étaient parfois écorchés vifs, mais ne faiblissaient jamais face à l’ennemi. Dieu va parfaire cette religion, mais tu es impatient. Le jour viendra où une femme pourra voyager seule de San‘a jusqu’à Hadramawt en n’ayant rien d’autre à craindre que les animaux sauvages. Cependant, tu te montres impatient.
Khabbab conclut: «Par Dieu, tout ce que le Messager de Dieu avait prédit ce jour-là s’est réalisé. J’en ai été moi-même témoin.»[12]

Pendant sa dernière maladie, le Messager de Dieu appela sa fille Fatima à son chevet. Il lui soupira quelque chose et elle éclata en sanglots. Puis il la rappela et lui soupira autre chose. Cette fois-ci, elle montra une grande joie. Aïcha vit tout cela et interrogea Fatima. Elle répondit d’abord: «C’est un secret qui appartient au Messager de Dieu.» Mais après la mort du Prophète, Fatima lui raconta: «La première fois, il m’avait dit qu’il allait mourir de cette maladie, ce qui me fit pleurer amèrement. Puis quand il m’annonça que je serais le premier membre de sa famille à le rejoindre après sa mort, je fus tout heureuse.»[13] Le Prophète céda à cette maladie et Fatima mourut et le rejoignit six mois plus tard.

Dans la plupart des six livres de hadiths authentiques, on lit qu’un jour le Messager de Dieu prit son petit-fils Hassan dans ses bras et déclara: «Ce fils de ma descendance est d’une grande noblesse. Il est à espérer que Dieu réconciliera grâce à lui deux grands groupes de musulmans.»[14] Hassan fut effectivement une noble personne. Trente-cinq ans après cette prédiction, il renonça au califat pour laisser sa place à Mu‘awiya, confirmant ainsi la véracité de son noble grand-père.

Un jour le Messager de Dieu posa sa main sur la tête de Abd Allah ibn Busr et dit: «Ce garçon vivra 100 ans, et ces verrues sur son visage disparaîtront.»[15] Abd Allah vécut jusqu’à 100 ans et mourut sans aucune verrue sur le visage.

On lit dans la biographie du Prophète et la quasi-totalité des livres de hadiths: les musulmans creusèrent une tranchée autour de Médine durant la Bataille du Fossé. Le Prophète participa à ce travail et, pour renforcer le moral de ses Compagnons, priait de temps en temps pour eux: «Ô Dieu! Il n’y a de vraie vie que celle de l’au-delà, alors pardonne aux Secoureurs et aux Émigrés (les Ansârs et les Mouhâdjirs)!»[16] Ses Compagnons répondaient avec ferveur: «Ô Dieu, si ce n’était par Ta grâce et Ton aide, nous n’aurions pas pu trouver le Droit Chemin, ni offrir l’aumône ni prier. Alors fais descendre sur nous la sérénité et affermis nos pas lors de la rencontre de l’ennemi…!»[17] Alors qu’ils creusaient, un énorme rocher fut découvert. Ne parvenant pas à le retirer, les Compagnons appelèrent le Messager de Dieu. Il vint muni d’un levier et d’une pioche et se mit à le fracasser. Chaque coup produisait des étincelles et, grâce à une inspiration divine, il prédisait une future conquête à chaque fois: «On m’a donné les clés de la Perse; On m’a donné les clés de Byzance; On m’a donné les clés du Yémen, etc.»[18] En l’espace de vingt ans, la Perse et de grandes parties de Byzance devinrent des territoires musulmans grâce au brillant commandement militaire de Khalid ibn Walid et Sa‘d ibn Abi Waqqas. Byzance fut plus tard conquise par le dirigeant ottoman Sultan Mehmed le Conquérant.

‘Adiy ibn Hatim rapporte: Un jour les gens se plaignirent, en présence du Messager de Dieu, de la pauvreté, de la privation et de l’insécurité sur les routes désertes. Il dit alors: «Ô ‘Adiy! Si tu vis assez longtemps, tu verras sûrement que la femme voyagera à dos de chameau de Hira jusqu’à la Ka‘ba où elle fera les tournées rituelles en ne craignant personne d’autre que Dieu. Le jour viendra où les trésors de Chosroês fils de Hormuz (le chef de Perse) vous seront distribués. Le jour viendra où les gens voyageront à la recherche de quelqu’un à qui donner l’aumône, sans pouvoir trouver personne.» À l’époque où il avait prédit tout cela, des membres de la tribu de Tayy s’attaquaient aux voyageurs et l’Empire de Perse vivait ses plus beaux jours. Or j’ai moi-même été témoin de la réalisation des deux premières prédictions, et je m’attends à ce que la troisième se réalise aussi.[19]

‘Adiy ne vécut pas assez longtemps pour voir l’accomplissement de la troisième prédiction. Cependant, peu après sa mort, durant le califat de Omar ibn Abd al-‘Aziz, les gens devinrent si riches que personne ne pouvait trouver un pauvre à qui donner l’aumône obligatoire (zakât) dans les vastes terres de l’Etat musulman. Le niveau de vie était très élevé et il n’y avait aucun déséquilibre visible dans la distribution des richesses.

Pendant la construction de la mosquée du Prophète à Médine, tout le monde, y compris le Messager de Dieu, travaillait dur pour la terminer le plus tôt possible. Certains moulaient des torchis et d’autres les transportaient jusqu’au chantier de construction. Pendant ce temps, ‘Ammar ibn Yasir, l’un des premiers musulmans, s’approcha du Messager de Dieu et, probablement pour s’attirer l’attention et l’amour du Messager, dit: «Ô Envoyé de Dieu, ils m’ont chargé de deux torchis.» Le Messager de Dieu sourit et, tout en essuyant la poussière du visage de ‘Ammar, lui annonça qu’il tomberait martyr: «Quel dommage (ou «Bonne nouvelle» selon une autre version), ô ‘Ammar, un groupe rebelle te tuera.»[20] ‘Ammar tomba effectivement martyr quarante ans plus tard à la Bataille de Siffin par la main des partisans de Mu‘awiya.

Le Messager de Dieu distribuait le butin de guerre quand un homme aux traits mongols lui demanda d’être équitable dans sa distribution. À cette impertinence, le Messager répondit: «Qui serait équitable si je ne le suis pas moi-même? Si je ne me montre pas équitable, alors je suis perdu et j’ai échoué.» Selon une autre version, il aurait dit: «Si je ne suis pas juste, alors (en me suivant), vous (le peuple) êtes perdus et avez échoué.»[21]
Omar était si furieux contre cet homme qu’il demanda que le Prophète lui permette «décapiter cet Hypocrite». Or le Messager s’est contenté de dire: «Dans le futur, un groupe de gens au visage joufflu, avec les yeux bridés et le nez plat [comme cet homme] apparaîtra. Ils réciteront tellement le Coran que ta récitation, comparé à la leur, te semblera négligeable. Toutefois, ce qu’ils réciteront n’aura pas le moindre effet sur eux. Ils quitteront la religion comme la flèche quitte son arc. En outre, il y aura une grande et grasse excroissance sur le bras de l’un d’entre eux.»[22]
Les années passèrent et un groupe appelé les Kharidjites apparut. Portant les caractéristiques susmentionnées et se basant sur une mauvaise interprétation du Coran, ils se rebellèrent. Le calife Ali les confronta et les vaincut à Nahrawan. Un cadavre avec une grosse excroissance sur le bras fut apporté à Ali. Cet événement, en plus de prouver la véracité et la Prophétie de Mohammed, a rempli une autre prédiction: «Ô Ali, je me suis battu pour la transmission du Coran; tu te battras contre sa mauvaise interprétation.»[23]

Un jour, le Messager de Dieu dormit chez sa «tante de lait» (la sœur de sa nourrice), Oumm Haram. Il se réveilla avec le sourire. Oumm Haram lui demanda pourquoi il était si heureux et il répondit: «J’ai rêvé qu’un groupe de musulmans, tels des rois s’asseyant sur leurs trônes, embarquait sur des bateaux et allait en guerre.» Oumm Haram lui demanda de prier pour qu’elle fasse partie de ce groupe. C’est ce qu’il fit, après quoi il dit: «Tu seras parmi eux.»[24] Les années s’écoulèrent. Pendant le califat de Mu‘awiya, les musulmans s’engagèrent en guerre contre la Chypre. Oumm Haram était dans l’armée, accompagnant son mari, ‘Ubada ibn Samit. Elle mourut là-bas, et sa tombe fut régulièrement visitée depuis ce jour-là.

Prédictions relatives au futur lointain

Un jour le Messager de Dieu déclara: «Quand la fin des temps [le Jour Dernier] approchera, les enfants de Kantura apparaîtront. Ils seront joufflus, les yeux bridés et le nez court et aplati.»[25]Cette description correspond aux Mongols, bien qu’on l’attribut traditionnellement à certains Kharidjites. Le Messager de Dieu avait prédit à la fois l’invasion mongole et la conséquente destruction du monde musulman, et le massacre des musulmans d’Andalousie perpétré par les Occidentaux – deux des plus tragiques calamités qui se sont abattues sur la nation musulmane. Toujours préoccupé par le sort de son peuple, il employait de telles prédictions pour rappeler aux musulmans que la déviation du Droit Chemin apporte les calamités. Dieu utilise les malfaiteurs et les oppresseurs pour châtier et corriger Ses serviteurs croyants, et ensuite Se tourne vers les tyrans et les anéantit.

Le Messager de Dieu avait prédit la conquête de Constantinople (l’actuel Istanbul): «Certes, la ville de Constantinople sera conquise. Quel bon commandant que celui qui la conquerra, et quelle bonne armée que la sienne!»[26] Espérant être l’objet des louanges du Prophète, maints dirigeants et commandants musulmans ont, dès l’époque de Mu‘awiya, cherché à conquérir cette ville. Pendant l’une de ces campagnes, Abou Ayyub al-Ansari, un noble Compagnon, tomba martyr et fut enterré près des remparts de la ville.

Constantinople fut finalement conquis par le dirigeant ottoman Mehmed le Conquérant. Outre ce grand commandant et homme d’Etat, ses deux camarades d’école, Hasan d’Ulubat et Kadý Hýzýr Çelebi, ainsi que son précepteur Ak Shamsaddin, étaient aussi des symboles de cette conquête. L’un d’eux servait dans l’armée, et les autres étaient dans les départements d’éducation religieuse et scientifique. La prière et les louanges du Prophète les comprend tous.



Le Messager de Dieu avait prédit et expliqué les principales raisons de la destruction de l’Empire Ottoman et de la déplorable condition des musulmans après la Première Guerre Mondiale: «Les nations vont s’appeler les unes les autres, tout comme les gens s’invitent à dîner, pour mener une attaque concertée contre vous.» Quelqu’un demanda: «Est-ce que cela arrivera parce que nous sommes peu nombreux?» Le Messager de Dieu répondit: «Non, votre nombre sera grand, mais vous serez aussi impuissants que des bouts de bois ou de la paille emportés par une crue. Dieu ôtera du cœur de l’ennemi sa peur de vous et implantera en vous la crainte de la mort et l’amour du bas monde.»[27]

Cette prédiction, qui devint réalité durant la Première Guerre Mondiale, décrit aussi notre situation actuelle. Nous sommes divisés en de nombreuses factions, tandis que nos ennemis cherchent à s’unir plus étroitement en se basant sur leurs intérêts mutuels. Dans le passé, ils avaient peur de nous, car nous voyions le cercueil comme une chambre nuptiale, comme quelque chose auquel on aspirait. Mais maintenant, nous sommes si attachés à ce monde que nous faisons tout notre possible pour échapper à la mort, même si nous savons que cela est impossible. Aussi avons-nous été l’objet de beaucoup de trahisons. Othman et Ali avaient été victimes de trahison, et le magnifique Empire Ottoman a été réduit à une offrande pour les hommes carnivores de ce monde. Il a subi d’innombrables trahisons par des nations qui avaient été si prospères et si pacifiques pendant le règne ottoman.


• Le Messager de Dieu avait prédit l’avènement du communisme dans un hadith rapporté par ibn Omar. Tournant son visage vers l’Est, il dit: «Faites attention! L’anarchie et la subversion apparaîtront de ce côté-là, à partir d’où l’Age de Satan commencera.»[28] L’Age de Satan, construit sur l’athéisme et l’hédonisme, est l’opposé de l’Age du Prophète, qui est construit sur la croyance et la dévotion à Dieu. Le communisme, ce résultat illégitime du capitalisme, prône l’hostilité à la religion, à la piété et aux valeurs morales et traditionnelles. Dans un autre hadith, le Messager de Dieu prévit que le communisme se lèverait tel «un vent rouge».

Le Messager de Dieu déclara un jour: «L’Euphrate s’assèchera probablement, découvrant ainsi un trésor (une montagne selon une autre version) d’or en dessous. Quiconque d’entre vous en sera témoin devra s’abstenir d’en prendre.»[29] Ce hadith fait allusion à la grande guerre qui devra avoir lieu le long de l’Euphrate. Bien que ce fleuve ait déjà vu beaucoup de guerres, parmi lesquelles la guerre Iran/Iraq, ce hadith indique un plus grand éclat de violence dans le futur. Il est possible de comprendre ce hadith de façon littérale ou figurée. Par exemple, on parle du pétrole comme étant de «l’or noir». Mais peut-être que l’eau elle-même deviendra aussi précieuse que de l’or et provoquera des guerres régionales ou inter­nationales; ou bien les revenus obtenus par les barrages sur ce fleuve attireront l’attention internationale et engendreront de grandes guerres. Dans tous les cas, le Messager de Dieu nous a averti que la région de l’Euphrate était comme de la dynamite au cœur du monde musulman.

L’Envoyé de Dieu affirma que le christianisme serait purifié de ses éléments païens empruntés et rejoignerait l’islam, renforçant ainsi la religion divine.[30] Ce sera un tournant universel dans l’histoire de l’humanité, et les croyants, à une époque où ils seront saisis par leurs ennemis, vaincront et détruiront les représentants de l’incroyance.

Le Messager de Dieu avait prédit que les réformes agricoles et les développements scientifiques et techniques permettraient aux agriculteurs de produire une grenade qui, à elle seule, suffira à vingt personnes, et que son écorce fera de l’ombre aux gens. Il prophétisa également que le blé produit sur une surface pas plus grande que le balcon d’une maison suffira à nourrir une famille pendant une année.[31] Avec l’arrivée de la biotechnologie et des manipulations génétiques, de tels miracles ne vont sûrement pas tarder à se réaliser.

Dans un autre hadith, le Messager de Dieu décrit la fin des temps: «Avant le Jour du Jugement dernier, les gens seront sélectifs dans leurs salutations (préférant ne saluer que certaines personnes), le commerce rapportera tellement d’argent et sera si préférable que les femmes aideront leurs maris dans ce domaine, les parents et les proches ne seront plus visités, les fausses preuves et les faux témoignages remplaceront la vérité, et l’écriture sera prédominante.»[32]

Tout cela s’est avéré. Aujourd’hui, le commerce est l’activité la plus en vue pour gagner sa vie et les femmes sont exploitées pour faire la publicité de divers produits et services, et pour attirer les clients. Les droits des parents et des proches ne sont plus pris en considération et, dès qu’ils vieillissent et qu’ils ont plus que jamais besoin de tendresse et d’attention, ils sont trop souvent placés dans des maisons de retraite. Le pouvoir des médias modernes est incontestable, et le mensonge est si répandu que rares sont ceux qui y résistent. Cela est vrai à tous les niveaux, des mensonges commerciaux jusqu’aux faux témoignages lors des procès.





Dans un hadith qudsi, le Prophète rapporte de Dieu: «À la fin des temps, Je ferai que le savoir soit obtenu par tout le monde, femmes et hommes, personnes libres ou esclaves, jeunes ou âgées.»[33] En effet, l’éducation est désormais accessible à presque tout le monde à travers les écoles, les universités et les médias. Beaucoup d’intellectuels et de scientifiques affirment que l’ère suivante sera l’Ere de l’Information.

Dans un autre hadith authentique, le Messager de Dieu déclare: «Le Jour Dernier n’arrivera pas tant que le Coran ne sera pas réduit à un moyen de honte et que l’islam ne sera pas laissé sans aucun groupe puissant pour le soutenir.»[34] Nous avons pu voir la véracité de cette prédiction. Pendant près d’un siècle, les musulmans ont été persécutés même sur leurs propres terres. Tandis que l’athéisme et les incroyants ont ouvertement proclamé leur incroyance partout, l’islam a été la cible d’agressions verbales, écrites et même physiques. Les musulmans se sont vus forcés de cacher leur croyance et sont devenus trop embarrassés pour pouvoir proclamer ouvertement leur foi.

Le Messager avait prédit les développements dans la télécommunication et les transports. Le hadith susmentionné continue ainsi: «L’Heure finale ne sonnera pas tant que les distances de temps et d’espace ne seront pas diminuées.» J’ai traduit le mot taqarub par «diminuer».[35] Cela signifie «se rapprocher l’un de l’autre» et implique qu’avant le Jour du Jugement les choses qui prenaient jadis beaucoup de temps vont être possibles en très peu de temps.

Ce hadith, en plus de prévoir les moyens de transport et de communication modernes, sous-entend que le temps est relatif. La Terre prend graduellement une forme elliptique, ce qui peut causer quelques changements dans la division et le calcul du temps. Quant à la relativité du temps à laquelle le hadith fait allusion, nous savons que le temps diffère sous certains aspects (division, longueur, calcul, la vitesse de son passage à l’intérieur ou autour de chaque sphère ou planète, etc.) Si l’humanité arrive à quitter ce système solaire, la conception actuelle du temps changera complètement. Ainsi, en un seul mot, le Messager de Dieu fait plusieurs révélations dont certaines se sont déjà réalisées, et qui se réfèrent à plusieurs faits scientifiques.

L’Envoyé de Dieu avait aussi prédit: «Le jour viendra où presque tout le monde vivra de l’usure, à un tel point que ceux qui s’en abstiennent seront exposés à sa ‘poussière’.»[36] Le Messager de Dieu se réfère à deux points importants:

Viendra les temps où toutes les transactions officielles comporteront de l’intérêt (usure). Personne ne pourra totalement l’éviter. Toutefois, ceux qui ne s’engagent pas dans des transactions basées sur l’intérêt ne seront pas tenus responsables des intérêts qu’ils obtiennent et utilisent involontairement, tant qu’ils feront de leur mieux pour s’en abstenir.

Le Messager de Dieu a peut-être voulu dire, par l’expression «exposés à sa poussière», qu’une classe capitaliste émergera et qu’elle augmentera sa richesse grâce aux intérêts, ce qui enlisera peu à peu la classe moyenne dans une pauvreté de plus en plus affligeante. Il en résultera une guerre ouverte et amère entre les classes.

Toutes ces prédictions se sont réalisées. Comme il est tragique que les musulmans soient dans un tel état dégénéré et méprisable parce que, entre autres choses, ils se noient dans les marais d’usure en dépit des avertissements coraniques selon lesquels quiconque prendra part à des transactions basées sur l’intérêt recevra l'annonce d'une guerre de la part de Dieu et de Son messager (2:279). Si seulement les musulmans avaient été pleinement conscients de ces déclarations coraniques, ils ne seraient pas tombés dans cette position misérable.






Dans le hadith authentique suivant, le Messager de Dieu indique un autre aspect de la déplorable situation actuelle du monde musulman: «Le temps viendra où les croyants se cacheront comme le font aujourd’hui les Hypocrites.»[37] À l’époque du Prophète, les Hypocrites se dissimulaient en prenant part aux manifestations extérieures des rites religieux. Selon ce hadith, les musulmans essaieront de se cacher, voire de remplir leurs obligations religieuses en secret. Le même état était décrit dans un autre hadith comme suit: «La sédition et l’égarement surgiront. Un musulman sera couvert de honte pour avoir accompli ses prières prescrites, tout comme une femme est aujourd’hui couverte de honte pour avoir forniqué.»

Dans une autre narration, le Messager de Dieu avait prédit la découverte de pétrole dans le Taleqan (en Iran): «Bonnes nouvelles à Taleqan! car des trésors de Dieu se trouvent là-bas, mais pas d’or ou d’argent.»[38] Autrefois, on entendait par trésor l’or ou l’argent. C’est pour cette raison que le Messager de Dieu souligna que les trésors du Taleqan seraient composés d’autres choses. Ce qui vient d’emblée à l’esprit aujourd’hui, quand on nous parle de trésor, c’est le pétrole. Cependant, il se peut qu’il ait voulut dire l’uranium ou les diamants. Si tel est le cas, la prophétie s’est avérée, car de telles ressources ont été découvertes à l’intérieur et autour du Taleqan.

Une autre prédiction du Prophète: «Vous suivrez les pas de ceux qui vous ont précédés de si près que même s’ils étaient entrés dans un trou de lézard, vous feriez pareil.» Les Compagnons lui demandèrent si ceux qui vous ont précédés signifiait les juifs et les chrétiens et il répondit: «Qui d’autre pourrait-ce être?»[39] Les musulmans ont souffert d’une crise d’identité depuis deux siècles. Ils ont aveuglément imité l’Occident et se sont laissés prendre à des vices qui ont valu la destruction des civilisations précédentes.

Prédictions des développements scientifiques
Le Messager de Dieu fit aussi de nombreuses prédictions concernant divers développements scientifiques dont certains se sont déjà réalisés. Parmi la multitude d’exemples, j’en citerai quelques-uns pour illustrer sa précision à cet égard.

Selon Bukhari, le Messager de Dieu déclara: «Dieu n’a fait descendre aucune maladie pour laquelle Il n’ai envoyé aussi un remède.»[40] Ce hadith, en plus d’affirmer que chaque maladie est guérissable, est la déclaration la plus complète encourageant à la recherche médicale. Dans un autre hadith, le Messager révèle qu’ «il existe un remède pour chaque maladie».[41]

D’après une autre version: «Ne négligez pas le traitement de vos maladies, car Dieu n’envoie pas de maladie pour laquelle Il n’envoie aussi un remède. La seule exception est la vieillesse.»[42] L’humanité peut donc découvrir un remède pour toutes les maladies, mais ne sera jamais capable d’arrêter notre voyage du monde des esprits au monde matériel, puis au Paradis ou en Enfer, en passant par les étapes de l’embryon, de l’enfance, de la jeunesse, de la vieillesse, de la tombe et de la résurrection. Le Prophète nous incite à apprendre à guérir les maladies, mais il nous prévient aussi de ne pas négliger de nous préparer pour l’autre monde.
Dieu nous encourage à poursuivre les recherches scientifiques en nous rapportant aux miracles accomplis par les Prophètes. Cela amène ces faits à l’attention des hommes de science et montre ainsi les limites de leurs aspirations. En permettant à Jésus d’accomplir ce miracle inimitable qu’est de ramener un mort à la vie, Dieu indique que nous pouvons tout guérir sauf la mort.
L’histoire du bâton de Moïse nous montre que nous pouvons utiliser des choses inanimées pour divers objectifs, comme pour obtenir de l’eau des profondeurs souterraines en utilisant un moyen aussi simple qu’un bâton comme centrifugeuse. Toutefois, nous n’arriverons jamais à faire jaillir une source d’eau en frappant un rocher avec un bâton, ni à changer un bâton en serpent – deux choses accordées spécialement à Moïse.
Le Coran est le plus grand miracle du Prophète Mohammed et marque l’ultime limite dans le domaine de l’éloquence et du style littéraire que l’humanité puisse atteindre. Cela indique aussi que l’écriture et l’éloquence seront d’une importance capitale vers la fin des temps. Les Prophètes montrèrent l’exemple et nous dévoilèrent les limites de nos progrès matériels et spirituels.

Le Messager de Dieu conseillait la mise en quarantaine pour contenir les débuts de maladies contagieuses: «Si vous entendez qu’il y a la peste quelque part, n’y entrez pas; et si la peste se déclenche là où vous êtes, ne quittez pas le lieu pour échapper à la peste.»[43] Selon Ahmad ibn Hanbal, il déclara aussi: «Fuyez le lépreux comme vous fuyez le lion.»[44] Dans ce hadith, le Messager de Dieu nous recommande de nous protéger contre la lèpre. Ici, la quarantaine est encore suggérée comme un moyen de prévenir la propagation de la lèpre.

Imam Muslim relate dans son Sahih que le Messager de Dieu déclara: «Si un chien lèche votre assiette, nettoyez-la sept fois, la première fois avec la terre et les six autres fois avec de l’eau.»[45] Ce hadith contient les principes médicaux suivants concernant les bactéries:






Les chiens peuvent porter les microbes de certaines maladies qui peuvent être transmises aux êtres humains. Ce fait a été récemment découvert par les hommes de science.

La salive et l’excrément du chien peuvent contenir des substances capables de nuire à la santé humaine.

À l’époque du Prophète, on ne connaissait pas encore la désinfection et la stérilisation. Cependant, le Messager de Dieu conseillait de nettoyer avec de la terre l’assiette léchée par le chien. Aujourd’hui, nous savons que la terre est un bon antiseptique qui est composé de substances telles que la tétracycline.

Dans un autre hadith concernant les chiens, le Messager de Dieu exprime un principe fondamental d’écologie: «Si les chiens ne représentaient pas une communauté à part, j’aurais ordonné de les tuer.»[46] Cela implique que chaque espèce est un élément indispensable pour l’équilibre écologique






Comme il est rapporté dans Sahih al-Tirmidhi et dans Sounan Abou Dawoud, le Messager de Dieu déclara: «La bénédiction de la nourriture réside dans le fait de se laver les mains avant et après manger.»[47]Ce hadith insiste sur l’importance de l’hygiène. À mesure que nous utilisons nos mains, les germes s’accumulent et ne peuvent être éliminés qu’en se lavant les mains. Dans un autre hadith, il nous incite à nous laver les mains après le réveil, car: «Vous ne savez pas ce qu’ont fait vos mains pendant que vous dormiez.»[48] À l’époque, personne ne savait rien à propos des microbes.

Comme il a été rapporté par quarante Compagnons dans les six livres les plus authentiques de hadiths, le Messager de Dieu avait établi le principe des soins dentaires: «Si je ne craignais pas que ce fût un fardeau trop lourd pour ma communauté, je leur ordonnerais de se nettoyer les dents avec le miswak [bâton en bois naturel] avant chacune des cinq prières.»[49] L’hygiène dentaire est d’une grande importance, non seulement pour les dents mais aussi pour tout notre corps. Le Prophète agissait ainsi, et nous devons en faire de même.

En rapport à la santé et à la digestion, le Messager de Dieu recommandait: «Quand vous mangez, gardez un tiers de votre estomac pour la nourriture, un autre tiers pour la boisson et laissez le dernier tiers vide. L’estomac complètement rempli est pour Dieu une chose détestable.»[50] Dans un autre hadith similaire, il dit: «Ce que je crains pour ma communauté, c’est un gros ventre, trop de sommeil, l’oisiveté et le manque de certitude.»[51]






Chacune de ces choses est soit l’antécédent soit le résultat des autres. Ceux qui sont oisifs et insouciants, qui ignorent l’autocontrôle et l’autocritique, sont disposés à grossir. Ceci les incite à manger plus. Un estomac rempli pousse au sommeil, et l’individu se met à dormir pour plus longtemps. De telles personnes, qui sont adonnées à la suralimentation et au sommeil excessif, ne seront jamais capables d’acquérir la certitude et la conviction profonde en l’islam. C’est le cas d’une multitude de gens aujourd’hui.

Un autre hadith lié à la santé est le suivant: «Soignez vos yeux avec le khôl, car cela nourrit les yeux et les cils.»58 Nombre d’autorités médicales confirment que le khôl a précisément ces vertus. Une autre substance recommandée par le Prophète et utile pour la santé, en tant qu’antibiotique et pour ses bienfaits dermatologiques, est le henné.[52] Le henné est un antibiotique et un agent stérilisant plus sain et plus efficace que des substances comme la teinture d’iode.

Bukhari rapporte d’Abou Houraïra qu’un jour le Messager de Dieu a dit: «Une graine nigelle contient un remède pour toutes les maladies sauf la mort.»[53] Ce hadith comprend beaucoup de vérités dans le domaine de la thérapie. Un patient a besoin, surtout pendant la période de convalescence, d’aliments riches en protéines, en calories et en vitamines, et qui sont faciles à digérer. Les recherches scientifiques ont récemment montré que toutes ces propriétés se trouvent dans la graine de nigelle.

Bukhari rapporte du Messager de Dieu: «Quand une mouche tombe dans votre assiette, enfoncez-la entièrement dans votre nourriture avant de la retirer. Il y a une maladie dans l’une de ses ailes et un remède dans l’autre.»[54] Personne à cette époque-là ne savait que les mouches transportaient des microbes. De plus, quand une mouche tombe dans un plat, elle essaie de garder une aile en dehors de la nourriture afin de pouvoir reprendre son envol. Ainsi, elle laisse des bactéries dans les aliments. Mais quand on l’immerge en l’enfonçant un peu, le petit sac qui se trouve sur son autre aile éclate et répand une substance anti-bactérienne qui tue les germes déjà laissés. Ceci est une découverte toute récente.

Aïcha relate qu’un jour Fatima bint Abou Khubash demanda au Prophète: «Ô Messager de Dieu, mon sang ne cesse de couler, devrais-je abandonner les prières prescrites?» Il répondit: «Non, il ne faut pas, car il ne s’agit pas de menstruations mais plutôt d’hémorragie.»[55] Si ce n’était grâce à sa Prophétie, comment aurait-il pu faire la distinction entre une hémorragie normale et le sang menstruel?

Tariq ibn Suwayd raconte: «Je souffrais d’une maladie et j’utilisais de l’alcool comme remède. Quand l’alcool fut interdit, j’allai demander au Messager de Dieu si je pouvais néanmoins continuer à l’employer comme remède. Il me dit: «Non, car ce n’est pas un remède; c’est bien plutôt la maladie elle-même.»[56] Beaucoup d’hommes de science s’accordent désormais à dire que même une petite quantité d’alcool est nuisible à la santé morale et physique.

Le Messager de Dieu proclama que dix choses étaient intrinsèquement nécessaires aux hommes et étaient donc ordonnées par les Prophètes. La circoncision est l’une d’entre elles.[57] Aujourd’hui, les hommes de science admettent que le prépuce de l’homme est exposé aux infections, voire au cancer. En conséquence, des millions de gens sont circoncis en Europe et en Amérique.

Nous sommes persuadés que l’Occident reconnaîtra un jour la véracité de l’islam et que la prédiction faite au début du XXe siècle par Saïd Nursi se réalisera: «L’Etat ottoman est gros d’un Etat occidental tout comme l’Occident est gros d’un Etat islamique. Tous deux mettront au monde ce qu’ils portent en leur sein.»[58]
Nous avons jusqu’ici expliqué la véracité des Prophètes, en mettant en exergue celle du Prophète Mohammed. Nous le répétons, toutes les prophéties des Prophètes finissent par se réaliser, car ils ne mentent jamais. Ils sont venus pour nous guider sur le droit chemin et nous conduire au Paradis. S’ils avaient menti ne serait-ce qu’une fois, ils n’auraient guidé personne vers la vérité. Cependant, leur véracité, et tout particulièrement celle du Prophète Mohammed, sera aussi manifeste que le soleil dans l’au-delà, où les gens verront chaque chose telle qu’elle est. Là, tout ce qu’ils nous ont annoncé concernant la vie future, la résurrection, le Lieu de Rassemblement, le Jour du Jugement, le Pont, le Paradis et l’Enfer se réalisera.

--------------------
Dicte aux Anges les louanges, les recitations de Qur'An et les paroles avantageuses pour toi et les creatures.Donne-leur de l'encre a travers tes larmes et fortifie leurs plumes par ton unicité puis laisse les devant la porte et entre chez ton Seig
Al-Hikmah
Membre
27 messages postés
   Posté le 11-08-2007 à 01:52:13   Voir le profil de Al-Hikmah (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Al-Hikmah   

[1] Muslim, “Jihad,” 101; Bukhari, “Anbiya’,” 54.
[2] Bukhari, Bad’u al-Wahy, 6.
[3] Bukhari, “Maghazi,” 79; Muslim, “Tawba,” 53.
[4] Abu Dawud, “Adab,” 82.
[5] Il n’est pas dit précisément pourquoi le Prophète était en colère. Cependant, nous pouvons proposer plusieurs explications: certaines questions contenaient peut-être des choses inconvenantes ou qui semblaient inutiles, ou bien peut-être avait-il perçu des doutes dans leurs coeurs concernant son savoir et aurait donc voulu qu’ils cessent.
[6] Muslim, “Janna,” 76, 77.
[7] Ibn Hanbal, 4:360-64.
[8] Ibn Kathir, Al-Bidaya, 4:348; Bayhaqi, Dala’il al-Nubuwwa, 5:102.
[9] Ibn Hajar, Al-Isaba fi Tamyiz as-Sahaba, 3:36.
[10] Bukhari, “Fadha’il al-Madina,” 8; Muslim, “Fitan,”
[11] Bukhari, “Sawm,” 3; “Fitan,”, 17; Muslim, “Fitan,”
[12] Bukhari, “Manaqib,” 22; Abu Dawud, “Jihad,” 97.
[13] Ibn Maja, “Jana’iz,” 65; Muslim, “Fadha’il as-Sahaba,” 15; Ibn Hanbal, 3:197.
[14] Bukhari, “Sulh,” 9, “Fitan,” 20; Ibn Hanbal, 5:49.
[15] Haythami, Majma‘ az-Zawa’id, 9:404-5.
[16] Bukhari, “al-Maghazi,” 29, Hadith numéro 4100; Muslim, “Jihad,” 127.
[17] Bukhari, “Maghazi,” 29, Hadith numéro 4105; Muslim, “Jihad,” 123, 124, 125.
[18] Ibn Kathir, Al-Bidaya, 4:116; Ibn Hanbal, 4:303; Ibn Hisham, Sira, 3:230.
[19]Bukhari, “Manaqib,” 25.
[20] Bukhari, “Salat,” 63; Muslim, “Fitan,” 70, 72, 73; Ibn Hanbal, 12: 161, 164.
[21] Bukhari, “Adab,” 95; Muslim, “Zakat,” 142; Ibn Hanbal, 3:56.
[22] Bukhari, “Adab,” 95; Muslim, “Zakat,” 142; Ibn Hanbal, 1:356.
[23] Ibn Hanbal, 3:82.
[24] Bukhari, “Jihad,” 3:8; Muslim, “‘Imara,” 160-61.
[25] Bukhari, “Jihad,” 95, 96; Abu Dawud, “Malahim,” 10; Ibn Maja, “Fitan,” 36; Ibn Hanbal, 5:40, 45.
[26] Hakim, Mustadrak, 4:422; Ibn Hanbal, 4:335.
[27] Abu Dawud, “Malahim,” 5; Ibn Hanbal, 5:278.
[28] Bukhari, “Fitan,” 16; Muslim, “Fitan,” 45; Ibn Hanbal, 2:50, 72.
[29] Bukhari, “Fitan,” 24; Muslim, “Fitan,” 30; Abu Dawud, “Malahim,” 12:13.
[30] Muslim, “Iman,” 244-47.
[31] Muslim, “Fitan,” 110; Tirmidhi, “Fitan,” 59; Ibn Hanbal, 4:182.
[32] Ibn Hanbal, 1:407, 408; Hakim, Mustadrak, 4:98, 448.
[33] Darimi, Muqaddima, 27.
[34] Hindi, Kanz al-‘Ummal, 14:244.
[35] Haythami, Majma‘ az-Zawa’id, 7:324.
[36] Ibn Maja, “Tijara,” 58; Ibn Hanbal, 2:494; Nasa’i, “Buyu‘,” 2.
[37] Hindi, Kanz al-‘Ummal, 11:176.
[38] Ibid., 14:591.
[39] Muslim, “‘Ilm,” 6; Bukhari, “Anbiya’,” 50.
[40] Bukhari, “Tib,” 1.
[41] Abu Dawud, “Tib,” 10; Muslim, “Salam,” 69.
[42] Tirmidhi, “Tib,” 2; Ibn Maja, “Tib,” 1; Ibn Hanbal, 4:278.
[43] Bukhari, “Tib,” 30; Muslim, “Salam,” 98.
[44] Bukhari, “Tib,” 19; Ibn Hanbal, 2:443.
[45] Muslim, “Tahara,” 91.
[46] Abu Dawud, “Adahi,” 21; Ibn Maja, “Sayd,” 2; Ibn Hanbal, 4:85.
[47] Abu Dawud, “At‘ima,” 11; Tirmidhi, “”At‘ima, 39; Ibn Hanbal, 5:441.
[48] Muslim, “Tahara,” 87; Abu Dawud, “Tahara,” 49; Tirmidhi, “Tahara,” 19.
[49] Bukhari, “Jumu‘a,” 8; Muslim, “Tahara,” 42; Abu Dawud, “Tahara,” 25; Tirmidhi, “Tahara,” 18; Nasa’i, “Tahara,” 6;Ibn Maja, “Tahara,” 7; Ibn Hanbal, 1:80.
[50] Tirmidhi, “Zuhd,” 47; Ibn Hanbal, 4:132.
[51] Hindi, Kanz al-‘Ummal, 3:460.
[52] Ibn Maja, “Tib,” 29; Tirmidhi, “Tib,” 13.
[53] Bukhari, “Tib,” 7; Muslim, “Salam, “88.
[54] Bukhari, “Bad’u al-Khalq,” 17; Tib, 58; Abu Dawud, “At‘ima,” 48.
[55]Bukhari, “Wudhu’,” 63; Muslim, “Hayd,” 62; Abu Dawud, “Tahara,” 109.
[56] Muslim, “Ashriba,” 12; Ibn Maja, “Tib,” 27.
[57] Muslim, “Tahara,” 49; Abu Dawud, “Tahara,” 27.
[58] Said Nursi, Tarikhca Hayat (Biographie), 56.


--------------------
Dicte aux Anges les louanges, les recitations de Qur'An et les paroles avantageuses pour toi et les creatures.Donne-leur de l'encre a travers tes larmes et fortifie leurs plumes par ton unicité puis laisse les devant la porte et entre chez ton Seig
Al-Hikmah
Membre
27 messages postés
   Posté le 11-08-2007 à 01:52:38   Voir le profil de Al-Hikmah (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Al-Hikmah   

La loyauté


Le deuxième attribut de la Prophétie est amana, un mot arabe qui signifie le fait d’être digne de confiance, la loyauté, et dérive de la même racine que mu’min (croyant). Etre un croyant sous-entend que l’on est digne de confiance. Tous les Prophètes étaient les meilleurs croyants et par suite de parfaits modèles de loyauté. Pour souligner ce principe, Dieu résume les histoires de cinq Prophètes en employant le même mot:


Le peuple de Noé traita de menteurs les messagers, lorsque Noé, leur frère, leur dit: “Ne craindrez-vous pas Dieu? Je suis pour vous un messager digne de confiance. (26:105-107)

Remplacez le nom de Noé par ceux de Houd, Loth, Chou‘aïb et Salih, et vous aurez une version résumée de la loyauté de ces cinq Prophètes.
Mu’min est aussi un nom divin, car Dieu est l’ultime Mu’min, la source de sécurité et de confiance. Nous mettons toute notre confiance en Lui, nous nous confions à Lui et nous nous reposons sur Lui. Il distingua les Prophètes par leur loyauté, et notre connexion à Lui à travers les Prophètes est entièrement fondée sur cette qualité et sur leur sérieux.
La loyauté est aussi une caractéristique essentielle de l’archange Gabriel. Le Coran le décrit comme un être obéi, là-haut, et digne de confiance. (81:21) Nous avons reçu le Coran de deux messagers dignes de confiance: Gabriel et Mohammed. Ce premier le lui a transmis et ce dernier nous l’a communiqué.
La loyauté du Messager de Dieu
Le Prophète Mohammed était parfaitement digne de confiance envers toutes les créatures de Dieu. Il était loyal et ne trompait jamais personne. Dieu choisit le Messager pour sa loyauté afin qu’il se consacre totalement à transmettre le Message en toute vérité et sincérité. Il était si préoccupé par sa mission qu’il répétait les versets pendant que Gabriel les lui récitait. Puis Dieu révéla:



Ne remue pas ta langue pour hâter sa récitation: son rassemblement (dans ton cœur et sa fixation dans ta mémoire) Nous incombent, ainsi que la façon de le réciter. Quand donc Nous le récitons, suis sa récitation. À Nous, ensuite, incombera son explication. (75:16-19)

Le Coran lui ayant été donné comme dépôt, il le transmit aux gens de la meilleure façon possible. Il voua sa vie à cette cause sacrée, toujours conscient de sa responsabilité. Durant la dernière année de sa vie, alors qu’il prononçait le Sermon d’Adieu lors du pèlerinage au Mont ‘Arafat, il rappela encore une fois les Commandements de Dieu. À la fin de chaque phrase, il disait aux gens: «Dans un futur proche, ils vous interrogeront à mon propos.» Alors il leur demandait s’il leur avait bien transmis le Message, à quoi ils répondaient à chaque fois avec une grande ferveur: «Oui, tu l’as transmis!» Ensuite, il demandait à Dieu d’être témoin de leurs paroles.[1]
événements spécifiques
Le Messager de Dieu n’a jamais pensé à dissimuler ne serait-ce qu’un seul mot du Coran. En fait, on lit dans le Coran plusieurs douces réprimandes divines pour certaines de ses actions. S’il avait été l’auteur du Coran, comme osent le prétendre certains, pourquoi aurait-il inclus de tels versets?
Le Prophète fut élevé dans une société primitive caractérisée par des coutumes qui contredisent la raison ainsi que les faits sociologiques et scientifiques. Par exemple, parce que les enfants adoptés jouissaient du même statut légal que les enfants biologiques, un homme ne pouvait pas légalement épouser la veuve ou l’ex-femme de son fils adoptif. Cette pratique a été abolie, car l’adoption ne crée pas une relation comparable à celle qui existe avec des parents biologiques. Dieu régla ce problème, comme toujours, à travers la vie du Prophète afin de séparer une fiction légale d’une réalité naturelle et d’établir une nouvelle loi et coutume.
Zaïd, un esclave noir affranchi et serviteur du Messager de Dieu, était aussi son fils adoptif. À la demande du Prophète, Zaïd se maria avec Zaïnab bint Jahsh. Toutefois, il fut bientôt clair que le mariage ne durerait pas. Avouant qu’il était spirituellement et intellectuellement inférieur à sa femme, Zaïd pensa qu’il valait mieux pour lui qu’il divorce. Finalement, le Coran ordonna à Mohammed de l’épouser: Nous te la fîmes épouser. (33:37)
Evidemment, une telle action violerait un puissant tabou social. À cause de cela, et parce que les Hypocrites en profiteraient pour le diffamer, le Prophète retarda l’annonce de ce décret divin. C’est pour cela que Dieu l’admonesta comme suit:



Quand tu disais à celui que Dieu avait comblé de bienfaits, tout comme toi-même l'avais comblé: “Garde pour toi ton épouse et crains Dieu”, et tu cachais en ton âme ce que Dieu allait rendre public. Tu craignais les gens, et c'est Dieu qui est plus digne de ta crainte. Puis quand Zaïd eût cessé toute relation avec elle, Nous te la fîmes épouser, afin qu'il n'y ait aucun empêchement pour les croyants d'épouser les femmes de leurs fils adoptifs, quand ceux-ci cessent toute relation avec elles. Le commandement de Dieu doit être exécuté. (33:37)

Anas commenta plus tard: «Si le Messager de Dieu avait pu dissimuler une part de la révélation, il aurait dissimulé ce verset.»[2]
Si Mohammed n’avait pas été digne de confiance, il aurait fait cela. Toutefois, un tel acte aurait été contraire à son caractère et à sa mission, et aurait signifié qu’il n’avait pas transmis le Message. D’ailleurs, Dieu l’interdit de faire cela:



Ô Messager, transmets ce qui t'a été descendu de la part de ton Seigneur. Si tu ne le faisais pas, alors tu n'aurais pas communiqué Son message. Et Dieu te protégera des gens. Certes, Dieu ne guide pas les gens mécréants. (5:67)

Ainsi, le Messager de Dieu communiquait absolument tout ce qui lui était révélé.
Ses relations avec les autres
Le Messager de Dieu était digne de confiance et encourageait les autres à suivre son exemple. Une fois, pendant les dix derniers jours du Ramadan, son épouse Safiyya lui rendit visite alors qu’il était en retraite spirituelle à la mosquée. Tandis qu’il la raccompagnait chez eux, deux Compagnons les croisèrent. Le Prophète les arrêta et, dévoilant le visage de sa femme, leur dit: «Voici mon épouse, Safiyya.» Ils dirent: «Que Dieu nous garde de penser le moindre mal à ton sujet, ô Messager de Dieu!» Le Messager voulait les empêcher d’avoir une fausse idée de lui, car cela entraînerait la perte de leur foi et leur entrée en Enfer. Il donna, à eux comme à nous, une leçon en disant: «Satan circule continuellement dans les veines des êtres humains.»[3]
Le Messager de Dieu était la loyauté personnifiée. Son propre peuple, même avant sa Prophétie, l’appelait Al-Amin (le digne de confiance). Une fois proclamé Prophète, ses ennemis continuèrent à lui confier leurs biens précieux.
Il avertit son peuple contre le fait de mentir, de ne pas tenir sa parole et de ne pas rendre le dépôt à son ayant droit. Toutes ces choses étaient condamnées comme étant des «signes d’Hypocrisie».[4] Il était si scrupuleux à ce sujet que lorsqu’il voyait une femme appeler son enfant en lui disant: «Viens-donc, je vais te donner quelque chose!», il lui demandait si elle disait vrai. Une fois, une femme répondit qu’elle allait donner une datte, à quoi le Prophète répondit: «Si tu ne lui donnais rien, tu aurais menti.»
Sa préoccupation à ce sujet s’étendait jusqu’aux animaux. Un jour, agacé de voir un Compagnon essayer de tromper son cheval, il dit: «Cesse de tromper les animaux et sois loyal envers eux.»[5] Une autre fois, rentrant d’une campagne militaire, plusieurs Compagnons prirent quelques oisillons de leur nid pour les caresser. La mère oiseau rentra après un moment et, ne retrouvant pas ses petits dans leur nid, se mit à voler aux alentours en poussant des cris de détresse. Quand le Messager de Dieu en fut informé, il fut si attristé qu’il ordonna que les oisillons soient immédiatement remis dans leur nid.[6] Un tel ordre montrait que les représentants de la loyauté ne devaient jamais faire le moindre mal à des créatures vivantes. Chacun des Compagnons était la loyauté personnifiée. En vertu de cela et d’autres qualités louables, des villes et des Etats se soumirent à l’islam. Durant le califat de Omar, Abou ‘Ubayda, la justice incarnée, commandait les armées musulmanes en Syrie. Quand l’Empereur de Byzance se lança à la capture d’Emèse, Abou ‘Ubayda décida d’évacuer la ville, car les forces byzantines surpassaient en nombre les siennes. Il rassembla la population non musulmane et leur annonça: «Nous avions prélevé de vous l’impôt de capitation afin de vous protéger. Mais puisque nous ne pouvons pas vous défendre contre l’assaut imminent des Byzantins, nous vous rendons l’argent que nous avions prélevé.» La restitution eut lieu. Contents des autorités musulmanes, les prêtres chrétiens et les rabbins juifs se rendirent en masse aux églises et aux synagogues pour prier afin que Dieu accorde la victoire à l’armée musulmane.[7]
Telle était l’attitude des conquérants et des gouverneurs musulmans sur les terres qu’ils dirigeaient. Les musulmans restèrent en Espagne pendant huit siècles. S’il restait assez de chrétiens pour gagner suffisamment de pouvoir pour plus tard expulser les musulmans, c’est en raison de la tolérance religieuse des autorités musulmanes. Les dirigeants musulmans ne se mêlaient pas de la religion, de la langue et de la culture des peuples conquis. S’ils l’avaient fait, il ne serait resté aucun chrétien pour reprendre l’Espagne, aucun juif pour conquérir la Palestine, ni aucun chrétien dans les Balkans pour y perpétrer des génocides. Et les chrétiens n’auraient pas non plus été capables de détruire des peuples, des cultures et des langues sur une échelle presque globale.
L’islam insiste sur la loyauté et la sécurité à un tel point que les conjectures et la médisance sont interdites.
Al-Hikmah
Membre
27 messages postés
   Posté le 11-08-2007 à 01:52:50   Voir le profil de Al-Hikmah (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Al-Hikmah   

Ô vous qui avez cru! Evitez de trop conjecturer [sur autrui] car une partie des conjectures est péché. Et n'espionnez pas; et ne médisez pas les uns des autres. L'un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort? (Non! ) vous en aurez horreur. Et craignez Dieu. Car Dieu est Grand Accueillant au repentir, Très Miséricordieux. (49:12)

Le Messager de Dieu était si sensible sur ce point qu’un jour, quand Aïcha fit ce commentaire: «Ce qu’elle a un long cou!», il lui dit: «Tu l’as médite et tu as donc mangé de sa chair!»[8]
Il priait toujours: «Ô Dieu, je cherche refuge auprès de Toi contre la faim, car elle est certes un très mauvais compagnon! Et je cherche refuge auprès de Toi contre la trahison, car elle est certes un très mauvais confident!»[9] Il avait aussi de dures paroles contre ceux qui trahissent et sont déloyaux: «Quand Dieu rassemblera toutes les personnes du passé et du futur, une bannière sera levée au nom de chaque personne déloyale. Il sera annoncé: ‘Ceci est à cause de la déloyauté d’un tel!’»[10]
Le cœur du Messager de Dieu était fermé à tout mal, mais ouvert à tout bien. Il vivait dans un climat de probité, de fidélité et d’honnêteté. Il ne trompait ni ne mentait jamais, ne trahissait personne, de même qu’il ne médisait ni ne calomniait jamais et ne faisait jamais de mauvaises conjectures sur qui que ce soit. En retour, les gens se reposaient sur lui et se confiaient à lui. Ses ennemis le calomniaient, mais aucun ne l’accusa jamais de mentir ou d’être déloyal. Ceux qui lui tournaient le dos étaient vite eux-mêmes trompés et entraînés dans de mauvais chemins.
On pouvait toujours compter sur le Messager de Dieu. Son honnêteté avait deux aspects: sa relation avec les gens d’une part, et avec Dieu d’autre part. La première se manifestait sous la forme d’une entière fiabilité, et la seconde comme une parfaite confiance en Dieu. Quand ces deux aspects sont combinés, ils assurent une atmosphère paisible de sécurité et de fermeté.
Le Coran donne plusieurs exemples de la parfaite confiance des Prophètes en Dieu et combien ils s’en remettaient à Lui. Nous ne citerons que quelques versets:



Raconte-leur l'histoire de Noé, quand il dit à son peuple: «Ô mon peuple, si mon séjour parmi vous, et mon rappel des signes de Dieu vous pèsent trop, alors c'est en Dieu que je place entièrement ma confiance. Concertez-vous avec vos associés et ne cachez pas vos desseins. Puis, décidez de moi et ne me donnez pas de répit. (10:71)
[Houd] dit [à son peuple]: “Je prends Dieu à témoin - et vous aussi soyez témoins, qu'en vérité, je désavoue ce que vous associez en dehors de Lui. Rusez donc tous contre moi et ne me donnez pas de répit. Je place ma confiance en Dieu, mon Seigneur et le vôtre. Il n'y a pas d'être vivant qu'Il ne tienne par son toupet. Mon Seigneur, certes, est sur un droit chemin. (11:54-56)
Certes, vous avez eu un bel exemple à suivre en Abraham et en ceux qui étaient avec lui, quand ils dirent à leur peuple: “Nous vous désavouons, vous et ce que vous adorez en dehors de Dieu. Nous vous renions. Entre vous et nous, l'inimitié et la haine sont à jamais déclarées jusqu'à ce que vous croyiez en Dieu, seul”. Exception faite de la parole d'Abraham adressée à son père: “J'implorerai certes, le pardon de Dieu en ta faveur bien que je ne puisse rien pour toi auprès de Dieu”. “Seigneur, c'est en Toi que nous mettons notre confiance et à Toi nous revenons repentants. C’est à Toi que tout doit aboutir. (60:4)

La nature de l’incroyance est l’égarement et l’opposition. Les incroyants voient le monde enfoui dans les ténèbres et se sentent seuls dans ce monde étranger; les croyants voient l’univers entier comme un berceau de fraternité et se sentent liés à toutes choses. Par sa nature même, l’incroyance rompt les relations; par suite, les incroyants se sentent hostiles à tout, et surtout aux croyants. Parce qu’ils ne peuvent pas supporter l’existence des croyants, ils font tout pour éradiquer la foi. C’est pourquoi tous les Prophètes rencontrèrent une opposition farouche et, avec leurs disciples, souffrirent les pires actes de cruauté. Mais grâce à leur entière confiance et dépendance à Dieu, ils ne fléchirent pas à cause de ce qui les atteignit dans le sentier de Dieu. Ils ne faiblirent pas et ils ne cédèrent point. (3:146)
La confiance que le Messager avait en Dieu le rendait sans crainte. Il apparut au cœur d’un désert habité par l’un des peuples les moins civilisés du monde. Malgré leur traitement impitoyable et l’hostilité implacable de l’un de ses oncles, il défia le monde entier et, s’en remettant entièrement à Dieu, accomplit sa mission avec succès. Il n’avait qu’une poignée d’adeptes mais il obtint la victoire en très peu de temps – un exploit sans précédent. Nous pouvons comprendre l’absence de peur chez lui et son courage, qui se développa grâce à sa confiance absolue en Dieu, à travers les anecdotes suivantes.
Les Qoraïchites voulaient à ce point le tuer que, juste avant son émigration à Médine, ils choisirent un homme de chaque clan pour l’assassiner. En tout, ils étaient environ 200 hommes avec à leur tête Abou Lahab. Ils assiégèrent sa maison. Le Messager de Dieu dit à son cousin Ali de passer la nuit dans son lit et, jetant de la poussière aux assaillants en récitant: Nous mettrons une barrière devant eux et une barrière derrière eux; Nous les recouvrirons d'un voile: et voilà qu'ils ne pourront rien voir (36:9), il partit sans être vu.[11] Il quitta La Mecque avec son ami le plus cher, Abou Bakr, et parvint à la cave de Thawr qui se situe à la cime d’une montagne abrupte. Abou Bakr devint très anxieux, craignant pour la vie du Messager de Dieu. Mais ce dernier le réconforta: “Ne t'afflige pas, car Dieu est avec nous” (9:40), et ajouta: «Que penses-tu de deux êtres dont le troisième est Dieu?»[12]
Comme cela a été rapporté par divers moyens, pendant les campagnes militaires de Ghatafan et Anmar, un courageux chef de tribu appelé Ghowras apparut subitement à côté du Messager de Dieu qui était allongé sous un arbre. Dégainant son épée, il demanda: «Qui donc pourra te sauver de moi maintenant?» «Dieu», répondit le Messager qui fit cette prière: «Ô Dieu, protège-moi contre lui comme Tu le voudras!» À ce moment-là, Ghowras fut jeté à terre et son épée glissa de sa main. Le Messager de Dieu la ramassa et lui demanda: «Et maintenant qui pourra te sauver de moi?» Ghowras se mit à trembler et à implorer qu’il lui laisse la vie sauve: «Tu es un homme noble et pardonneur; on ne peut attendre de toi que la clémence.» Le Messager de Dieu le pardonna.[13] Quand Ghowras retourna vers sa tribu, il dit: «Je viens tout juste de rencontrer la crème de l’humanité.»
La loyauté est une pierre angulaire de la croyance:



Certes, Dieu vous commande de rendre les dépôts à leurs ayants droit, et quand vous jugez entre des gens, de juger avec équité. Quelle bonne exhortation que Dieu vous fait! Dieu est, en vérité, Celui qui entend et qui voit tout. (4:58)

Selon le Messager de Dieu, abuser de la confiance et ne pas rendre le dépôt à son ayant droit est l’un des signes de la fin des temps: «Quand le dépôt ne sera pas rendu, attendez-vous à la fin des temps.»[14]
Assigner des gens qualifiés à des postes ou à des emplois est un acte de conviction sociale et joue un grand rôle dans l’administration publique et l’ordre social. Un abus dans ce domaine causerait un chaos social. Il faut de l’ordre à tous les niveaux de la société, car des individus doivent attribuer des responsabilités à d’autres. Le Messager de Dieu déclara: «Chacun de vous est un berger et chacun de vous est responsable de son troupeau. Le dirigeant est un berger responsable de ses sujets. Le mari est un berger responsable de sa famille. La femme est un berger responsable de la maison de son mari. Le domestique est un berger responsable des tâches ou des biens que son maître lui a confiés.»[15] Si tout le monde dans la société remplissait ses responsabilités, nous vivrions dans une «société de personnes dignes de confiance». D’ici là, nous ne pouvons qu’imaginer de telles utopies.
La loyauté est un aspect si essentiel de la croyance que le Messager de Dieu déclara un jour: «Celui qui n’est pas digne de confiance n’est pas un croyant»[16], et décrivit le croyant comme celui en qui les gens ont confiance pour ce qui a trait à leur sang et à leurs biens.[17] De plus, il dit:



Promets-moi les six choses suivantes et je te promettrai le Paradis: quand tu parles, dis la vérité; quand tu fais une promesse, tiens-la; quand quelqu’un te confie quelque chose, sois loyal; reste chaste, ne regarde pas ce qui est illicite et ne fais pas ce qui est interdit.[18]

Même poser un regard rempli de désir sur une personne avec qui l’on n’est pas marié est interdit. Dieu dit: «Un tel regard est comme une flèche empoisonnée lancée du carquois de Satan. Quiconque s’abstient par crainte de Moi, J’imprimerai la foi si fermement dans son cœur qu’il y goûtera.»[19]
Vivre dans une sécurité absolue n’est possible que si des gens dignes de confiance sont au pouvoir. Si le monde musulman observe le dépôt que Dieu lui a confié et devient le représentant de la loyauté et de la sécurité dans le monde, un «nouvel ordre mondial» fondé sur la justice et l’équilibre sera possible. Sinon, l’humanité continuera à courir après des mirages de justice, de sécurité et de bonheur.
Par sa véracité, sa loyauté et ses autres vertus louables, le Messager de Dieu laissa des marques indélébiles sur les gens de tous âges. Chacune de ses paroles et de ses actions proclamait qu’il était Prophète, qu’il avait été envoyé pour guider les gens vers la vérité, pour les sortir des ténèbres de l’ignorance et de la barbarie, de l’esclavage et de l’immoralité, vers la lumière du savoir, de la haute moralité, de l’amour, de la compassion et de la vraie liberté.

[1] Abu Dawud, “Manasik,” 56; Ibn Maja, “Manasik,” 84; Ibn Kathir, Al-Bidaya, 5:173.
[2] Bukhari, “Tawhid,” 22; Muslim, “Iman,” 288.
[3] Bukhari, “I‘tiqaf,” 8; Ibn Maja, “Siyam,” 65.
[4] Abu Dawud, “Adab,” 80; Ibn Hanbal, 3:447.
[5] Muslim, “Iman,” 107.
[6] Abu Dawud, “Jihad,” 112, “Adab,” 164; Ibn Hanbal, 1:404.
[7] Abu Dawud, “Adab,” 164; Ibn Hanbal, 1:404.
[8] Ibn Kathir, Tafsir, 7:359; Al-Targhib wa al-Tarhib, 4:285.
[9] Abu Dawud, “Witr,” 32; Nasa’i, “Isti‘adha,” 19:20; Ibn Maja, “At‘ima,” 53.
[10] Muslim, “Jihad,” 9.
[11] Ibn Hisham, Sira, 2:27.
[12] Bukhari, Tafsir, Sourate at-Tawba, 9; Ibn Hanbal, 1:4.
[13] Bukhari, “Jihad,” 84; Muslim, “Fadha’il,” 13.
[14] Bukhari, “‘Ilm,” 2; Ibn Hanbal, 3:361.
[15] Bukhari, “Jumu‘a,” 10; Muslim, “‘Imara,” 20; Abu Dawud, “‘Imara,” 1.
[16] Ibn Hanbal, 3:135.
[17] Tirmidhi, “Iman,” 12; Ibn Maja, “Fitan,” 2.
[18] Ibn Hanbal, 5:323.
[19] Hindi, Kanz al-‘Ummal, 5:328.


--------------------
Dicte aux Anges les louanges, les recitations de Qur'An et les paroles avantageuses pour toi et les creatures.Donne-leur de l'encre a travers tes larmes et fortifie leurs plumes par ton unicité puis laisse les devant la porte et entre chez ton Seig
Al-Hikmah
Membre
27 messages postés
   Posté le 11-08-2007 à 01:53:12   Voir le profil de Al-Hikmah (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Al-Hikmah   

Transmission du message


Le troisième attribut de la Prophétie est la transmission des vérités islamiques, autrement connues comme étant «enjoindre le bien et interdire le mal». Nous disons «islamiques» parce que tous les Prophètes vinrent avec la même religion divine fondée sur la soumission à Dieu. La transmission de ce message était l’ultime raison de l’envoi de Prophètes.
De même que Dieu manifeste Sa Clémence à travers la lumière et la chaleur du soleil, de même Il manifesta Sa Miséricorde et Sa Compassion pour l’humanité à travers les Prophètes. Il choisit Mohammed, qu’il envoya comme une miséricorde pour tous les mondes, pour établir pour toujours le message de compassion et de miséricorde. S’il n’avait pas été envoyé pour raviver et réviser les messages des Prophètes précédents et ensuite propager cette connaissance à travers la terre, nous serions maintenant en train d’errer dans un désert terrifiant d’incroyance, d’égarement et d’ignorance.
Philosophes, sociologues et psychologues ont de tout temps recherché des réponses à des questions existentielles telles que: Qui suis-je? D’où viens-je? Quelle est ma destination finale? Quel est le sens de la vie? Que signifie notre mort? La mort est-elle une non-existence absolue ou seulement une porte vers une nouvelle et éternelle vie? Chacun de nous se débat avec de telles questions. Mais ce n’est qu’avec les éclaircissements des Prophètes que nous pouvons trouver la vraie satisfaction et la sérénité. À travers eux, nous pouvons comprendre que cette vie terrestre n’est qu’une étape sur notre voyage perpétuel du monde des esprits au monde de l’éternité, un champ qu’il faut semer de graines pour en faire la récolte dans le monde éternel. On parvient à ce monde via le monde intermédiaire de la tombe. Quand nous réalisons cela, nous sommes soulagés de nos angoisses, et le monde se transforme en un jardin fleuri de récréation et un lieu de rassemblement pour des amis.
Les Prophètes furent envoyés pour transmettre ce message et pour illuminer le sentier du bonheur dans ce monde et dans l’autre. Nous allons maintenant discuter de trois points essentiels concernant la transmission du message divin par les Prophètes.
Une invitation universelle à Dieu
Les Prophètes traitaient les gens et la vie d’une manière holistique, faisant appel à l’intelligence, à la raison, à l’âme et à tous les sentiments et sens internes et externes de tout un chacun.
La position d’un Prophète par rapport à la révélation divine est similaire à celle d’un cadavre entre les mains de son laveur: l’individu ne peut rien faire de son propre chef. Dieu dirige et guide un Prophète dans la manière requise afin qu’il puisse guider son peuple. Sans cette direction divine, il serait incapable de guider qui que ce soit. S’il négligeait leurs intellects, le résultat final serait une communauté de mystiques misérables et dociles. S’il négligeait leurs cœurs ou leurs âmes, il en résulterait un rationalisme brut, dépourvu de toute dimension spirituelle. Comme chaque individu est composé d’un intellect, d’une âme et d’un corps, chacun doit donc recevoir sa part du message.
Les êtres humains sont actifs. Par conséquent, ils doivent être conduits vers les activités qui forment le vrai but de leurs vies, comme l’a déterminé Dieu et l’a communiqué le Prophète. Dieu n’a pas créé les gens pour qu’ils soient des reclus passifs, des activistes sans raison ni âme, ou des rationalistes sans réflexion spirituelle ni activisme.
Ce n’est que lorsque l’intellect, l’âme et le corps sont en harmonie et que les gens sont motivés à agir sur le chemin illuminé du message divin, qu’ils peuvent atteindre la perfection et la vraie humanité. Tous les Prophètes poursuivaient cet objectif, et ceux qui veulent les suivre doivent s’évertuer à cela: Dis: “Voici ma voie: j'appelle les gens [à la religion] de Dieu, moi et ceux qui me suivent, nous basant sur une preuve évidente. (12:108)
Un Prophète est un être entièrement dévoué à sa mission. Il est donc un altruiste qui vit pour le bonheur et le bien-être des autres. Son bonheur consiste à voir les autres se consacrer à Dieu dans l’espoir d’obtenir le salut, et non pas à attendre une quelconque récompense pour ses services. Il sait que sa récompense est seulement avec Dieu. Ce fait indispensable est souligné dans le Coran: Ô mon peuple! je ne vous demande pas de richesse en retour. Mon salaire n'incombe qu'à Dieu. (11:29)
Les Prophètes étaient chargés de transmettre le message divin. Ils faisaient de leur mieux, ils enduraient patiemment les malheurs et même les supplices et remplissaient leurs responsabilités sans se soucier des résultats de leur appel à Dieu, car ils savaient avec certitude que Dieu seul pouvait donner le résultat souhaité. Ces trois points fondamentaux forment la ligne de conduite pour tous ceux qui veulent appeler les gens à l’islam.
La méthode suivie par les Prophètes
L’effort constant est une caractéristique essentielle de la transmission du message, ainsi qu’un élément important de la méthode prophétique. Un Prophète est, pour ainsi dire, obnubilé par l’accomplissement de son devoir. Mettant cet objectif au premier plan, il considère toutes les circonstances et fait tout ce qui est permis. Comme il n’est pas responsable des résultats, il laisse cela à Dieu. Il sait qu’il ne peut faire accepter à qui que ce soit le message, car il n’a été envoyé que pour le transmettre de la meilleure façon possible: Tu (Mohammed) ne diriges pas celui que tu aimes: mais c'est Dieu qui guide qui Il veut. Il connaît mieux cependant les bien-guidés. (28:56)
Beaucoup de Prophètes vécurent sans que personne n’eût accepté leur message. Cependant, ils ne perdirent jamais espoir, ne faiblirent pas et n’eurent pas recours à des moyens inacceptables comme la violence, la terreur ou la tromperie quand ils étaient confrontés aux épreuves et aux tortures les plus impitoyables. Quand le Prophète fut sévèrement blessé à la bataille d’Ouhoud, certains Compagnons lui demandèrent d’invoquer la malédiction divine sur l’ennemi. Au lieu de cela, il pria pour eux en disant: «Ô Dieu, pardonne à mon peuple, car ils ne savent pas.»[1] Il fit cela tandis que son visage était couvert de sang.
Tous les Prophètes réagissaient de la même façon aux supplices et aux fausses accusations qu’ils avaient à endurer. Par exemple:
Les notables de son [Noé] peuple dirent: “Nous te voyons dans un égarement manifeste”. Il dit: "Ô mon peuple, il n'y a pas d'égarement en moi; mais je suis un messager de la part du Seigneur de l'Univers. Je vous communique les messages de mon Seigneur et je vous donne conseil sincère, et je sais de Dieu ce que vous ne savez pas. (7:60-62)
Les notables de son [Houd] peuple qui ne croyaient pas dirent: “Certes, nous te voyons en pleine sottise et nous pensons que tu es du nombre des menteurs”. Il dit: "Ô mon peuple, il n'y a point de sottise en moi; mais je suis un messager de la part du Seigneur de l'Univers. Je vous communique les messages de mon Seigneur, et je suis pour vous un conseiller digne de confiance. (7:66-68)
Rien ne changea dans l’histoire de la Prophétie. Les Prophètes transmettaient le message dans le seul but de plaire à Dieu. Un messager fut envoyé à chaque nation:
Quiconque prend le droit chemin ne le prend que pour lui-même; et quiconque s'égare, ne s'égare qu'à son propre détriment. Et nul ne portera le fardeau d'autrui. Et Nous n'avons jamais puni [un peuple] avant de [lui] avoir envoyé un messager. (17:15)
Nous avons envoyé dans chaque communauté un messager, [pour leur dire]: “Adorez Dieu et écartez-vous des fausses déités”. (16:36)
Après avoir reçu la première révélation, le Messager de Dieu rentra chez lui tout bouleversé. Alors qu’il était enveloppé dans son manteau, Dieu lui ordonna:
Ô toi (Muhammad)! Le revêtu d'un manteau! Lève-toi et avertis. Et de ton Seigneur, célèbre la grandeur. Et tes vêtements, purifie-les. Et de tout péché, écarte-toi. Et ne donne pas dans le but de recevoir davantage. Et pour ton Seigneur, endure. (74:1-7)
Il lui fut également dit:
Ô toi, l'enveloppé [dans tes vêtements]! Lève-toi [pour prier], toute la nuit, excepté une petite partie; Sa moitié, ou un peu moins ou un peu plus. Et récite le Coran, lentement et clairement. Nous allons te révéler des paroles lourdes (très importantes). (73:1-5)
Tous les Prophètes transmirent le message divin sans se lasser ni se laisser intimider. La dureté des gens ne les dissuadait pas. Par exemple:
[Noé] dit: “Seigneur! J'ai appelé mon peuple, nuit et jour. Mais mon appel n'a fait qu'accroître leur fuite. Et chaque fois que je les ai appelés pour que Tu leur pardonnes, ils ont mis leurs doigts dans leurs oreilles, se sont enveloppés de leurs vêtements, se sont entêtés et se sont montrés extrêmement orgueilleux. Ensuite, je les ai appelés ouvertement. Puis, je leur ai fait des proclamations publiques et des confidences en secret. J'ai donc dit: “Implorez le pardon de votre Seigneur, car Il est grand Pardonneur. (71:5-10)
Quand un peuple rejette le Prophète qui leur a été envoyé et persiste dans l’incroyance et la corruption, il s’ensuit généralement que le courroux divin s’abat sur eux. Le Coran contient les récits de la destruction de plusieurs peuples; nous pouvons d’ailleurs voir leurs ruines à travers toute la terre.
Un effort constant
La communication du message divin était l’une des caractéristiques essentielles du Messager de Dieu. Nous sommes inquiets dès que nous avons faim ou soif ou que nous avons du mal à respirer, lui était inquiet dès qu’une journée passait sans qu’il ne pût transmettre le message divin à quelque personne. Il était si préoccupé par la guidée et si affligé par l’incroyance que Dieu lui conseilla de faire attention à sa santé: Tu vas peut-être te consumer de chagrin parce qu'ils se détournent de toi et ne croient pas en ce discours! (18:6)
Le Messager de Dieu invitait tous les Mecquois, aussi bien en public qu’en privé, au chemin de Dieu. Il appela certains individus très obstinés, comme Abou Jahl, au moins une cinquantaine de fois. Il aspirait surtout à la conversion de son oncle Abou Talib qui l’avait élevé et protégé des Mecquois polythéistes. Durant la onzième année de sa Prophétie, quand Abou Talib était mourant, le Messager de Dieu l’invita à nouveau à croire. Cependant, les chefs mecquois l’entouraient pour l’en empêcher.
Il fut si marqué par l’incroyance d’Abou Talib qu’il dit: «Je demanderai pardon à Dieu aussi longtemps qu’Il me le permettra.»[2] Plus tard, un verset lui fut révélé, l’interdisant de faire cela:


Il n'appartient pas au Prophète et aux croyants d'implorer le pardon en faveur des associateurs, fussent-ils des parents alors qu'il leur est apparu clairement que ce sont les gens de l'Enfer. (9:113)

Abou Bakr, le plus proche Compagnon du Prophète, savait combien la conversion de son oncle lui tenait à cœur. Un jour, il emmena son vieux père, qui s’était converti le jour de la conquête de La Mecque, au Messager de Dieu et pleura amèrement. Quand le Prophète lui demanda pourquoi il versait ainsi des larmes, il expliqua: «Ô Messager de Dieu, je voulais tellement que mon père croie, et maintenant il croit. Mais plus que cela, je voulais qu’Abou Talib croie, parce c’est ce que tu souhaitais. Pourtant, Dieu ne lui accorda pas la foi. C’est pourquoi je pleure.»[3]
L’un des meilleurs exemples de la préoccupation du Prophète pour la croyance de tout le monde est le fait qu’il ait invité Wahshi à l’islam – cet homme qui avait tué son oncle Hamza à Ouhoud. Après la conquête de La Mecque, le Messager de Dieu le fit venir pour l’appeler à l’islam. Wahshi déclina l’invitation par une lettre où il cita les versets suivants:
Ceux qui n'invoquent pas d'autre dieu avec Dieu et ne tuent pas la vie que Dieu a rendue sacrée, sauf à bon droit; qui ne commettent pas de fornication - car quiconque fait cela encourra une punition, et le châtiment lui sera doublé, au Jour de la Résurrection, et il y demeurera éternellement couvert d'ignominie. (25:68-69)
Wahshi ajouta à la suite du verset: «Tu m’invites à accepter l’islam, or j’ai commis tous les péchés mentionnés ci-dessus. J’ai vécu plongé dans l’incroyance, j’ai eu des relations sexuelles illicites et, en plus de cela, j’ai tué ton oncle que tu aimais tant. Est-ce qu’une telle personne peut réellement être pardonnée et devenir musulmane?»
Le Messager de Dieu lui répondit par une lettre contenant le verset suivant:
Certes Dieu ne pardonne pas qu'on Lui donne quelque associé. À part cela, Il pardonne à qui Il veut. Mais quiconque donne à Dieu quelque associé commet un énorme péché. (4:48)

Wahshi répondit à la lettre en prétextant que le pardon promis dans le verset dépendait de la volonté divine. Sur ce, le Messager de Dieu lui envoya une troisième lettre dans laquelle figurait le verset suivant:
Dis: “Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu. Car Dieu pardonne tous les péchés. Oui, c'est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux”. (39:53)
C’est à travers cette correspondance que le Messager de Dieu ouvrit le cœur de Wahshi à la foi, lequel put enfin se voir inclus dans le verset mentionné dans la dernière lettre. Cette correspondance permit à Wahshi de se repentir complètement et de devenir un Compagnon.[4] Toutefois, Hamza avait été tué d’une façon si horrible que le Prophète en fut profondément affecté et qu’il soupira à Wahshi: «Évite de te présenter trop souvent à moi. Il se peut que je me souvienne de Hamza et que je ne te montre pas l’affection que je devrais.»
Wahshi fit de son mieux pour accéder à sa demande. Il se cachait derrière un poteau et essayait d’attirer l’attention du Messager de Dieu dans l’espoir qu’il lui permette de se présenter à lui. Quand le Messager de Dieu décéda peu après, Wahshi chercha le moyen de réparer sa faute. Quand la guerre de Yamama éclata contre Moussaïlima le Menteur, Wahshi se précipita sur le champ de bataille avec la lance qu’il avait employée pour tuer Hamza. Au moment crucial, il vit Moussaïlima en train d’essayer de s’enfuir. Il jeta immédiatement sa lance sur l’imposteur et le tua. Après cela, Wahshi se prosterna devant Dieu.[5] Pleurant à chaudes larmes, c’était comme s’il disait: «Me permettras-tu maintenant de me montrer à toi, ô Messager de Dieu?»
On ne peut qu’espérer que le Messager de Dieu fût présent en esprit à Yamama et qu’il embrassât Wahshi pour montrer qu’il le pardonnait et qu’il l’acceptait complètement dans sa noble compagnie.
Un autre bel exemple de la noblesse et de l’altruisme du Messager de Dieu, ainsi que de son amour de l’humanité et de sa préoccupation pour la guidance des gens, est son acceptation de Ikrima en tant que Compagnon. Ikrima était l’un des ennemis les plus farouches de l’islam et du Prophète, et un participant actif dans tous les complots menés contre lui. Le jour de la conquête de La Mecque, tandis qu’un grand nombre de ses camarades se convertirent à l’islam, Ikrima choisit de fuir au Yémen avec sa femme. Celle-ci, Oumm Hakam, le convainquit d’aller voir le Messager de Dieu et de lui demander pardon. Malgré son hostilité passée, Ikrima fut très bien accueilli par le Messager de Dieu: «Bienvenue, ô cavalier émigrant!» Après la conquête de La Mecque, il n’y avait plus eu d’«émigration» au vrai sens du terme; le Prophète faisait allusion au long voyage d’Ikrima du Yémen jusqu’à Médine.
Ikrima fut profondément touché par tant de noblesse et lui demanda d’implorer le pardon de Dieu pour ses péchés. Quand le Messager de Dieu eut fait cela, Ikrima devint euphorique et promit de dépenser pour l’islam le double de ce qu’il avait dépensé pour le combattre. Ikrima tint sa promesse à la bataille de Yarmuk où il fut blessé. Voyant sa femme pleurer à ses côtés sous la tente, il lui dit: «Ne pleure pas, car je ne mourrai pas tant que je n’aurai pas été témoin de la victoire.» Quelques temps plus tard, son oncle Hisham entra et annonça le triomphe des musulmans. Ikrima demanda de l’aide pour pouvoir se lever et une fois debout, il dit d’une voix faible: «Ô Messager de Dieu, ai-je tenu la promesse que je t’avais faite?» Puis il récita: Fais-moi mourir en parfaite soumission et fais-moi rejoindre les vertueux. (12:101), et soumit son âme à Dieu.[6]
Tout au long de sa vie, le Messager de Dieu a toujours pleuré les malheurs de l’humanité. Il n’a jamais cessé d’appeler les gens au chemin de Dieu. Pendant ses années à La Mecque, il marchait dans les rues et visitait les foires annuelles dans l’espoir de gagner quelques nouveaux convertis. Les insultes, les moqueries et la torture ne l’ont jamais dissuadé, pas même une fois. Quand le verset Et avertis les gens qui te sont les plus proches (26:214) fut révélé, il invita les membres les plus proches de sa famille à dîner. Plus tard, Ali raconta l’incident:
Le Messager de Dieu invita ses proches chez lui. Après le repas, il s’adressa à eux: «Dieu m’a ordonné d’avertir mes proches. Vous êtes de ma tribu et parmi mes plus proches. Je ne pourrai rien faire pour vous dans l’au-delà à moins que vous ne proclamiez qu’il n’y a pas de divinité en dehors de Dieu». À la fin de son discours, il demanda qui d’entre eux le soutiendrait. À cette époque, j’étais un jeune garçon chétif aux bras et aux jambes tout maigres. Comme personne ne répondait, je mis de côté la cruche que je tenais et déclarai: «Moi! ô Messager de Dieu!» Le Prophète réitéra son appel trois fois et à chaque fois, j’étais le seul à lui répondre.[7]
Le Messager de Dieu persévéra, endurant une dérision incessante et de plus en plus dure, l’humiliation, les coups et l’expulsion des foires. Il fut même lapidé par les enfants de Ta’if.
Ce n’est que durant la douzième année de sa mission qu’il fut capable de rencontrer quelques Médinois à ‘Aqaba (à l’extérieur de La Mecque). Il leur parla d’islam et ils acceptèrent. L’année suivante, soixante-dix Médinois devinrent musulmans au même endroit. Ils prêtèrent le serment d’allégeance au Messager de Dieu et promirent de l’aider s’il décidait d’émigrer à Médine. Le Prophète désigna Mus‘ab ibn ‘Umayr pour leur enseigner l’islam. C’était le début d’une nouvelle étape dans sa vie. Lorsqu’il émigra à Médine l’année suivante, il y avait au moins un musulman dans chaque maison.[8]
Autres remarques
Ce qui est notable dans le comportement du Prophète, c’est que tout en communiquant le message, il présentait un excellent exemple de ferveur pour guider les gens. Les Compagnons faisaient leur possible pour imiter sa technique. Par exemple, la technique de Mus‘ab ibn ‘Umayr était si efficace et sincère que même les Médinois les plus obstinés, comme Sa‘d ibn Mu‘adh, devenaient musulmans. La réaction initiale de Sa‘d aux activités de Mus‘ab avait été dure. Mais quand ce dernier lui demanda poliment: «Tout d’abord assieds-toi et écoute-moi. Si ce que je te dis ne te plaît pas, n’hésite pas à me décapiter avec l’épée que tu as entre les mains». La colère de Sa‘d se dissipa et il finit par quitter Mus‘ab en musulman.
Le Messager de Dieu continua à envoyer des Compagnons dans les villes voisines. Il envoya Talha à Duwmat al-Jandal et Bara’ ibn Azib au Yémen. Quand un Compagnon ne réussissait pas sa mission, ce qui était rare, il en envoyait un autre à sa place. Comme Khalid et Bara’ n’arrivaient pas à ouvrir les cœurs des Yéménites, le Messager de Dieu envoya Ali. Peu de temps après, la plupart d’entre eux devinrent musulmans.[9]
Un autre point important est sa conduite après le Traité de Houdaïbiya. Certains Compagnons estimaient que plusieurs conditions du traité étaient humiliantes (pour les musulmans). Toutefois, dans l’atmosphère de paix qui s’ensuivit, à la suite d’années de perturbations et de guerres, beaucoup d’ennemis de l’islam reconsidérèrent le message. Finalement, même de puissants opposants tels que Khalid et ‘Amr ibn al-‘As acceptèrent l’islam.[10]
Le Messager de Dieu accueillit Khalid avec un compliment: «Je me demandais comment un homme aussi raisonnable que Khalid pouvait rester incroyant. J’étais persuadé que tu finirais par embrasser un jour l’islam.»[11] Il rassura ainsi ‘Amr ibn al-‘As, qui lui demandait d’implorer Dieu pour qu’Il le pardonne: «Ne savez-vous pas que ceux qui acceptent l’islam sont purifiés de tous leurs péchés passés?»[12]
Après le Traité de Houdaïbiya, le Messager de Dieu envoya des lettres aux dirigeants des pays voisins. Il écrivit au Négus, roi d’Abyssinie:
De la part de Mohammed, le Messager de Dieu, au Négus Ashama, Roi d’Abyssinie. Paix sur vous! À cette occasion, je loue Dieu, le Souverain, le Très Saint exempt de tous défauts, le Garant de la sécurité, Celui qui surveille Ses créatures. J’atteste que Jésus est un esprit venant de Dieu, un verbe de Lui, qu’Il octroya à Marie qui était chaste, pure et vierge. Je t’invite à Dieu, l’Unique sans associé.[13]
Le Messager incita le Négus à se convertir en commençant par le saluer avec la paix. Comme le Négus était chrétien, le Messager de Dieu exprima sa croyance en la Prophétie de Jésus et affirma la pureté et la virginité de Marie, soulignant ainsi leurs points communs.
Le Négus reçut la lettre et, y appliquant un baiser, la fit passer sur sa tête en signe de respect. Après l’avoir lue, il adopta l’islam sans hésitation et dicta la réponse suivante à son scribe:
À Mohammed, le Messager de Dieu, de la part du Négus. J’atteste que tu es le Messager de Dieu. Si tu m’ordonnes de venir, je viendrai, mais je ne suis pas dans la position de pouvoir convertir mes sujets à l’islam. Ô Messager de Dieu, j’affirme que tout ce que tu dis est vrai.[14]
Le Négus était si sincère qu’un jour il dit à ses confidents: «Je préfèrerais être un serviteur de Mohammed plutôt qu’un roi.» Quand il mourut, le Messager de Dieu accomplit la prière funéraire en son absence.[15]
La lettre suivante fut envoyée à Héraclès, l’Empereur de Byzance:
Au nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le très Miséricordieux! De la part de Mohammed, le serviteur de Dieu et Son Messager, à Héraclès, le grand chef des Byzantins. Que le salut soit sur celui qui suit la guidance! Je t’appelle selon la formule de l’Islam: embrasse l’Islam et tu seras sauvé (aslam taslim); tu auras de la part de Dieu une double récompense. Si tu tournes le dos, tu seras brûlé avec, en plus de la tienne, les âmes de tous ceux qui tournent le dos (parmi ton peuple). “Ô Gens du Livre, venez à une parole commune entre nous et vous: que nous n'adorions que Dieu, sans rien Lui associer, et que nous ne prenions point les uns les autres pour seigneurs en dehors de Dieu”. Puis, s'ils tournent le dos, dites: “Soyez témoins que nous, nous sommes soumis”. (3:64)[16]
L’Empereur fut touché par la lettre. Il convoqua Abou Soufyan, qui était alors en Syrie en train de conduire une caravane marchande de La Mecque. Le dialogue que voici eut lieu entre eux deux:


– Quel est le statut de la famille de cet homme?

– Noble.

– Est-ce que l’un de ses ancêtres a jamais proclamé la Prophétie?

– Non.

– Y a-t-il eu un roi parmi ses ancêtres?

– Non.

– Ceux qui le suivent font-ils surtout partie de l’élite ou des faibles?

– Des faibles.

– Parmi les convertis à sa religion, y a-t-il déjà eu des apostats?

– Pour l’instant, aucun.

– Est-ce que le nombre de ses disciples augmente ou diminue?

– Il augmente jour après jour.

– L’as-tu déjà entendu prononcer un mensonge?

– Non.

– A-t-il jamais manqué à sa promesse?

– Pas encore, mais je ne sais pas si cela arrivera dans le futur.


Bien qu’Abou Soufyan fût alors un ennemi juré du Messager de Dieu, il dit la vérité à son propos, exceptés ses derniers mots qui laissaient entendre que le Prophète pourrait plus tard être déloyal. L’Empereur était enclin à reconnaître la foi, mais voyant la réaction des prêtres qui l’entouraient, il se contenta de conclure: «Dans un futur très proche, toutes ces terres sur lesquelles je demeure seront les siennes.»[17] Imam Bukhari rapporte que l’évêque de la région accepta l’islam.[18]
Le Messager de Dieu envoya des lettres à d’autres rois, parmi lesquels Mouqawqis, le gouverneur d’Egypte, qui répondit par des présents.[19] Crésus, de Perse, déchira la lettre – incident prémonitoire de la fin de son empire, qui eut lieu pendant le califat de Omar.[20]
Quand Dieu ordonne à Mohammed de communiquer le message, Il s’adresse à lui en l’appelant Messager, pour montrer qu’il a le plus haut rang parmi les Prophètes. Il s’adresse à tous les autres Prophètes par leurs noms; le terme Messager démontre qu’il est le plus en avant dans la transmission du message. La civilisation islamique, fondée sur les principes qu’il a transmis, a attiré et ébahi un grand nombre de gens, tant et si bien que survinrent des incidents intéressants comme celui que l’on peut lire dans Mizancý Murad Tarihi (L’Histoire par Mizancý Murad): Auguste Comte, philosophe français et athée, fit quelques recherches sur l’islam après avoir visité les ruines de l’Espagne islamique. Quand il apprit que le Prophète Mohammed était analphabète, il dit: «Mohammed n’était pas un dieu, mais il n’était pas non plus un simple être humain.»
Néanmoins, citons al-Busiri: «La conclusion que nous tirons de toutes les informations que nous avons rassemblées à son propos est qu’il était un être humain – mais le meilleur parmi la création de Dieu.»
Autres points importants
Les trois points suivants jouent un rôle important dans la transmission du message de l’islam: l’intelligence, la pratique de ce qui est prêché, et le fait de ne n’attendre aucune rétribution.
Premièrement, l’intelligence doit être utilisée pour évaluer l’individu à qui le message doit être délivré. À ce propos, un hadith dit: «Il nous a été ordonné, à nous Prophètes, de nous adresser aux gens en fonction de leur niveau de compréhension.» Ceux qui cherchent à répandre l’islam doivent savoir comment aborder et gagner l’attention des non-musulmans. Illustrons ce point avec deux des nombreux exemples qui se trouvent dans la vie du Messager de Dieu:
Le Messager de Dieu gagna le cœur de Omar en appréciant son bon sens. Il dit à Omar: «Je n’arrive pas à comprendre comment un homme aussi raisonnable que toi peut attendre quoi que ce soit d’objets inanimés comme les pierres, le bois ou la terre.» Aussi inspirait-il confiance à Omar à travers sa bonne conduite. Sa dévotion à l’adoration de Dieu influença tellement Omar que celui-ci finit par venir au Messager de Dieu en étant aussi obéissant et respectueux devant lui que l’est un enfant bien élevé devant un père respectable.
Un jour, un jeune homme (apparemment Joulaïbib) demanda au Messager de Dieu la permission de forniquer parce qu’il n’arrivait pas à se retenir. Ceux qui étaient présents réagirent de différentes façons. Certains se moquèrent de lui, d’autres lui tirèrent la robe, d’autres encore se préparaient à le frapper. Mais le Prophète, plein de compassion, l’approcha de lui et commença à lui parler.



«Laisserais-tu quelqu’un faire cela à ta mère? demanda-t-il d’abord.
Jamais de la vie, ô Messager de Dieu! Je ne serais pas d’accord avec cela, répondit le jeune homme.
Naturellement, personne n’accepterait que sa mère soit impliquée dans un acte aussi honteux», dit le Prophète.

Il continua à demander à Joulaïbib la même question, mais en remplaçant ta mère par ta femme, ta sœur et ta tante. Chaque fois, Joulaïbib répondait qu’il ne serait pas d’accord avec un tel acte. À la fin de la conversation, Joulaïbib avait perdu toute envie de forniquer. Le Messager de Dieu conclut cette «opération spirituelle» par une supplication. Plaçant sa main sur la poitrine de Joulaïbib, il pria: «Ô Dieu, pardonne-lui, purifie son cœur et préserve sa chasteté.»[21]
Joulaïbib devint un modèle de chasteté. Quelques temps plus tard, il se maria avec la médiation du Prophète. Peu après cela, il tomba martyr dans une bataille après avoir tué sept soldats ennemis. Quand on retrouva son corps, le Messager de Dieu mit sa main sur son genou et dit: «Celui-ci est de moi, et je suis de lui.»[22]
Al-Hikmah
Membre
27 messages postés
   Posté le 11-08-2007 à 01:53:30   Voir le profil de Al-Hikmah (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Al-Hikmah   

Le Messager de Dieu était d’une compétence et d’une réussite exceptionnelles dans l’éducation des gens que cela constitue une preuve irréfutable de sa Prophétie. Les gens les moins civilisés, les plus grossiers, mal élevés, cruels et ignorants de cette époque-là furent transformés en très peu de temps en des guides de l’humanité les plus dignes de louanges.
Je me demande si le groupe le plus grand et le mieux équipé d’éducateurs professionnels, de pédagogues modernes, de sociologues, de psychologues, d’enseignants et de leurs semblables pourraient réussir en 100 ans où que ce soit dans le monde moderne et civilisé ne serait-ce qu’un centième de ce que le Messager de Dieu avait accompli en 23 ans dans le désert barbare d’Arabie d’il y a quatorze siècles. Quand on compare les efforts et les techniques modernes mis en œuvre pour supprimer une mauvaise habitude aussi insignifiante que celle de fumer – et ce, sans grand succès – avec le succès durable du Prophète pour éradiquer tant d’importantes mauvaises habitudes et idées, prouve que le Prophète Mohammed était inégalable dès qu’il s’agissait d’éduquer les gens.
Deuxièmement, ceux qui veulent que leurs paroles aient un impact sur les gens doivent d’abord mettre en pratique ce qu’ils prêchent. S’ils ne font pas cela, qu’ils ne s’attendent pas à réussir, car il est bien connu que les actes sont plus éloquents que les paroles. Le Coran est très explicite à ce sujet: Ô vous qui avez cru! Pourquoi dites-vous ce que vous ne faites pas? C'est une grande abomination auprès de Dieu que de dire ce que vous ne faites pas. (61:2-3)
Le Messager de Dieu était la personnification même de sa mission. Il était le meilleur dans la pratique de l’islam, dans la dévotion et la servitude à Dieu. Il suffisait souvent qu’une personne le voie et n’ait besoin d’aucune autre preuve pour croire en sa Prophétie. Par exemple, Abd Allah ibn Salam, le célèbre savant juif de Médine, crut en lui dès le premier coup d’œil et dit: «Il ne peut y avoir de mensonge avec un tel visage. Un être doté d’un visage pareil ne peut qu’être un Messager de Dieu.»[23]
Abd Allah ibn Rawaha, un poète renommé de l’époque, exprima ce fait dans les vers suivants:
Même s’il n’était pas venu avec des signes manifestes,
Un simple regard sur sa personne aurait suffi à inspirer la croyance en lui.[24]
Ceux qui croyaient en lui n’étaient pas des gens idiots ou insensés. Parmi eux se trouvaient de grands personnages comme les quatre premiers califes (Abou Bakr, Omar, Othman, et Ali), chacun ayant dirigé de très grands Etats. Ils avaient une spiritualité si intense et une foi si profonde que Ali, par exemple, dit une fois: «Ma certitude n’augmenterait pas même si le voile de l’Invisible (qui sépare le monde matériel du monde immatériel) se levait.»[25]
L’une des raisons pour laquelle le Prophète Mohammed est toujours profondément aimé par des millions de gens – en dépit de l’incessante propagande hostile et négative – et pour laquelle chaque jour des gens de par le monde embrassent l’islam, est qu’il prêchait par l’exemple. Il invitait les gens à adorer Dieu en toute sincérité et était lui-même le meilleur dans le domaine de l’adoration. Il passait plus de la moitié de la nuit en prière, en larmes et plein d’humilité. Quand on lui demandait pourquoi il priait si longtemps que ses pieds enflaient, alors qu’il n’avait commis aucun péché, il répondait: «Ne devrais-je pas être un esclave reconnaissant envers Dieu?»[26]
Aïcha relate qu’une nuit, il demanda sa permission pour se lever et prier. Il était si soucieux des droits de ses épouses qu’il attendait leur accord pour accomplir les prières surérogatoires. Cette nuit-là, il pria jusqu’à l’aube en versant des larmes. Il récita de nombreuses fois les versets suivant:
En vérité, dans la création des cieux et de la terre, et dans l'alternance de la nuit et du jour, il y a certes des signes pour les doués d'intelligence qui, debout, assis, couchés sur le côté, invoquent Dieu et méditent sur la création des cieux et de la terre (disant): “Notre Seigneur! Tu n'as pas créé cela en vain. Gloire à Toi! Garde-nous du châtiment du Feu. Seigneur! Quiconque Tu fais entrer dans le Feu, Tu le couvres vraiment d'ignominie. Et pour les injustes, il n'y a pas de secoureurs! Seigneur! Nous avons entendu l'appel de celui qui a appelé ainsi à la foi: “Croyez en votre Seigneur” et dès lors nous avons cru. Seigneur, pardonne-nous nos péchés, efface de nous nos méfaits, et place-nous, à notre mort, avec les gens de bien. Seigneur! Donne-nous ce que Tu nous as promis par Tes messagers. Et ne nous couvre pas d'ignominie au Jour de la Résurrection. Car Toi, Tu ne manques pas à Ta promesse”. (3:190-194)[27]
Aïcha rapporte aussi:
Une nuit, je me suis réveillée mais le Messager de Dieu n’était pas à mes côtés. J’étais jalouse, car je craignais qu’il ne fût avec une autre de ses épouses. Tandis que je me levais du lit, ma main toucha ses pieds. Je remarquai qu’il était prosterné et qu’il priait: «Ô Dieu, je cherche refuge en Ton agrément contre Ton courroux, en Ta clémence contre Ton châtiment; je cherche aussi refuge auprès de Toi contre Toi. Je ne puis Te louer comme Tu Te loues Toi-même.»[28]
Sa vie était si simple qu’une fois Omar dit en le voyant: «Ô Messager de Dieu! les rois dorment dans des lits de plumes tout moelleux, alors que tu dors sur une natte rugueuse. Tu es le Messager de Dieu et mérites donc plus que les autres une vie facile.» Le Messager de Dieu répondit: «Ne veux-tu pas que les plaisirs de ce monde soient les leurs et ceux de l’au-delà les nôtres?»[29] Le Messager de Dieu vivait pour les autres. Il souhaitait une vie confortable pour sa nation, pourvu que sa communauté ne fût pas égarée par les attraits de ce monde; mais lui menait une vie très simple.
Troisièmement, le Messager de Dieu, comme tous les autres Prophètes, n’attendait aucune récompense pour l’accomplissement de sa mission. Il souffrait de la faim, de la soif et de toutes sortes de difficultés. Il fut forcé à l’exil et fut la cible d’assauts et de pièges. Il supportait tout cela uniquement pour le bon plaisir de Dieu et pour le bien-être de l’humanité. Un jour, Abou Houraïra le vit prier en position assise et lui demanda s’il était malade. La réponse du Messager fit pleurer Abou Houraïra: «J’ai faim. La faim ne m’a pas laissé assez de force pour me lever et prier.»[30] La faim était chose commune parmi les musulmans. Une nuit, le Messager de Dieu, Abou Bakr et Omar se croisèrent dehors. Quand ils se demandèrent les uns les autres pourquoi ils étaient sortis, tous répondirent: «La faim.»[31]
Même si les années qui suivirent, la plupart de ses Compagnons devinrent plus riches, le Messager de Dieu et sa famille ne changèrent jamais de style de vie. Fatima, son unique enfant survivant, accomplissait elle-même toutes les tâches ménagères pour sa famille. Un jour, lorsque les prisonniers de guerre étaient distribués à Médine, elle demanda à son père si elle pouvait avoir une servante. Il répondit:
Ô ma fille! je ne pourrai rien te donner tant que je n’aurai pas satisfait les besoins du peuple de Suffa. Cependant, laisse-moi t’enseigner quelque chose de mieux pour toi qu’une servante. Avant de te coucher, dit 33 fois «Gloire à Dieu!», «Louanges à Dieu!» et «Dieu est le plus grand!». [Selon d’autres hadiths, la dernière expression devrait être répétée 34 fois.] Ceci est meilleur pour ta vie future.[32]
Un jour, la voyant porter un bracelet (ou un collier selon une autre version), il la prévint: «Voudrais-tu que les habitants des cieux et de la terre disent que ma fille porte une chaîne de l’Enfer?»[33]
En plus de ne recevoir aucune récompense en ce monde, le Messager de Dieu endurait les tortures. Il était souvent battu et laissé à terre, couvert de poussière, avec seulement Fatima courant à son aide. Un jour, tandis qu’on le frappait à la Ka‘ba, Abou Bakr courut à son secours en s’écriant aux malfaiteurs: «Allez-vous tuer un homme parce qu’il dit: ‘Mon Seigneur est Dieu’?»[34]

[1] Qadi Iyad, Shifa’ al-Sharif, 1:105; Bukhari, “Anbiya’,” 54; Muslim, “Jihad,” 105
[2] Ibn Kathir, Al-Bidaya, 3:153
[3] Ibn Hisham, Sira, 4:48; Ibn Hanbal, 3:160; Ibn Hajar, Al-Isaba, 4:116
[4] Haythami, Majma‘ az-Zawa’id, 7:100-1
[5] Bukhari, “Maghazi,” 21; Ibn Hisham, Sira, 3:76-77
[6] Hakim, Mustadrak, 3:241-43; Ibn Hajar, Al-Isaba, 2:496
[7] Ibn Hanbal, 1:159; Haythami, 8:302-3
[8] Ibn Hisham, Sira, 2:73
[9] Ibn Kathir, Al-Bidaya, 5:120-21
[10] Ibid., 4:272
[11] Ibid., 4:273
[12] Ibid., 4:271
[13] Ibid., 3:104
[14] Ibid., 3:105
[15] Muslim, “Jana’iz,” 62-67
[16] Bukhari, “Bad’u al-Wahy,” 6
[17] Ibid
[18] Ibid
[19] Ibn Kathir, Al-Bidaya, 5:324
[20] Bukhari, “‘Ilm,” 7:1; Ibn Hanbal, 1:243
[21] Ibn Hanbal, 5:256-57
[22] Muslim, “Fadha’il as-Sahaba,” 131
[23] Ibn Hisham, Sira, 163-64
[24] Sa‘id Hawwa, Ar-Rasul, 1:9. Pour une version différente, voir Ibn Hajar, Al-Isaba, 2:307
[25] ‘Ali al-Qari, Al-Asrar al-Marfu‘a, 286
[26] Bukhari, “Tahajjud,”6; Muslim, “Munafiqin,” 81
[27] Ibn Kathir, Tafsir, 2:164.
[28] Muslim, “Salat,” 221-2; Abu Dawud, “Salat,” 148; “Witr,” 5
[29] Muslim, “Talaq,” 31
[30] Abu Nu‘aym, Hilya, 7:107; Hindi, Kanz al-‘Ummal, 1:199
[31] Muslim, “Ashriba,” 140
[32] Bukhari, “Fadha’il as-Sahaba,” 9
[33] Nasa’i, “Zinat,” 39
[34] Bukhari, “ Fadha’il as-Sahaba,” 5; Ibn Hanbal, 2:205


--------------------
Dicte aux Anges les louanges, les recitations de Qur'An et les paroles avantageuses pour toi et les creatures.Donne-leur de l'encre a travers tes larmes et fortifie leurs plumes par ton unicité puis laisse les devant la porte et entre chez ton Seig
Al-Hikmah
Membre
27 messages postés
   Posté le 11-08-2007 à 01:54:01   Voir le profil de Al-Hikmah (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Al-Hikmah   

L'intellect


L’intellect est un autre attribut important de la Prophétie. Dans ce contexte, il a un sens particulier: un composé du pouvoir de raisonnement, de la sagacité, de l’intelligence, du jugement sain et de la sagesse surpassant de loin la capacité du commun des mortels grâce à un pouvoir sublime de compréhension. Il contient et coordonne toutes les aptitudes humaines liées au cœur, à l’âme ou à l’esprit.
Sous l’influence de certaines tendances passagères, certains réduisent l’islam à un système rationaliste. Ils considèrent la raison comme l’ultime autorité et ne font pas de distinction entre le jugement de la raison saine et les excès et les défauts du rationalisme. Tous les principes de l’islam, cette religion révélée dont l’origine est un Savoir Tout-Englobant, peuvent être confirmés par la raison. Toutefois, une compréhension intégrale de l’islam requiert un intellect de Prophète pour saisir l’entière signification de l’univers et de l’humanité. L’islam admet l’ultime autorité de la raison; mais pas de la raison humaine, qui est limitée par notre propre capacité et qui est souvent en conflit avec celle d’un autre, mais la raison universelle d’un Prophète, car l’islam est le nom de l’ordre universel divin.
Dieu manifeste Ses Noms à travers des voiles. Son Unité absolue requiert que nous attribuions les effets directement à Son Pouvoir créateur. Mais Sa Transcendance, Sa Grandeur et Sa Majesté requièrent que des causes «naturelles» voilent Ses actes afin que les gens ne Lui attribuent pas les choses qui leur semblent désagréables. Il éleva des Prophètes pour transmettre Sa Révélation. Parce que nous ne pouvons pas recevoir la Révélation directement, les Prophètes fonctionnent comme un prisme recevant puis reflétant la Révélation Divine. Ils modulaient la révélation en fonction des capacités intellectuelles de leur public et des conditions de leur époque. En d’autres termes, l’intellect prophétique permet à un Prophète de comprendre tout concernant son peuple et ainsi de répondre à toutes leurs questions et résoudre leurs problèmes.
Si nous examinons les réussites du Prophète, nous voyons qu’il était un homme d’Etat et un commandant de premier ordre. En tant que personnification ou manifestation la plus compréhensive de l’Attribut Divin de la Parole, il est l’orateur le plus éloquent que nous ayons jamais vu. Ses paroles, malgré leur apparente simplicité, touchent chacun de nous, malgré notre simplicité intellectuelle. À mesure que les connaissances humaines évoluent, nous réalisons que derrière ces paroles a priori simples se cachent un océan dont la profondeur ne peut être appréciée que si l’on y plonge plus profondément, ou une rose dont les pétales s’entrelacent les uns les autres, chacun étant plein de signification.
Son niveau de compréhension était si élevé que Wahb ibn Munabbih, qui était versé dans la Torah et les Évangiles, dit: «Comparée à celle du Messager de Dieu, la perception et la capacité mentale de l’humanité entière sont comme un grain de sable comparé à tout le sable d’un immense désert.»[1]
Exemples de sa capacité intellectuelle




Avant sa Prophétie, la Ka‘ba était en partie endommagée par la pluie et les inondations conséquentes. Les Qoraïchites la restaurèrent. Cependant, une guerre de clan faillit éclater au moment où il fallut décider qui aurait l’honneur de remettre en place la Pierre Noire sacrée. Quelqu’un suggéra que l’on s’en remette à la première personne qui apparaîtrait à la Ka‘ba. Au soulagement de chacun, cette personne fut Mohammed. Ils s’exclamèrent: «Le Digne de Confiance arrive!» Après avoir expliqué le problème, Il étala son manteau par terre. Posant la Pierre Noire dessus, il dit à chaque chef de clan de le tenir d’un coin. Quand la Pierre Noire fut à la hauteur requise, Mohammed la remit à sa place. C’est ainsi qu’il empêcha une guerre tribale d’avoir lieu.[2]

Le Messager de Dieu évaluait toujours les capacités mentales et spirituelles d’une personne ou d’un public avec précision. Il savait parfaitement comment s’y prendre avec un individu en particulier, à un moment particulier et dans des circonstances particulières; il n’avait jamais recours à la flatterie ni à la fausseté. Un jour, Houssaïn, un excellent orateur réputé pour sa rhétorique de persuasion, tenta de lui faire abandonner sa mission. Le Messager de Dieu écouta avec attention son argumentation, puis entama le dialogue suivant:





– Houssaïn, combien de divinités adores-tu?
– Huit: l’une dans les cieux et les autres sur terre.
– À laquelle fais-tu appel quand un malheur t’atteint?
– À celle qui est dans les cieux.
– À laquelle fais-tu appel quand tes biens sont perdus?
– À celle qui est dans les cieux.

Le Messager de Dieu posa une ou deux autres questions similaires puis, recevant à chaque fois la même réponse, il demanda: «D’après toi, donc, seule Celle qui est dans les cieux répond à ton appel. Pourtant, tu continues à Lui associer des partenaires. N’est-ce pas ce que je prêche? Il n’y a de divinité que Dieu. Deviens musulman et sois sauvé.»[3] Cet argument apparemment simple vainquit Houssaïn avec sa propre logique.



Les Bédouins sont souvent appelés les «gens du désert». Leur mode de vie est particulier et entraîne parfois certaines expériences telles que la perte d’un chameau, l’oubli de l’emplacement des choses, ou encore les tempêtes de sable. Malgré le grand nombre de divinités qu’ils adorent, c’est toujours à Dieu, l’Un, l’Unique Créateur de l’univers, le Tout-Puissant, qu’ils demandent aide et secours. Leur for intérieur et leur saine conscience leur dit la vérité sous le ciel enchanteur du désert ou dans l’obscurité, où ils reconnaissent enfin l’Unicité Divine. Cela arriva à Hamza, qui proclama: «Ô Mohammed, j’ai perçu dans l’obscurité de la nuit du désert que Dieu est trop grand pour être contenu entre quatre murs!»[4]

Le Messager de Dieu connaissait le caractère de chacun et s’adressait à leurs âmes en les invitant à l’islam. Par exemple, Ahmad ibn Hanbal rapporte d’Abou Tamima qu’un Bédouin demanda au Messager de Dieu s’il était Mohammed. Recevant une réponse affirmative, le Bédouin voulut savoir à quoi il invitait les gens. Le Messager répondit: «À Dieu, le Tout-Majestueux. Je les invite à Lui seulement, sans Lui donner d’associés. Il est Dieu, Celui que tu appelles quand un malheur t’atteint et qui l’écarte de toi. C’est Lui seul que tu implores pendant la sécheresse et la famine, et c’est Lui qui envoie la pluie et fait pousser l’herbe. C’est aussi Lui que tu supplies quand tu perds quelque chose dans le vaste désert et c’est Lui qui te le fait retrouver.» Ces paroles simples, précises et concises amenèrent le Bédouin à s’éveiller à la vérité et à embrasser l’islam sur le champ.[5]
L’histoire ne relate aucun autre exemple d’individu formant une telle communauté vertueuse aussi rapidement et à partir de gens si peu prometteurs et de ressources si maigres. Le Prophète Mohammed utilisa si habilement les dynamiques que Dieu lui a accordées que les historiens et les sociologues n’arrivent toujours pas à saisir complètement toutes les dimensions de son message révolutionnaire. Les vagues que celui-ci engendra se propagèrent à travers les siècles et continuent d’attirer un nombre grandissant de personnes des quatre coins du monde vers le paisible océan de l’islam.



Le Prophète résolvait les problèmes, comme Bernard Shaw le faisait remarquer, aussi facilement que l’on boit un café. Même quand il faisait face aux urgences les plus inattendues, il restait calme et résolvait le problème à la satisfaction de chacun. Toute sa vie montre qu’il était un homme d’un équilibre parfait et qu’il ne perdit jamais cet équilibre.

À partir de ce dernier élément, considérez l’exemple suivant. Après la conquête de La Mecque, beaucoup d’anciens ennemis proclamèrent leur conversion. Naturellement, il leur était difficile d’acquérir une foi sincère aussi rapidement. C’est pour cela que le Messager de Dieu chercha à «réconcilier leurs cœurs» et à augmenter leur engagement en les préférant aux musulmans lors de la distribution du butin après la bataille de Hounaïn.
Le butin était composé de 24 000 chameaux, 40 000 moutons et chèvres, et environ 4540 kilos d’or et d’argent. Le Messager de Dieu donna 300 chameaux et 113 kilos d’or et d’argent à Abou Soufyan et à sa famille, 200 chameaux à Hakim ibn Hizam et 100 chameaux chacun à Nusayr ibn al-Harith, Qays ibn Asiyy, Safwan ibn Umayya, Malik ibn Awf, al-Aqra ibn Habis et ‘Uyayna ibn Hisn. Une telle générosité aida à réparer la fierté blessée des chefs mecquois.
Quelques jeunes Ansars, malgré leur dévotion au Messager de Dieu et à l’islam, se vexèrent; non pas parce qu’ils auraient aimé avoir tout le butin pour eux-mêmes, mais parce qu’ils ne voulaient pas voir d’anciens ennemis de l’islam être récompensés. Cela aurait pu engendrer un mouvement dissident parmi les musulmans. Quand il fut informé par Sa‘d ibn ‘Ubada, un chef ansari, le Prophète les convoqua afin de leur parler. Une fois rassemblés, il commença son discours d’une façon dramatique afin d’attirer et de garder leur attention, et de laisser un impact sur leurs âmes: «Ô communauté de Secoureurs [Ansars]! J’entends que vous n’êtes pas satisfaits de moi.»
Il continua dans ce style puissant et impressionnant, en leur rappelant les bienfaits que Dieu leur a accordés à travers sa personne. Il demanda: «N’étiez-vous pas dans l’égarement quand je suis venu à vous? Et Dieu ne vous a-t-Il pas guidés à la vérité à travers moi? N’étiez-vous pas dans la misère quand je suis venu à vous? Et Dieu ne vous a-t-Il pas enrichis à travers moi? N’étiez-vous pas dans des conflits internes quand je suis venu à vous? Et Dieu ne vous a-t-Il pas réconciliés à travers moi?» Ils acquiesçaient et répondaient à chaque question: «Vrai, ô Messager de Dieu! Nous avons une dette envers Dieu et Son Messager!»
Après leur avoir rappelé tous ces bienfaits, le Messager de Dieu énuméra leurs services rendus à l’islam: «Ô Ansars! Si vous l’aviez voulu, vous auriez pu me répondre différemment et dire: ‘Ton peuple t’a renié, mais nous avons cru en toi. Tu es venu à nous sans personne pour te défendre, mais nous t’avons admis et protégé. Ton peuple t’a exilé, mais nous t’avons accueilli les bras ouverts. Tu es venu à nous sans aucun moyen de subsistance, mais nous avons pourvu à tous tes besoins.’ Si vous m’aviez répondu ainsi, vous auriez dit vrai et personne n’aurait pu se lever pour vous contredire.»
Il continua: «Ô Ansars! Même si vous étiez vexés par mes actions, ne préféreriez-vous pas rentrer chez vous avec le Messager de Dieu pendant qu’ils rentrent avec des chameaux et des moutons? Je jure par Dieu qui détient mon âme dans Sa Main Puissante que si tous les autres gens prenaient une direction différente de celle des Ansars, je n’hésiterais pas à aller avec les Ansars! N’eût été pour l’Emigration, j’aurais aimé de tout mon cœur être l’un des Ansars! Ô Dieu, protège les Ansars et leurs descendants!» Ces paroles suffirent à faire pleurer les Ansars, qui s’exclamèrent d’une même voix: «Dieu et Son Messager nous suffisent! Nous ne désirons rien d’autre!»[6]
Bien que ce discours fut improvisé sous l’impulsion du moment, il réussit à la fois à écraser un éventuel mouvement dissident et à reconquérir les cœurs des Ansars. Analysons ce discours afin qu’il puisse être mieux compris et apprécié à sa juste valeur.






Il parla seulement aux Ansars, car ils étaient les seuls à être offensés. Cela leur montra d’emblée qu’ils étaient particulièrement honorés et exerça une influence psychologique sur eux. Cela prévint aussi l’apparition d’un quelconque ressentiment chez les Mouhadjiroun, qui avaient été forcés d’émigrer à Médine, ou chez les nouveaux musulmans de La Mecque, dont beaucoup n’étaient pas encore tout à fait convaincus.

Son discours, si on le lit dans sa version originale en arabe, constitue un exemple de rhétorique d’une éloquence extraordinaire.

L’ouverture de son discours était dramatique, car il voulait attirer l’attention de son public. En effet, leur attention ne vacilla pas un instant, car le ton dramatique demeura intact jusqu’à la fin du discours.

Il n’eut pas recours à la flatterie ni à la diplomatie. Au contraire, il parla avec une sincérité toute simple, ce qui était essentiel pour assurer l’influence souhaitée sur les auditeurs.

La nature improvisée de ce discours joua aussi un rôle important dans l’obtention du résultat souhaité. La fraîcheur et la force d’un tel discours non préparé, dans de telles circonstances, est souvent plus efficace qu’un discours préparé à l’avance.

Ces quelques exemples illustrent l’intellect du Messager de Dieu et montrent qu’il ne parlait ni n’agissait de son propre chef; au contraire, ce qu’il disait et faisait portait la charge ou la force de quelqu’un qui remplissait une mission divine.
Concision
Une autre dimension de son intellect est la nature très succincte de son discours. Rappelons qu’il est non seulement le leader de ceux qui vivaient à son époque, mais aussi de tous les croyants à venir. Il fut envoyé pour s’adresser à toutes les catégories de personnes, aux Bédouins du VIIe siècle comme aux plus grands intellectuels et hommes de science, jusqu’au Jour du Jugement. À ce jour, personne n’a encore été capable de réfuter ses paroles. En conséquence, après examen minutieux de sa Sounna et du Coran, nous réalisons qu’ils se complémentent au niveau du style et du contenu. Qui plus est, il n’y a aucune contradiction entre eux et les connaissances scientifiques. Depuis la révélation, des milliards de gens ont trouvé dans le Coran des réponses à leurs problèmes intellectuels, des remèdes pour leurs maladies spirituelles et des modèles de conduite pour toutes les circonstances.
Les paroles enchanteresses, passionnantes et éducatives du Messager de Dieu qui ont tant illuminé ses Compagnons intellectuellement et les ont ranimés spirituellement, ont exercé une influence pareille sur d’innombrables savants, hommes de science, exégètes du Coran, spécialistes des hadiths, juristes, guides spirituels et spécialistes dans les sciences physiques et humaines. De tels individus, dont la plupart n’étaient pas arabes, ont utilisé le Coran et la Sounna comme les sources fondamentales de leurs efforts et de leurs études universitaires.
Aujourd’hui encore, ses paroles suffisent à inciter les gens à se réformer et à embrasser l’islam. Il reconnaissait son don comme un bienfait octroyé par Dieu et il insistait là-dessus en disant parfois: «Je suis Mohammed, un Prophète illettré. Aucun Prophète ne viendra après moi. J’ai été caractérisé par une parole à la fois concise et chargée de sens»,[7] et: «Ô peuple, j’ai été honoré par la concision de mon discours et par le jugement final sur toutes choses.»[8]
On dit du rossignol qu’il communique la gratitude des plantes et des fleurs à Dieu le Tout-Pourvoyeur. De même, le Messager de Dieu est venu pour chanter les louanges de Dieu dans le jardin de l’humanité et pour annoncer Ses Commandements avec ses chants enchanteurs. Ses paroles faisaient éclore des fleurs toujours fraîches dans tous les cœurs humains et réduisaient les paroles des autres, malgré leur beauté superficielle, à néant. Les croyants étaient purifiés par la profonde sérénité des ses paroles, vivifiés par l’atmosphère radieuse créée par ses discours et par l’amour que sa conduite personnelle inspirait. À travers ses actes et ses paroles, le Messager de Dieu ôtait les voiles du «visage» de la nature et embellissait le «Livre de l’Univers» avec des inscriptions divines.
Beaucoup de célèbres rhétoriciens, d’orateurs et de poètes ont préféré écouter le Prophète ou ont grandement profité de ses paroles. Des milliers d’hommes de lettres ont consacré leurs vies à l’étude de ses paroles et ont compilé des ouvrages de plusieurs tomes sur elles ou à partir d’elles. Nombre de penseurs et de savants se sont «désaltérés» à la «source de vie» qui s’y trouve. Afin d’exprimer la beauté et la portée de ses mots, nous citerons quelques vers légèrement adaptés et prononcés à propos du Coran:
Presque rien dans ce monde
N’est venu pur ou sans voile,
Excepté les mots du Messager
Qui préservent leur beauté intacte,
Et attendent toujours d’être pleinement saisis.

Le Messager de Dieu étant illettré, il ne pouvait pas être influencé par la culture écrite de son époque. Sa conscience était si saine, son intellect si parfait, et son caractère si pur que seul lui aurait pu recevoir la révélation divine. Son cœur et son esprit étaient exclusivement nourris par la révélation divine. Chacune de ses paroles et de ses actes était un rayon de cette révélation, un signe de sa Prophétie. Tel une coupe d’eau douce, claire et cristalline, son intellect était si pur que la révélation divine y entrait et en émergeait, goutte par goutte, sous la forme de mots dans leur clarté originale.
L’expression principale de la révélation divine est le Coran. Celui-ci est aussi la source principale de la loi islamique. Bien qu’il contienne des conseils se rapportant à tous les aspects de la vie humaine, le nombre de questions et de problèmes posés au Messager de Dieu entraînaient la nécessité d’une seconde forme de révélation. Celle-ci prit la forme d’une inspiration divine, une révélation implicite, pour clarifier des versets coraniques ou pour établir de nouveaux principes liés à la conduite islamique. Cela, avec son comportement et ses paroles quotidiennes, forme la seconde source de la loi islamique, à savoir la Sounna.
Tous les Prophètes étaient aidés par des miracles appropriés à leur époque et à leur contexte. Par exemple, les miracles de Moïse se devaient d’apparaître comme de la magie, car elle était en vogue à l’époque. Les miracles de Jésus relevaient du domaine des remèdes, car il y avait alors un grand besoin de médecine. De même, quand Mohammed apparut en tant que Prophète, les choses les plus populaires en Arabie étaient alors: l’éloquence et l’habileté dans la parole, la poésie et l’art oratoire, la divination, la connaissance du passé et la cosmologie. Le Coran défia tous les experts connus dans ces domaines et les força à se rendre. Le Prophète Mohammed les surpassa par son éloquence merveilleuse, sa connaissance du cosmos et ses prédictions.
Comme sa Prophétie est universelle et qu’elle durera jusqu’au Jour Dernier, son éloquence et son style linguistique ne pourront jamais être égalés. Ses paroles, avec le Coran, supplantent tous les ouvrages littéraires. Leur excellence est éternelle et devient de plus en plus vive à mesure que leurs sens plus profonds sont découverts au cours du temps. Ses paroles et le Coran sont d’une telle nature extraordinaire, débordant de significations, que grâce à eux des millions de saints et de gens cherchant la connaissance divine ont atteint une parfaite connaissance de l’Etre Divin, des Attributs Divins et des Noms Divins. C’est aussi à travers eux que les vérités cachées du monde de l’Invisible (les anges, les djinns, l’au-delà, le Paradis, l’Enfer, etc.) sont dévoilées.
Ces deux sources ont aussi servi de fontaine intarissable et pure de perspicacité pour d’innombrables juristes, interprètes du Coran, spécialistes des hadiths, historiens, hommes de science, sociologues, psychologues et beaucoup d’autres. Le Coran et la Sounna ont éclairé des milliards de gens et leur ont montré comment prier, jeûner, donner l’aumône et faire le pèlerinage – et même comment manger, boire et parler; en bref, comment nous comporter à tous les moments de la vie.
Voici quelques exemples:







Imam Tirmidhi rapporte de Ibn ‘Abbas, le Savant de la Oumma, ce que le Messager de Dieu lui a dit:






Ô jeune homme, laisse-moi t’apprendre quelques principes: observe les droits de Dieu afin que Dieu te protège. Observe Ses droits afin que tu puisses toujours Le trouver près de toi. Quand tu demandes quelque chose, demande-le à Dieu. Quand tu cherches de l’aide, cherche-la auprès de Dieu. Sache que si tout le monde se rassemblait pour t’aider, ils ne pourraient faire que ce que Dieu a déjà décrété pour toi. Et si tout le monde se rassemblait pour te faire du mal, ils ne pourraient faire que ce que Dieu a déjà décrété pour toi. La Plume de la Destinée est levée, et tout a été décrété.[9]

Ce hadith encourage la soumission à Dieu et la croyance en Son Unité et au Destin. Il ne faut pas en conclure que le destin exclut le libre arbitre; loin de là, il renforce notre action, notre prière et notre besoin de fournir des efforts pour obtenir les résultats souhaités. Il nous avertit que puisque tout est finalement entre les mains de Dieu, nous devons œuvrer en conformité avec Ses Commandements et espérer les résultats de Lui seulement.







Imam Tirmidhi rapporte de Ibn ‘Omar que le Messager de Dieu a dit: «Vis dans ce monde comme si tu étais un étranger ou un voyageur. Considère-toi comme un mort.»[10] Ce très court hadith nous encourage à mener une vie austère et disciplinée, basée sur la conscience de Dieu. Il nous rappelle notre destination finale en insistant sur le caractère éphémère de ce monde, et établit l’équilibre entre cette vie et l’autre.

Nous sommes des voyageurs en ce monde. Mawlana Jalal ad-Din ar-Rumi, un soufi turc du XIIIe siècle, dit que chaque individu est comme une flûte faite d’un roseau séparé de son groupe. Nous gémissons sans cesse dans les affres de notre séparation du vrai Maître et de la vraie patrie. Nous partons du Monde des Esprits et voyageons en passant par les stations du ventre de la mère, de la jeunesse, de la vieillesse, de la tombe et de la résurrection. Enfin, notre voyage se termine soit au Paradis, soit en Enfer. Si nous désirons un voyage agréable et une arrivée sûre au Paradis, nous devons être conscients du caractère transitoire de cette vie et nous préparer pour la vie éternelle. Certes, nous pouvons, dans une certaine mesure, goûter aux plaisirs de cette vie, à condition qu’ils ne soient pas spécifiquement interdits, mais nous ne devons pas nous laisser aller à des excès ni oublier notre vraie destination.







Des livres de hadiths authentiques tels que Sahih al-Bukhari, Sahih Muslim et Sunan Abu Dawud relatent de Abd Allah Ibn Mas‘ud que le Messager de Dieu a dit: «Dites toujours la vérité, car cela conduit à la piété absolue et la piété conduit au Paradis. Ceux qui disent toujours la vérité et sont en quête de vérité sont inscrits par Dieu parmi les véridiques. Ne mentez pas, car cela conduit à la perversité et la perversité conduit en Enfer. Ceux qui mentent toujours et sont en quête de mensonges sont inscrits par Dieu parmi les menteurs.»[11]


La véracité est un attribut essentiel de la Prophétie. La véracité ouvre la porte du bonheur dans les deux mondes. Personne ne peut goûter à la vraie félicité tout en vivant dans les ténèbres des mensonges et de la fausseté. Le mensonge est «une assertion contraire à la connaissance de Dieu», un pilier de l’incroyance, et le signe le plus manifeste de l’hypocrisie. L’actuelle prédominance du mensonge est en train de détruire notre sécurité et notre moralité, et de contaminer l’ensemble de la communauté (tout particulièrement les cercles politiques) comme une maladie contagieuse. Toute structure fondée sur le mensonge est vouée à l’anéantissement à cause de sa nature même.
Ce hadith stipule que la véracité conduit à la piété absolue et le mensonge au péché. Le mot arabe birr, que l’on a traduit par piété, comprend toutes les vertus, de la pensée saine, la véracité et les intentions pures, à l’honnêteté, la décence et la bonne conduite. Son contraire, fujur (perversité), signifie toutes sortes de mal et d’égarements, parmi lesquels la débauche, l’indécence et la perversion.






Bukhari et Muslim rapportent de Ibn Mas‘ud que le Messager de Dieu a dit: «L’homme (ou la femme) est avec celui qu’il (ou elle) aime.»[12] Ce hadith est une source d’espoir et de consolation pour ceux qui n’arrivent pas à adhérer complètement aux Commandements Divins. Ceux qui aiment les Prophètes et les saints seront en leur compagnie dans l’au-delà. Par conséquent, quiconque désire cela doit les aimer sincèrement et les suivre du mieux qu’il peut. Ceux qui aiment les ennemis de Dieu seront avec eux en Enfer.

Nu‘ayman, un Compagnon, n’arrivait pas à arrêter de boire de l’alcool. Il fut puni plusieurs fois. Lorsqu’un autre Compagnon lui reprocha encore de boire, le Messager de Dieu avertit ce Compagnon: «N’aide pas Satan contre ton frère! Je jure par Dieu qu’il aime Dieu et Son Messager.»[13] Donc, ceux qui font de leur mieux pour se réformer, tant qu’ils continuent à observer leurs devoirs et à s’abstenir des grands péchés, doivent être encouragés et non pas réprimandés. Ceci est une condition préalable de leur amour pour Dieu et Son Messager.






Ibn Hanbal rapporte de Mu‘adh ibn Jabal ce que le Messager de Dieu a dit: «Craignez Dieu où que vous soyez. Faites suivre votre péché d’un bien afin qu’il l’efface, et pratiquez les bonnes manières avec les gens.»[14] Ce hadith concis établit les principes d’une vie heureuse et décrit la voie vers la félicité éternelle. La crainte de Dieu est à la base de toutes les vertus et de toute bonne conduite, et mène au Paradis. Grâce à cela, les gens peuvent effacer leurs péchés par des bonnes actions, et les bonnes manières les élèveront au rang de la perfection.

Le Messager de Dieu déclara: «Vous êtes gouvernés selon ce que vous êtes (en fonction de votre croyance et de votre style de vie).»[15] Ce hadith exprime un principe d’administration publique et politique: la structure politique d’un pays est formée selon les tendances de son peuple, soit directement par la démocratie, soit indirectement par d’autres moyens. Les sciences naturelles et sociales ont toutes deux leurs lois que nous appelons «les lois divines créationnelles et opérationnelles de l’univers». Selon ces lois, si les gens se plongent dans le mal et le péché, ils seront inévitablement gouvernés par des gens mauvais. Si au contraire, ils préfèrent une vie vertueuse, leur gouvernement sera composé de gens de bien.

Le hadith attire l’attention sur le fait que les lois n’ont pas leurs propres sanctions, et que leur autorité dépend de ceux qui les appliquent. Le caractère des membres du gouvernement est donc d’une importance capitale. Si le peuple est juste, ses dirigeants ou membres du gouvernement seront également justes. S’ils ne le sont pas, ils ne devront pas s’attendre à avoir une administration juste. L’élite au pouvoir est comme la crème qui monte à la surface d’un liquide: le lait a sa propre sorte de crème, de même que la chaux et l’alun. Quand on rappela à Hajjaj, un commandant despotique, la justice de Omar, il répondit: «Si vous étiez un peuple comme celui de Omar, j’aurais été comme Omar.»
Le hadith nous incite aussi à développer la maîtrise de soi et à discerner nos propres fautes. L’harmonie sociale ne peut pas être établie si les gens ne cessent d’accuser les autres. Comme il est souligné dans le Coran: Dieu ne modifie point l'état d'un peuple, tant que les [individus qui le composent] ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes. (13:11) C’est nous qui déterminons notre propre sort et qui faisons notre histoire.






Bukhari, Muslim et Abou Dawud rapportent de Omar que le Messager de Dieu a dit: «Les actions sont jugées en fonction des intentions. L’on est rétribué que pour ce que l’on a l’intention de faire. Quiconque émigre pour Dieu et Son Messager aura émigré pour Dieu et Son Messager; quiconque émigre pour se marier ou pour acquérir les biens de ce monde aura émigré pour l’objet de ses intentions.»[16] Ce hadith concerne un Compagnon qui a émigré pour épouser Oumm Qays et représente une pierre angulaire de la loi islamique et la norme de règle pour évaluer les actions d’un croyant.

L’intention est l’esprit de nos actions. Par exemple, si nous accomplissons nos obligations religieuses sans avoir préalablement spécifié notre intention à ce sujet, elles s’avéreront inacceptables aux yeux de Dieu. Si nous ne recherchons pas l’agrément divin, alors ce que nous ferons ne sera pas récompensé par Dieu. L’hégire (l’émigration sacrée dans le sentier de Dieu) peut-être considérée comme la jumelle du djihad (la lutte sacrée dans le sentier de Dieu).
Bien qu’il n’y ait plus de véritable hégire (de La Mecque à Médine) depuis la conquête de La Mecque, l’hégire continuera ailleurs avec le djihad jusqu’au Jour dernier. Les croyants peuvent émigrer pour prêcher l’islam, comme l’avaient fait le Messager de Dieu et ses Compagnons quand cela leur était devenu impossible à La Mecque. De telles émigrations sont acceptées comme des hégires dès lors qu’elles sont faites uniquement pour l’amour de Dieu. L’intention peut parfois être récompensée sans qu’il y ait eu passage à l’action. Par exemple, si nous projetons de faire quelque chose de bien mais qu’en fin de compte, pour une raison légitime, nous ne pouvons pas faire, alors nous serons récompensés comme si nous avions accompli l’action que nous voulions faire.
L’intention multiplie les récompenses pour une action et transforme chaque action en une sorte d’acte d’adoration. Nous n’arriverons jamais à gagner de plein droit le bonheur éternel dans une vie aussi courte. Mais, en ayant l’intention d’adorer Dieu comme si nous allions vivre pour l’éternité, nous pouvons en arriver à mériter la vie éternelle au Paradis. Les incroyants dont les cœurs sont fermés à la foi, selon le même principe, méritent le châtiment éternel en Enfer. Les croyants qui se couchent après la prière de la nuit en ayant l’intention de se lever avant l’aurore pour faire la prière du tahajjud sont considérés comme ayant adoré Dieu pendant toute la nuit. C’est pourquoi le Messager de Dieu déclara: «L’intention d’un croyant apporte plus de récompenses que son action.»[17]






Bukhari rapporte que le Messager de Dieu a dit: «Le musulman est celui dont on est à l’abri de sa langue et de sa main. L’Emigrant est celui qui fuit ce que Dieu a interdit.»[18] Ce hadith si court exprime de nombreuses vérités. Tout d’abord, il décrit l’idéal ou la norme en commençant par le musulman, et non pas un musulman. De cette manière, notre Prophète attire l’attention sur les qualités des musulmans parfaits, et non pas de ceux qui n’ont de musulman que leurs noms.

Le mot musulman, qui dérive de la racine silm (sécurité, paix et salut), signifie celui qui souhaite et donne la paix, la sécurité et le salut. Ainsi, le musulman est le croyant qui incarne la paix, ne cause aucun tort aux autres et est le représentant le plus sûr de la paix et de la sécurité. Il s’efforce d’amener la paix, la sécurité et le salut aux autres et se voue à disséminer sa paix intérieure et son bonheur.
Deuxièmement, notre Prophète mentionne la langue avant la main, car la diffamation, la médisance et les insultes font souvent plus de dégâts que la violence physique. En effet, il nous est plus facile de réprimer en nous l’envie d’une attaque physique que verbale. De plus, l’autodéfense contre une violence physique est plus souvent plus facile que contre une calomnie ou des commérages. Les vrais musulmans s’abstiennent donc de faire du mal avec leurs langues et leurs mains et ainsi les autres n’ont rien à craindre d’eux.
Dans ce même hadith, l’émigration veut dire plus que quitter sa famille, sa maison, ses biens et sa terre natale pour l’amour de Dieu. Pour pouvoir faire cela, il faut d’abord émigrer du monde matériel à la dimension spirituelle de son être, émigrer des plaisirs de ce monde vers une vie altruiste, et de desseins égoïstes vers une vie consacrée à Dieu. Par conséquent, l’abstinence des interdictions divines est directement liée au fait d’être un bon musulman et de sacrifier sa vie pour le service de l’humanité et ce, uniquement pour l’amour de Dieu.

--------------------
Dicte aux Anges les louanges, les recitations de Qur'An et les paroles avantageuses pour toi et les creatures.Donne-leur de l'encre a travers tes larmes et fortifie leurs plumes par ton unicité puis laisse les devant la porte et entre chez ton Seig
Al-Hikmah
Membre
27 messages postés
   Posté le 11-08-2007 à 01:54:39   Voir le profil de Al-Hikmah (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Al-Hikmah   

Le Messager de Dieu a dit: «Le fait d’être un bon musulman amène les gens à abandonner ce qui est vain et qui ne les regarde pas.»[19] De telles personnes pratiquent le ihsan, terme qui signifie que nous adorons Dieu comme si nous Le voyions, en étant pleinement conscient que même si nous n’arrivons pas à Le voir, Lui, certes, nous voit parfaitement et tout le temps.[20] Ceux qui atteignent ce rang peuvent dire: «Je Le cherchais dans le monde extérieur et voilà que je réalise qu’Il est l’Ame à l’intérieur de mon âme», comme le disait un poète en faisant allusion au verset coranique «Nous sommes plus proche de lui que sa veine jugulaire», ou comme le disait un autre: «J’attendais quelque nouvelle d’ailleurs, au-delà du monde; or le voile de mon âme s’est levé et j’ai pu me voir.»

Pour accéder à ce niveau, les croyants doivent abandonner tout ce qui est vain et futile. Ils doivent savoir que Dieu les regarde et que le Messager de Dieu et les croyants clairvoyants ont conscience de la vraie valeur de leurs œuvres. Dieu dit:


Et dis: “œuvrez, car Dieu va voir votre œuvre, de même que Son messager et les croyants, et vous serez ramenés vers Celui qui connaît bien l'invisible et le visible. Alors Il vous informera de ce que vous faisiez”. (9:105)

Les bons musulmans abandonnent l’insouciance et l’indifférence, font leur travail correctement, mettent tous leurs efforts en œuvre dans tout ce qu’ils font, et sont sérieux et sûrs dans toutes leurs affaires et leurs transactions. La désinvolture et la frivolité nuisent à notre fiabilité et réduisent notre dignité.




Bukhari et Muslim rapportent que le Messager de Dieu a dit: «La patience doit se manifester au premier choc.»[21] Dans les premiers temps de sa mission, le Messager de Dieu interdisait de se rendre au cimetière pour visiter ses proches défunts parce que les gens pratiquaient encore de mauvaises coutumes non islamiques. Mais quand celles-ci furent enfin éradiquées, il encouragea ses Compagnons à visiter les tombes, ce qu’il faisait lui-même, car cela incite les gens à améliorer leur comportement et à œuvrer pour la vie future.

Lors d’une visite au cimetière de Médine, le Messager de Dieu aperçut une femme qui pleurait amèrement et se plaignait du destin. Quand il chercha à la consoler, la femme, qui ne l’avait pas reconnu, se mit en colère et lui dit de s’en aller en ajoutant: «Tu ne sais rien des malheurs que me sont arrivés!» Plus tard, quand elle apprit que c’était le Prophète, elle s’empressa de le trouver et arriva chez lui pour lui demander pardon. Le Messager de Dieu lui dit: «La patience doit se manifester au premier choc.» La patience est la clé du succès; c’est accepter les peines, les problèmes, les malheurs et tout autre fait désagréable, sans se plaindre ni perdre son sang-froid, sa confiance ou sa croyance en Dieu et au destin. Parfois, on peut réussir à être patient dans des circonstances difficiles en changeant son attitude, son lieu, ses préoccupations ou les conditions immédiates. Faire ses ablutions rituelles (wudhu’) ou prier peuvent aussi nous aider dans ces moments de grandes douleurs.
Il existe plusieurs sortes de patience:


– La détermination à s’abstenir de commettre des péchés, qui nous élève au rang de ceux qui craignent Dieu et qui jouissent de son attention particulière.
– L’adoration régulière et sans relâche de Dieu, qui conduit au rang de ceux qui sont les bien-aimés de Dieu.
– L’acceptation des malheurs sans aucune plainte, qui nous inclut parmi les gens doués de patience et ceux qui s’en remettent totalement à Dieu.
– Venir à bout de l’exaspération; ce qui signifie avoir une compréhension réaliste de ce qui est requis pour parvenir à un résultat donné. Par exemple, pour produire un pain, il faut cultiver un champs, faire la récolte, emmener les grains au moulin, faire la pâte, la mettre en forme et l’enfourner. Si, par impatience ou négligence, on ne suit pas exactement cette procédure et si l’on néglige l’ordre des étapes, le pain ne pourra pas être produit.





Bukhari, Muslim et Ahmad ibn Hanbal rapportent que le Messager de Dieu a dit: «La main haute est meilleure que la main basse.»[22] Dans un autre hadith, le Messager explique que la main haute donne aux pauvres et aux nécessiteux, tandis que la main basse prend des gens. Donc, en plus de rappeler les mérites de la charité, ce hadith encourage les gens à travailler et à gagner leur vie.

Un point subtil: le Messager de Dieu n’a pas dit celui qui donne et celui qui reçoit, mais plutôt la main haute et la main basse. C’est donc l’acte, et non pas la personne, qui est préférable. Par conséquent, il se peut que la personne qui reçoit soit meilleure que celle qui donne.
Par exemple, certains serviteurs de Dieu, comme Bara’ ibn Malik, semblent être très bas (du point de vue matériel), mais sont si aimés de Dieu que tout ce qu’ils prédisent en jurant par Dieu se réalise. De telles personnes ne demandent rien aux gens et sont extraordinairement indépendantes. Le Messager de Dieu conseilla à Thawban de ne pas mendier. Suite à cela, il n’osait même plus demander à qui que ce soit de ramasser la cravache qu’il faisait tomber pendant qu’il était à dos de chameau. Donc, quand des croyants d’une telle qualité, apparemment «pauvres», reçoivent des autres, on ne peut pas dire qu’ils soient inférieurs à ceux qui leur donnent.
L’islam n’approuve pas la mendicité, que ce soit au niveau individuel ou national. Rappelons que l’honneur, la dignité et la supériorité appartiennent toujours à Dieu, à Son Messager et aux croyants. Par conséquent, les musulmans ne doivent pas se mettre sous l’autorité ou le contrôle des incroyants, car cela ébranle leur dignité et leur supériorité.




Imam Muslim rapporte du Messager de Dieu: «Au Jour Dernier, Dieu ne parlera pas, ne s’intéressera pas et ne purifiera pas trois catégories de personnes. Un châtiment douloureux les attend. Ce sont ceux qui «traînent leurs robes», qui rappellent aux gens le bien qu’ils leur ont fait et qui essaient de vendre leurs biens par de faux serments.»[23]

Le hadith commence par thalathatun (trois), signifiant n’importe quel «trois», non-spécifiés, qui ne méritent pas d’être nommés. Autrement dit, on peut les rencontrer n’importe où, et leurs actions et eux-mêmes sont si méprisables que les musulmans doivent les éviter. Dieu ignorera de tels individus dans l’autre monde. C’est un châtiment très dur, car comme il est dit dans la sourate Surat ar-Rahman, la parole est la plus grande et la plus essentielle des faveurs de Dieu à l’humanité. En outre, le Jour du Jugement, nous auront absolument besoin de parler afin de pouvoir nous justifier. Toutefois, il sera dit à ces gens: Soyez-y refoulés (humiliés) et ne Me parlez plus. (23:108)
Ce jour-là, tout le monde sera préoccupé par ses propres soucis, et il n’y aura d’autre refuge que Dieu Tout-Puissant. Chacun voudra obtenir un peu d’attention spéciale de la part de Dieu, espérant qu’Il les considèrera avec miséricorde et les purifiera. Mais les trois groupes d’individus en question n’auront aucun espoir d’être purifiés ou pardonnés, car Dieu Tout-Puissant ne les reconnaîtra pas.
Dans le hadith, leur châtiment est annoncé avant même que leurs péchés ne soient identifiés. C’est de cette manière que le Messager de Dieu insiste sur la gravité de leurs péchés et préviens tout le monde pour qu’ils s’en abstiennent. Le premier et le plus grave de ces péchés est de «traîner ses robes», une expression arabe employée pour l’arrogance.
L’arrogance signifie rivaliser avec Dieu pour diriger la terre. Les êtres humains, malgré leur immense faiblesse, pauvreté et impuissance, sont néanmoins émerveillés par eux-mêmes. Ils considèrent leurs aptitudes, leurs talents, leur position, leurs richesses, leurs prétendus succès et ainsi de suite, comme des sujets de fierté. Bien qu’ils soient créés d’une vulgaire «goutte d’eau» et qu’ils soient incapables de choisir leur lieu et date de naissance, leur famille, leur couleur et leur race, leur fierté s’accroît en dépit de leur incapacité à pourvoir à leurs besoins physiques.
Par exemple, ils ne peuvent surmonter leur faim, soif ou sommeil. La seule raison pour laquelle les êtres humains survivent est que Dieu les a dotés de divers talents et facultés. Mais les gens ignorent ce fait, ils s’attribuent leurs talents et rivalisent avec Dieu. Une telle arrogance finit par les aveugler et les empêcher de voir les innombrables signes de l’existence, l’unité et la souveraineté absolue de Dieu. Selon les termes du Coran:


J'écarterai de Mes signes ceux qui, sans raison, s'enflent d'orgueil sur terre. Même s'ils voyaient tous les miracles, ils n'y croiraient pas. Et s'ils voient le bon sentier, ils ne le prennent pas comme sentier. Mais s'ils voient le sentier de l'erreur, ils le prennent comme sentier. C'est qu'en vérité ils traitent de mensonges Nos preuves et ils ne leur accordaient aucune attention. (7:146)

Le deuxième grave péché est celui de rappeler le bien qu’on a fait aux gens. Ceci est étroitement lié à l’arrogance, car ceux qui considèrent ce que Dieu leur a accordé comme leurs propres acquis et talents tendent à commettre aussi ce péché. Mais ceux qui regardent chaque chose comme un présent de Dieu comprennent qu’ils ne peuvent aider les autres que si Dieu le leur permet. Par suite, ceux qui font une faveur doivent se sentir redevables vis-à-vis de ceux qu’ils aident, car de telles actions leur permettent de recevoir une récompense spirituelle. Ce hadith encourage les gens à l’altruisme et à la générosité désintéressée. Le Messager de Dieu dit à ce propos:


Le généreux est proche de Dieu, du Paradis, et des gens, et est éloigné de l’Enfer. L’avare, par contre, est éloigné de Dieu, du Paradis, et des gens, mais est proche de l’Enfer.[24]

Le dernier grave péché est la tromperie dans le commerce. Selon les lois de l’islam, les marchands doivent divulguer tous les défauts de leurs marchandises. Il est aussi interdit de jurer au nom de Dieu, surtout lors des transactions. Si les commerçants essaient de vendre leurs biens grâce à des mensonges et des faux serments, ou en incitant à l’achat en jurant par Dieu, ils commettent alors un grave péché qui mérite une punition sévère. Ce péché est lié de près aux deux premiers, car il provient souvent de l’avarice et de la non reconnaissance de Dieu. En plus d’être en relation avec l’incroyance en Dieu et la méfiance envers Lui, ces trois péchés empoisonnent la vie de la société et indiquent une faiblesse de caractère; d’où la sévérité du châtiment.




Imam Bukhari rapporte dans son Sahih que le Messager de Dieu a dit: «Quiconque me garantit ce qui est entre ses lèvres et ce qui est entre ses jambes, je lui garantis le Paradis.»[25] Puisque la parole est l’une des plus grandes faveurs que Dieu nous ait faites, nous ne devons utiliser notre langue que pour le bien et les actes utiles, comme réciter le Coran, prier, dire la vérité, enjoindre le bien et interdire le mal. Il nous faut être modeste et poli dans notre façon de parler, et ne pas prononcer de mensonges, de jurons, de calomnies, de commérages, etc. Les mots doivent être choisis avec précaution car, comme le dit Ali: «Ta parole dépend de toi jusqu’à ce que tu la prononces; mais une fois prononcée, c’est toi qui dépends d’elle.»

La maîtrise de ses désirs sexuels est très importante pour atteindre la perfection humaine et mériter le Paradis. Dieu nous a dotés de nombreuses facultés et pulsions de sorte que nous puissions évoluer spirituellement en les refrénant et en les canalisant vers des vertus et des bonnes actions, et ainsi accéder à de hauts rangs spirituels. En luttant pour satisfaire nos désirs uniquement de façon licite, nous pouvons atteindre le rang de la sainteté et gagner une supériorité sur les anges. Les anges n’ayant pas de désirs charnels et ne pouvant donc pas lutter contre la tentation, ils ne peuvent pas non plus évoluer spirituellement. Cependant, à cause de notre dualité essentielle, nous oscillons entre le niveau le plus bas (où nous sommes plus misérables que Satan) et le niveau le plus haut (où nous surpassons les anges).
Puisque l’islam interdit ou bloque le passage à tout ce qui conduit aux actes illicites, l’on doit s’abstenir d’exhiber ses charmes et sa beauté, de contempler le sexe opposé et de rester en tête-à-tête avec un membre du sexe opposé dans des lieus privés qui incitent aux relations sexuelles illicites. Comme pour tenir sa langue, cela requiert beaucoup de volonté, de l’autodiscipline et une lutte continuelle. Même si au premier abord tout cela peut paraître trop difficile, cela engendrera un grand plaisir spirituel, car le plaisir du travail et de l’effort résident dans le travail et l’effort eux-mêmes. Ceux qui réussiront mériteront le Paradis.

Muslim rapporte que le Messager de Dieu a dit:

«Ecoutez! Devrais-je vous guider vers les choses par lesquelles Dieu efface les péchés et élève à de hauts rangs?» Quand les Compagnons lui demandèrent de le leur dire, il reprit: «Faites vos ablutions rituelles aussi correctement que possible, même dans les conditions les plus difficiles; pour chaque prière, allez à la mosquée en marchant; et attendez la prière suivante après avoir prié. Ceci est le ribat, ceci est le ribat (préparation, dévouement).»[26]

Le hadith commence par Ecoutez! pour marquer l’importance de ce qui va suivre. Dans ce cas, il s’agit des cinq prières quotidiennes. La prière prescrite est un pilier de l’islam. Sans elle, l’islam ne peut pas être maintenu. Quand les croyants prient correctement, ils sont protégés des mauvaises actions et pensées. C’est une échelle sacrée pour s’élever à la Présence de Dieu. Mais avant que nous puissions la gravir, nous devons accomplir l’ablution (wudu’) aussi parfaitement que possible. Dès le premier pas fait pour prendre l’ablution, le croyant commence déjà à gagner des récompenses. Pendant qu’il fait ses ablutions, il est soulagé du stress de la vie quotidienne et est purifié de ses péchés. Si le wudu’ est accompli dans des circonstances difficiles, le croyant n’en est que davantage récompensé.
L’appel à la prière (adhan) est à la fois un appel aux croyants pour entrer à la Présence de Dieu et un appel à la prospérité dans les deux mondes. Le wudu’ est la préparation que le croyant doit faire pour pouvoir se présenter à Dieu. En accomplissant la prière surérogatoire (sounna) avant la prière prescrite (fardh), le croyant achève ses préparatifs et reçoit la permission de l’aide de camps de Dieu: le Prophète Mohammed. Quand le muezzin (celui qui appelle à la prière) récite l’iqama (l’annonce du départ de la prière), le croyant entre en Sa Présence dans un respect et une vénération absolus, s’entretient avec l’Unique Maître de l’univers, et L’implore pour ses besoins et ses souhaits.
Le croyant qui prie cinq fois par jour voit ses péchés s’effacer et sa capacité à commettre des péchés se transformer en «graines d’arbres bénis de bien et de vertu». Il y a toutefois une condition: la prière doit être accomplie avec une sincérité absolue, l’intention pure de gagner uniquement l’agrément de Dieu et la conscience d’être en la Présence du Créateur et du Maître de l’univers, le Tout-Puissant, le Tout-Voyant, le Tout-Entendant et le Tout-Dominant.
Le Messager de Dieu décrit la prière prescrite comme la ribat, ce qui peut être traduit par «le dévouement pour quelque chose» ou encore «la garde de la frontière». Cela est mentionné dans le Coran: Ô les croyants! Soyez endurants. Incitez-vous à l'endurance. Luttez constamment (soyez préparés et alertes contre l'ennemi) et craignez Dieu, afin que vous réussissiez! (3:200) et: Et préparez [pour lutter] contre eux tout ce que vous pouvez comme force et comme cavalerie équipée (et dévouée) (8:60).
Ribat signifie être préparé et alerte dans le premier verset, et dévoué dans le second. En décrivant la prière avec ce terme, le Messager de Dieu insiste sur la valeur et l’importance de la lutte dans le sentier de Dieu ainsi que sur la primauté des prières prescrites en islam et dans la vie du croyant. Dans un autre hadith, il appelle ce premier le petit djihad et ce dernier le grand djihad. Pour réussir ce premier, le croyant doit être très attentif à ce dernier.
En décrivant la prière prescrite comme ribat, le Messager de Dieu souligne aussi que le musulman doit consacrer sa vie à l’adoration de Dieu et organiser ses activités quotidiennes autour des cinq prières prescrites. Il doit s’assurer qu’il peut prier quand l’heure arrive et qu’il peut faire cela avec une concentration totale. Après chaque prière, il doit demeurer dans l’attente de la prière suivante. Celui qui prie de cette façon sera purifié de tous péchés, et qui plus est, sera protégé du fait de commettre d’autres péchés. C’est alors qu’il vivra quelque chose comme le mi‘raj (ascension à la Présence Divine), comme le précise un autre hadith.


Bukhari rapporte que le Messager de Dieu a dit: «Dieu dit: ‘J’ai préparé pour mes fidèles serviteurs des choses telles qu’ils n’en ont jamais vu, entendu ou imaginé’.»[27] Le Paradis est un lieu de surprises. Le Coran nous parle de ses faveurs en utilisant des mots qui nous sont familiers afin que nous puissions nous en faire une idée. Mais comme le rappelle Ibn ‘Abbas: Or c'est quelque chose de semblable (seulement dans la forme) [qui leur sera servi] (2:25), ce qui signifie que ces faveurs sont spécifiques au Paradis par leur goût et leur nature, mais que leur apparence est similaire à celles que nous connaissons sur terre. Les croyants seront récompensés au Paradis avec des grâces toujours renouvelées et, par-dessus tout, ils pourront contempler Dieu sans aucune dimension qualitative ou quantitative. Un seul instant de cette contemplation surpassera, en plaisir et en grâce, des milliers d’années au Paradis. Mais la plus grande des faveurs au Paradis est que Dieu sera pour toujours satisfait des croyants.

Pour mériter le Paradis, nous devons être justes, droits dans toutes nos actions et tout faire aussi parfaitement que possible. Le croyant juste ne ment pas et trompe pas, il est parfaitement fiable. Dieu est certain qu’il accomplira ses obligations religieuses aussi scrupuleusement que se peut et qu’il respectera Ses interdictions. Toutes les autres créatures sont sures qu’un tel croyant ne leur fera aucun mal. Ces croyants font tout en ayant pleinement conscience que Dieu Tout-Puissant les surveille. Parce qu’ils ont gagné l’agrément de leur Seigneur, ils sont comptés parmi ceux qu’Il appelle Mes fidèles serviteurs; c’est-à-dire qu’ils sont aimés de Dieu et qu’en conséquence: «Il est leurs yeux avec lesquels ils voient, leurs oreilles avec lesquelles ils entendent, leurs mains avec lesquelles ils tiennent, et leurs pieds avec lesquels ils marchent.»
Dieu multiplie les bonnes actions de Ses serviteurs et donne, dans certaines circonstances, des millions de récompenses pour chacune de ces actions. C’est pourquoi les croyants trouveront au Paradis des grâces telles qu’ils n’auraient jamais pu imaginer sur terre.


Dans un hadith rapporté par Sahih al-Bukhari et Muslim, le Messager de Dieu dit: «Le Feu est voilé par les passions et les plaisirs, et le Paradis par les difficultés»[28] Le Paradis et l’Enfer sont, en essence, des grâces pour l’humanité. La peur de l’Enfer nous pousse à nous abstenir des interdictions divines afin que nous puissions aller au Paradis. Cependant, être sauvé de l’Enfer et en venir à mériter le Paradis requièrent une grande autodiscipline et une formation intellectuelle et spirituelle très stricte.

Le Coran dit que les gens sont tentés par l’amour des choses qu'ils désirent: femmes, enfants, trésors thésaurisés d'or et d'argent, chevaux marqués, bétail et champs (3:14). Les gens ont un attachement naturel à la vie et à ses plaisirs. L’Enfer est une demeure de supplice située dans un décor attirant et séduisant avec ses leurres et ses plaisirs. Si nous sommes pris par le charme et ne vivons que pour satisfaire nos désirs, nous serons trompés et entraînés vers l’Enfer. Il nous est très facile de parvenir à une telle destination, car le chemin de l’Enfer passe par toutes sortes d’attraits terrestres.
Pour atteindre le Paradis, nous devons d’abord nous entraîner à ignorer les attraits de ce monde. L’Enfer est sur le chemin du Paradis, car nous devons passer par là sans nous laissés séduire par ses attraits. Cela requiert de l’autodiscipline et une lutte continue contre la tentation et les désirs du moi charnel. Chaque fois que nous sommes invités à jouir des luxes de ce monde comme la célébrité, la richesse et le statut, nous devons nous restreindre aux limites posées par les commandements divins. Nous devons continuer à prier, jeûner, donner l’aumône et, si possible, faire le pèlerinage à la Ka‘ba. Nous devons aussi être constamment justes, honnêtes, véridiques, bons envers les pauvres, les nécessiteux et les orphelins, et enjoindre le bien et interdire le mal. Aussi devons-nous nous abstenir de la tromperie, l’usure, les jeux de hasard, l’alcool, la médisance, l’hypocrisie et toutes formes d’injustice. Nous devons nous attendre à être éprouvés: car Dieu nous éprouvera par des malheurs et par un peu de peu et de faim, et de perte de biens ou de personnes ou de fruits du labeur. (2:155) Pour atteindre le Paradis, nous devons persévérer, endurer l’affliction, accomplir ce qui est obligatoire, s’abstenir de commettre des péchés, et remercier Dieu pour Ses faveurs et Ses grâces. De tels actes vertueux sont haïs par notre moi charnel.


Imam Tirmidhi rapporte que le Messager de Dieu a dit:

Je vous conseille de craindre pieusement Dieu et d’obéir, même si un esclave noir devient votre leader. Ceux parmi vous qui vivront assez longtemps verront une grande controverse, alors adhérez à ma Sounna et à la Sounna des califes bien guidés. Accrochez-vous à eux fermement. Prenez garde aux choses inventées dans la religion, car chaque chose inventée est une innovation. Chaque innovation est un égarement et chaque égarement est le Feu de l’Enfer.[29]

Le mot arabe traduit ici par «craindre pieusement Dieu» est taqwa, qui dérive de wiqaya (protection). Taqwa signifie être sous la protection ou la garde de Dieu. Cela a deux aspects. Le premier est que les croyants craignent Dieu et Lui obéissent en observant Ses commandements et Ses interdictions. Le second est que, en étudiant la nature et la vie et en découvrant les lois divines qui les gouverne, les gens acquièrent un savoir scientifique et ordonnent leurs vies. La science ne peut être établie si les êtres humains ne découvrent pas ces lois.
Pour être sous la garde et la protection de Dieu, la vraie religion et la science doivent s’unir car elles sont deux expressions d’une même vérité. Selon les savants et les sages musulmans, l’univers est «le Coran Créé» où les lois de Dieu provenant de Ses Attributs de Volonté et de Pouvoir, ainsi que du Destin, sont en action. Le Coran, cette collection de lois divines venant de l’Attribut Divin de Parole, est «l’univers rédigé» ou «l’univers en mots».
Le second point est que les croyants ne doivent pas désobéir à leur gouvernement sans raison valable. Sans leader, une communauté est comme un chapelet cassé dont les grains se sont éparpillés. Une telle situation de conflit social et politique résulte souvent en anarchie et en destruction. Le hadith relève aussi une vérité que même les démocraties modernes ont été incapables de saisir: pas de discrimination raciale. Il est dit clairement qu’un esclave noir affranchi peut très bien devenir le chef de la communauté musulmane. Cela n’est pas resté une simple affirmation théorique et s’est confirmé dans la pratique à travers la multitude de grands gouverneurs, saints et savants de couleur noire qui furent respectés et obéis.
Ici, le Messager de Dieu attire aussi l’attention sur sa Sounna. Comme il est le meilleur modèle dans tous les aspects de la vie, les croyants doivent suivre son exemple jusqu’au Jour Dernier. Une telle adhésion garantit la préservation de la pureté originelle de l’islam. Tout écart résultera en des divisions sociales et doctrinales et en de nouvelles importations à l’islam, la religion parachevée par Dieu. L’adhésion à la voie des quatre premiers califes assure aussi l’unité des musulmans et le maintien de l’islam.
Ce hadith contient aussi la prédiction que ses quatre premiers successeurs politiques seraient bien guidés et que toute désobéissance à ces califes provoquerait des scissions internes. L’histoire islamique confirme la réalisation de cette prédiction. Il suffit de regarder les soulèvements qui eurent lieu pendant les califats de Othman et Ali.

Bukhari et Muslim rapportent que le Messager de Dieu a dit: «Les croyants ne se font pas mordre deux fois d’un même trou.»[30] Les croyants sont clairvoyants, perspicaces et intelligents, car ils se distinguent par leur raisonnement sain et leur pénétration spirituelle. La communauté musulmane a – et devrait avoir – la même pénétration et doit toujours être consciente des problèmes et des dangers potentiels. Ils peuvent se tromper une fois, mais la perspicacité et la conscience que leur procure la foi doit les empêcher de se tromper deux fois. Ce hadith contient un avertissement important pour les musulmans d’aujourd’hui, qui ont été dupés depuis des siècles par l’Occident et par les hypocrites de l’Orient. Il est grand temps que les musulmans reprennent le contrôle de leurs affaires et revoient la qualité de leur foi.

Un hadith rapporté par Bukhari et Muslim appelle les éducateurs à réévaluer leurs méthodes: «Les êtres humains sont comme des minerais d’or et d’argent. Ceux qui sont prometteurs et qui ont de hautes positions pendant qu’ils sont incroyants s’avèrent meilleurs que les autres (en vertu) dès qu’ils acceptent l’islam et qu’ils acquièrent une bonne compréhension de cette religion.»[31] Ce hadith est très significatif, surtout en ce qui concerne l’éducation et l’appel à une cause, choses qui exigent clairvoyance et perspicacité. Le Prophète a dit: Voici ma voie: j'appelle les gens [à la religion] de Dieu, moi et ceux qui me suivent, nous basant sur une preuve évidente. Gloire à Dieu! Et je ne suis point du nombre des associateurs. (12:108)

La clairvoyance implique de connaître le caractère, les aptitudes et les défauts de chaque individu. Les êtres humains ne sont pas semblables en caractère, capacités, ambition et goûts. Par exemple, on peut dire qu’ils «contiennent du charbon, du cuivre, de l’argent, de l’or ou des diamants». La première étape pour donner une bonne éducation est de découvrir le potentiel de l’individu et de savoir le développer. De même que vous ne pouvez pas obtenir d’or à partir d’une mine de charbon, de même vous ne pourrez pas transformer des personnes en «cuivre» en des personnes en «or». Inversement, si vous essayez d’extraire du cuivre en utilisant la méthode d’extraction de l’or, vos efforts ne porteront pas leurs fruits.
Remarquons aussi que ceux qui ont un grand potentiel finissent toujours par se distinguer. Par exemple, de hauts opposants à l’islam comme Omar se convertirent finalement à l’islam et devinrent des figures de proue de la communauté musulmane. Cela montre que leur potentiel en vertu a été raffiné et entièrement développé dans le creuset de l’islam.





Dans un autre hadith, le Messager de Dieu dit: «Certes, Dieu accorde un délai au malfaiteur, à l’oppresseur. Mais une fois qu’Il les saisit, Il les anéantit.»[32] Puis il récita: Telle est la rigueur de la prise de ton Seigneur quand Il frappe les cités lorsqu'elles sont injustes. Son châtiment est bien douloureux et bien dur. (11:102)

Dieu donne un répit aux malfaiteurs afin qu’ils se repentent et qu’ils corrigent leur conduite. S’ils ne profitent pas de cette opportunité, Il les punira sévèrement.
Dieu utilise parfois les malfaiteurs comme une «épée divine» pour punir les transgresseurs. Les musulmans sont souvent la cible des puissances malfaitrices quand ils s’écartent de l’islam et abandonnent les Commandements Divins. Cela arrive quand Dieu souhaite les punir en ce monde avant le Jour du Jugement.
Par exemple, suite à la division des musulmans en plusieurs factions concurrentes neuf siècles auparavant, ils furent exposés à l’invasion des Mongols et à leurs massacres. Plus tard, ils goûtèrent l’amère défaite et l’assujettissement pendant et après la Première Guerre Mondiale. Ce fut parce qu’ils ne pratiquaient plus l’islam dans leurs vies et parce qu’ils s’étaient rendus intellectuellement, spirituellement et matériellement aux tendances non islamiques venant de l’Occident.
Toutefois, chaque malheur s’abattant sur les musulmans est, parce qu’il résulte du péché, une occasion et un moyen d’auto-purification et de pardon divin; le début d’un nouveau et plus splendide réveil. Ainsi le futur proche sera-t-il témoin de l’effondrement de la tyrannie, si Dieu le veut, et d’une magnifique renaissance de l’islam et du monde musulman.





Selon une Tradition authentique, le Messager de Dieu a dit:




Dieu mettra sous Son ombre sept (groupes de) personnes le Jour où il n’y aura d’ombre que la Sienne: les chefs équitables; les jeunes qui auront grandi dans l’adoration de Dieu Le Glorifié; ceux qui sont très attachés aux mosquées; deux êtres qui se sont aimés en Dieu, se sont réunis en Lui et se sont séparés en Lui; les hommes qui déclinent les invitations des belles femmes de haut rang en disant: «Je crains Dieu»; ceux qui dépensent sur le chemin de Dieu si secrètement que leur main gauche n’a pas su ce que leur main droite a donné en aumône; et ceux dont les yeux se remplissent de larmes quand ils sont seuls et qu’ils évoquent le nom de Dieu.[33]

Les gens seront trempés jusqu’au cou par la sueur à cause de la chaleur du Jour du Jugement. Ceux qui désirent Son ombre doivent s’évertuer pour l’obtenir en suivant les consignes de ce hadith.
La justice est le fondement de la vie sociale, et le dirigeant juste est une chose rare. Les jeunes qui maîtrisent leurs désirs charnels et qui se vouent au culte de Dieu sont effectivement bénis et saints. Ordonner sa vie selon les prières quotidiennes est une vertu louable qui plaît à Dieu Tout-Puissant. Une autre qualité importante, surtout dans ce monde d’individualisme et d’égoïsme, est de s’aimer les uns les autres pour l’amour de Dieu et de regarder la terre comme un «berceau de fraternité». La chasteté requiert l’autodiscipline et est si méritoire qu’elle élève ceux qui la pratiquent aux plus hauts rangs. La charité faite dans le secret, uniquement pour l’amour de Dieu, est presque autant encouragée en islam que la croyance et les prières prescrites. La méditation et l’autodiscipline, accompagnées par la conscience d’être en Présence de Dieu, empêchent les gens de pécher et les rendent dignes du Paradis.





Dieu est Bienveillant et accorde Ses faveurs à tout le monde. Tout ce que les gens possèdent leur vient de Dieu. Cependant, Il octroya à chaque Prophète et communauté des faveurs particulières aux circonstances de leurs époques. Par exemple, Adam fut gratifié de la connaissance des noms (les clés de toutes les branches du savoir); Noé fut doté de fermeté et de persévérance; Abraham fut honoré par l’amitié intime de Dieu et par la paternité de nombreux Prophètes; Moïse reçut la capacité à administrer et fut exalté par la parole directe de Dieu; et Jésus fut distingué par la patience, la tolérance et la compassion. Tous les Prophètes ont une part de ces louables qualités, mais chacun, en raison de sa mission, surpasse les autres dans une ou plusieurs de ces qualités.

Le Prophète Mohammed possède toutes les qualités susmentionnées, sauf le fait d’être père de Prophètes. Dû à la nature universelle de sa mission, il est de plus distingué par les cinq faveurs suivantes. Comme le rapporte Bukhari, le Prophète a dit:



J’ai reçu cinq faveurs que personne n’a eues avant moi: Dieu m’aide en inspirant la crainte dans le cœur de mes ennemis à une distance d’un mois de marche. Il a fait de la terre un lieu d’adoration et un moyen de purification rituelle pour moi; ainsi, tout homme de ma nation peut faire sa prière où il le souhaite dès qu’il est l’heure de prier. Le butin de guerre m’a été rendu licite, alors qu’il était illicite à tous les autres avant moi. Le privilège de l’intercession (auprès de Dieu en faveur des croyants) m’a été accordé. Enfin, tandis que tous les Prophètes avant moi avaient été envoyés exclusivement à leur propre peuple, j’ai été envoyé à tout le monde.[34]

Il est possible de déduire les choses suivantes à partir de ce hadith:



– La Prophétie est une faveur divine accordée par Dieu à qui Il veut.
– Les cinq choses mentionnées sont exclusives à la communauté musulmane.
– Inspirer la crainte chez l’ennemi depuis de longues distances, conserver une entière sincérité et se dévouer à la cause de Dieu, comme cela se faisait durant l’Âge de la Félicité quand le Prophète et ses vrais successeurs régnaient sur les musulmans.
– Parce que l’islam ne reconnaît aucun intermédiaire entre Dieu et les hommes, il n’existe ni église ni clergé organisé et régulier. Bien que certains saints puissent être autorisés à intercéder en faveur de certains musulmans le Jour du Jugement, le Messager de Dieu jouira du droit intégral d’intercéder en faveur de tous les croyants.
– Le butin de guerre, qui fut prohibé à toutes les communautés antérieures à titre d’épreuve, fut permis aux musulmans car ils doivent lutter sur le chemin de Dieu jusqu’au Jour Dernier et transmettre le Message à travers le monde entier.
– Tandis que la mission des Prophètes précédents se restreignait à un peuple et à une époque donnés, le Messager de Dieu fut envoyé comme une miséricorde pour tous les mondes.

[1] Qadi Iyad, Shifa’, 1:67
[2] Ibn Hanbal, 3:425; Ibn Hisham, Sira, 1:209
[3] Ibn Hajar, Al-Isaba, 1:337
[4] ‘Ajluni, Kashf al-Khafa’, 1:147
[5] Ibn Hanbal, 4:65; 5:64
[6] Bukhari, “Manaqib al-Ansar,” 1:2; Muslim, “Zakat,” 132-41
[7] Hindi, Kanz al-‘Ummal, 11:412
[8] Ibid., 11:425
[9] Tirmidhi, “Qiyama,” 59
[10] Tirmidhi, “Zuhd,” 25
[11] Bukhari, “Adab,” 69; Muslim, “Birr,” 105; Abu Dawud, “Adab,” 80
[12] Bukhari, “Adab,” 96; Muslim, “Birr,” 165
[13] Bukhari, “Hudud,” 4:5
[14] Tirmidhi, “Birr,” 55; Ibn Hanbal, 5:153
[15] Hindi, Kanz al-‘Ummal, 6:89
[16] Bukhari, “Bad’u al-Wahy,” 1; Muslim, “‘Imara,” 155; Abu Dawud, “Talaq,” 11
[17] Dahabi, Majma‘ az-Zawa’id, 1:61, 109
[18] Bukhari, “Iman,” 4
[19] Tirmidhi, “Zuhd,” 11; Ibn Maja, “Fitan,” 12
[20] Bukhari, “Iman,” 37; Muslim, “Iman,” 1
[21] Bukhari, “Jana’iz,” 43; Muslim, “Jana’iz,” 14, 15
[22] Bukhari, “Wasaya,” 9; “Zakat,” 18; Muslim, “Zakat,” 94; Ibn Hanbal, 2:4
[23] Muslim, “Iman,” 171-4; Suyuti, Al-Fath al-Kabir, 2:57
[24] Tirmidhi, “Birr,” 40
[25] Bukhari, “Riqaq,” 23
[26] Muslim, “Tahara,” 41; Tirmidhi, “Tahara,” 39
[27] Bukhari, “Tawhid,” 35
[28] Bukhari, “Riqaq,” 28; Muslim, “Janna,” 1
[29] Tirmidhi, “‘Ilm,” 16; for different versions, see, Ibn Maja, “Muqad-dima,” 6
[30] Bukhari, “Adab,” 83; Muslim, “Zuhd,” 63
[31] Bukhari, “Manaqib,” 1; Muslim, “Birr,” 160; Ibn Hanbal, 2:539
[32] Bukhari, “Tafsir,” 5; Muslim, “Birr,” 61
[33] Bukhari, “Adhan,” 36; Muslim, “Zakat,” 91; Tirmidhi, “Zuhd,” 53
[34] Bukhari, “Tayammum,” 1; “Salat,” 56


--------------------
Dicte aux Anges les louanges, les recitations de Qur'An et les paroles avantageuses pour toi et les creatures.Donne-leur de l'encre a travers tes larmes et fortifie leurs plumes par ton unicité puis laisse les devant la porte et entre chez ton Seig
Al-Hikmah
Membre
27 messages postés
   Posté le 11-08-2007 à 01:55:15   Voir le profil de Al-Hikmah (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Al-Hikmah   

L'infaillibilité




L’infaillibilité est un attribut nécessaire aux Prophètes. Le mot arabe traduit ici par «infaillibilité» est ‘isma, qui signifie protéger, sauver ou défendre. Il apparaît dans le Coran sous diverses formes. Par exemple, quand le Prophète Noé demanda à son fils d’embarquer sur l’Arche lors du Déluge, ce dernier répondit: “Je vais me réfugier vers un mont qui me protégera de l'eau”. Et Noé lui dit: “Il n'y a aujourd'hui aucun protecteur [protégeant: participe présent] contre l'ordre de Dieu. (11:43)
La femme d’un grand officier égyptien, nommé Putiphar dans la Bible (Genèse 39:1), utilise le même mot: J'ai essayé de le séduire mais il s'en défendit fermement. (12:32) Le Coran appelle les croyants à tenir fermement la corde de Dieu (à savoir le Coran et l’islam) en employant le même mot sous une forme différente: Et cramponnez-vous tous ensemble au “Habl” (corde) de Dieu et ne soyez pas divisés. (3:103) Aussi rencontrons-nous ce mot dans le verset suivant: Et Dieu te protégera des gens. (5:67) L’infaillibilité des Prophètes est un fait établi qui se fonde sur la raison et la tradition prophétique. Cette qualité est requise pour plusieurs raisons.
Premièrement, les Prophètes sont apparus pour transmettre le Message de Dieu. Si nous comparons ce Message à la lumière ou à l’eau pures (13:17, 24:35), l’archange Gabriel (qui l’apporta) et le Prophète (qui le transmit) doivent aussi être parfaitement purs. Si ce n’était pas le cas, leur impureté polluerait le Message. Toute chute est une impureté, une tache noire dans le cœur. Les âmes ou les cœurs de Gabriel et du Prophète sont comme des miroirs brillants qui reflètent la révélation divine aux gens, une coupe immaculée à laquelle les êtres humains viennent se désaltérer avec une eau pure et divine.
Toute tache noire sur ce miroir absorberait un rayon de cette lumière; une seule goutte de boue suffirait à troubler l’eau. Par conséquent, sans infaillibilité les Prophètes ne seraient pas capables de transmettre le Message dans son intégralité. Or ils le communiquèrent entièrement et parfaitement, comme le confirme le Coran:


Ô Messager, transmets ce qui t'a été descendu de la part de ton Seigneur. Si tu ne le faisais pas, alors tu n'aurais pas communiqué Son message. Et Dieu te protégera des gens. Certes, Dieu ne guide pas les gens mécréants. (5:67)
Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J'agrée l'islam comme religion pour vous. (5:3)

Deuxièmement, les Prophètes enseignent à leurs peuples tous les principes de croyance et de conduite. Pour que les gens puissent apprendre leur religion dans sa vérité et sa pureté originales, et aussi parfaitement que possible afin d’assurer leur bonheur et leur prospérité dans les deux mondes, les Prophètes doivent représenter puis présenter la Révélation sans nulle faute ni défaut. Telle est leur fonction en tant que guides et modèles à suivre:


En effet, vous avez dans le Messager de Dieu un excellent modèle [à suivre], pour quiconque espère en Dieu et au Jour Dernier et invoque Dieu fréquemment. (33:21)
Certes, vous avez eu un bel exemple en Abraham et en ceux qui étaient avec lui (…)Vous avez certes eu en eux un bel exemple, pour celui qui espère en Dieu et en le Jour Dernier. (60:4,6)

Un Prophète ne peut faire ou dire que ce qui a été sanctionné par Dieu. S’il pouvait agir autrement, même le repentir de toute une vie ne suffirait pas. Par exemple, le Jour du Jugement, Abraham dira à ceux qui lui demanderont son intercession d’aller voir Moïse, expliquant qu’il ne pouvait pas intercéder pour eux car il avait parlé trois fois de façon allusive dans sa vie.[1] Bien que cela ne constitue pas un péché, son repentir continuera de cette façon dans l’au-delà.
Troisièmement, le Coran enjoint aux croyants d’obéir à tous les ordres et les interdictions du Prophète, sans exception, et souligne qu’il n'appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois que Dieu et Son messager ont décidé d'une chose, d'avoir encore le choix dans leur façon d'agir. (33:36) Le Coran avertit aussi que La seule parole des croyants, quand on les appelle vers Dieu et Son messager, pour que celui-ci juge parmi eux, est: “Nous avons entendu et nous avons obéi”. (24:51) L’obéissance absolue à un Prophète implique que tous ses ordres et ses interdictions sont corrects et irréprochables.
La Prophétie est une si grande faveur que tous les Prophètes supportaient des douleurs extrêmes quand ils remplissaient leur devoir de remerciement au Seigneur, et vivaient toujours dans l’inquiétude de ne pas avoir suffisamment adoré Dieu. Le Prophète Mohammed implorait souvent Dieu comme suit:


Gloire à Toi. Nous n’avons pas été capables de Te connaître comme Ta connaissance le requiert, ô Le Très Connu! Gloire à Toi. Nous n’avons pas été capables de T’adorer comme Ton adoration le requiert, ô Le Très Adoré!

Les versets coraniques que l’on comprend parfois – à tort – comme des réprimandes faites à certains Prophètes pour quelque erreur qu’ils auraient faite ou montrant qu’ils aspirent au pardon de leur Seigneur pour quelque péché qu’ils auraient commis, doivent être considérés dans cette perspective. En outre, le pardon de Dieu ne signifie pas toujours qu’un péché a été commis. Les mots coraniques ‘afw (indulgence) et maghfira (pardon) portent aussi les sens de faveur spéciale et de bonté, ainsi que de dispense divine concernant l’allègement ou la négligence d’un devoir religieux:


(…) Si quelqu'un est contraint par la faim, sans inclination vers le péché... alors, Dieu est Pardonneur et Miséricordieux. (5:3)
Si (…) vous ne trouviez pas d'eau, alors recourez à une terre pure, et passez-vous-en sur vos visages et sur vos mains. Dieu, en vérité est Indulgent et Pardonneur. (4:43)

Enfin, les péchés et le pardon sont de différents genres et degrés, qui sont: désobéir à des commandements religieux, et le pardon de cela; désobéir aux lois divines de la création et de la vie, et le pardon de cela; et désobéir aux règles des bonnes manières ou de la politesse (adab), et le pardon de cela. Un quatrième genre, qui n’est pas un péché, consiste à ne pas faire quelque chose aussi parfaitement que possible, ce qui est requis par l’amour de Dieu et la proximité à Dieu. Il se peut que certains Prophètes aient fait cela, mais cela ne peut pas être considéré comme un péché au sens exact de la définition commune de ce terme.
La tradition prouve aussi l’infaillibilité des Prophètes. Dieu dit de Moïse: Et J'ai répandu sur toi une affection de Ma part, afin que tu sois élevé sous Mon oeil. (20:39) Ainsi, puisque Moïse a été élevé par Dieu Lui-même et préparé pour la mission de Prophétie, comment donc aurait-il pu commettre un quelconque péché?
Cela est vrai pour tous les autres Prophètes. Par exemple, le Messager de Dieu dit de Jésus: «Satan ne pouvait toucher ni Jésus ni sa mère à sa naissance.» Jésus fut protégé dès sa naissance jusqu’à son élévation à la Présence de Dieu:


Elle fit alors un signe vers lui [le bébé]. Ils dirent: “Comment parlerions-nous à un bébé au berceau? ” Mais [le bébé] dit: “Je suis vraiment le serviteur de Dieu. Il m'a donné le Livre et m'a désigné Prophète. Où que je sois, Il m'a rendu béni; et Il m'a recommandé, tant que je vivrai, la prière et la Zakat; et la bonté envers ma mère. Il ne m'a fait ni violent ni malheureux. Et que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité vivant”. (19:29-33)

Jésus, comme tous les Prophètes, fut protégé contre le péché dès la naissance. Le Messager de Dieu, alors qu’il n’était qu’un enfant et pas encore Prophète, voulut assister à deux cérémonies de mariage. Or à chaque fois, il fut assommé par le sommeil.[2] Pendant sa jeunesse, il aida ses oncles à réparer la Ka‘ba en portant des pierres. Comme les pierres blessaient ses épaules, son oncle ‘Abbas lui conseilla de soulever une partie de sa robe de façon à couvrir et à protéger ses épaules. Aussitôt qu’il fit cela, découvrant ainsi une partie de son corps, il tomba sur le dos et regarda fixement. Un ange apparut et lui dit: «Cela ne te sied pas»[3], car plus tard il allait dire aux gens de pratiquer les bonnes manières et d’observer les normes de conduite ordonnées par Dieu, comme de couvrir ses cuisses. Ainsi fut le futur Prophète protégé contre les pratiques et les rites païens de son peuple.
Le Messager de Dieu a dit que «tous les enfants d’Adam font des erreurs et s’égarent, et le meilleur d’entre eux est le repentant.»[4] Cela signifie qu’en tant qu’êtres humains, nous sommes faillibles par nature, mais cela ne veut pas dire que nous soyons ‘condamnés’ à nous tromper. Que ce soit par la Volonté de Dieu ou par Sa protection spéciale, comme nous l’expliquerons plus bas, ou par le fait qu’Il nous montre le moyen de devenir sans péché et sans faute, même les plus grands saints qui continuent la mission prophétique peuvent, dans une certaine mesure, être faillibles.
Dieu Tout-Puissant promet de protéger les croyants qui Lui obéissent dans le plus grand respect et qui méritent Sa protection, et Il promet de les doter d’un jugement sain afin qu’ils puissent distinguer le vrai du faux, et le bien du mal:

Ô vous qui croyez! Si vous craignez Dieu, Il vous accordera la faculté de discerner (le bien du mal), vous effacera vos méfaits et vous pardonnera. Et Dieu est le Détenteur de l'énorme grâce. (8:29)

Dieu a fait un pacte avec les croyants selon lequel s’ils croient en Lui et s’efforcent d’exalter Sa Parole, en proclamant Sa religion, Il les aidera et les établira fermement dans la religion en les protégeant contre toutes sortes d’égarements (47:7). Cette protection contre les ennemis et le péché dépend de leur soutien à l’islam et de l’effort pour le propager afin que Dieu Seul soit adoré, et qu’aucun partenaire ne Lui soit associé dans la croyance ou l’adoration, ou dans la création et le contrôle de l’univers. Ainsi, Dieu dit: Si vous tenez vos engagements vis-à-vis de Moi, Je tiendrai les miens. (2:40) et Mais si vous récidivez, Nous récidiverons. (17:8)
Dieu protège Ses serviteurs du péché de différentes façons. Par exemple, Il peut placer des obstacles sur leurs chemins, installer un «avertisseur» dans leurs cœurs, ou même leur infliger une blessure physique afin qu’ils ne puissent pas pécher; ou Il peut également mettre un verset dans la bouche de quelqu’un, comme cela arriva avec un jeune homme durant le califat de Omar.
Le jeune homme était si strict et si consciencieux dans son adoration qu’il accomplissait chaque prière à la mosquée. Une femme qui habitait sur le chemin qu’il prenait pour aller à la mosquée était tombée amoureuse de lui et cherchait à le séduire. Bien qu’il résistât à ses gestes, le jour vint où il fit quelques pas dans sa direction. Juste à ce moment-là, il s’entendit réciter: Ceux qui pratiquent la piété, lorsqu'une suggestion du Diable les touche se rappellent [du châtiment de Dieu]: et les voilà devenus clairvoyants. (7:201) Terrassé par la honte devant Dieu et envahi d’amour pour Lui pour l’avoir empêché de commettre ce péché, il tomba raide mort. Quand Omar en fut informé quelques jours plus tard, il se rendit à sa tombe et s’écria: Et pour celui qui aura craint de comparaître devant son Seigneur, il y aura deux jardins! (55:46) Une voix d’outre-tombe, celle du jeune homme défunt ou celle d’un ange le représentant, répliqua: «Ô Commandant des Croyants! Dieu m’a accordé le double de ce que tu dis.»[5]
Ainsi Dieu protège-t-Il Ses fidèles serviteurs. Dieu dit dans un hadith qudsi:[6]



Mes serviteurs ne peuvent se rapprocher de Moi par rien de plus aimable à Mes yeux que l’accomplissement des obligations que Je leur ai ordonnées. En dehors de ces obligations, ils continuent à se rapprocher de Moi à travers les actes d’adoration surérogatoires, jusqu’à ce que Je les aime. Une fois que Je les aimerai, Je serai leurs oreilles avec lesquelles ils entendent, leurs yeux avec lesquels ils voient, leurs mains avec lesquelles ils saisissent et leurs pieds avec lesquels ils marchent. S’ils Me demandent quelque chose, je le leur accorderai immédiatement. S’ils cherchent Ma protection contre quelque chose, Je les en protègerai.[7]

Dieu guide Ses serviteurs vers le bien et les protège du mal. Les serviteurs font ce qui est bien et s’abstiennent de faire le mal. Ils ne demandent à Dieu que le bien, et quoi qu’ils demandent leur est accordé. Ils cherchent refuge auprès de Dieu contre ce qui est mauvais, et Dieu les protège selon leur requête.
Tous les Prophètes étaient infaillibles, sans péché, et menaient des vies parfaitement vertueuses. Bien que Dieu envoya de nombreux Prophètes, le Coran n’en mentionne spécifiquement que vingt-huit. Je pense qu’il convient ici de les énumérer selon les paroles de Ibrahim Haqqi, un saint et savant religieux turc du XVIIIe siècle qui était aussi un expert dans les domaines de l’astronomie et de l’anatomie:



Dieu nous informa de 28 d’entre eux dans le Coran: Adam, Hénoch, Noé, Houd et Salih; Abraham, Isaac, et Ismaël, qui fut un sacrifice pour Dieu; Jacob, Joseph, Shou’ayb, Loth, et Jean le Baptiste; Zacharie et Aaron, le frère de Moïse qui parla à Dieu; David, Salomon, Elie, et Job; Elisée, un proche de Jésus qui était un esprit venant de Dieu; Dhu al-Kifl et Jonas, qui était assurément un Prophète.

Certains considèrent la mémorisation des noms des Prophètes comme une obligation religieuse.
Le Sceau des Prophètes est le bien-aimé de Dieu – Mohammed, le Messager de Dieu. Les savants ne s’accordent pas sur la prophétie d’Ezra, de Luqman, de Khidhr et de Dhu al-Qarnaïn. Certains les classent parmi les Prophètes tandis que d’autres les voient comme des saints de Dieu.
Dissiper les doutes
Certains versets semblent réprimander certains Prophètes ou semblent insinuer qu’un Prophète pourrait pécher, selon la définition commune de la notion de péché. Avant de clarifier certains exemples spécifiques, acquittons d’abord les Prophètes de telles accusations.
Dans la Genèse (19:30-38), il est dit que les deux filles du Prophète Loth le soûlèrent afin qu’il les engrosse. Qu’une calomnie aussi immonde soit faite contre un Prophète est incroyable! Le peuple de Loth (Sodome et Gomorrhe) fut détruit par Dieu à cause de leur immoralité sexuelle. Même la Bible dit plus tard que Loth et ses filles furent les seuls à être épargnés en raison de leur foi, de leur bon comportement et de leur décence. Ce supposé «péché» du Prophète Loth est ô combien pire que celui commis par son peuple pour lequel il fut d’ailleurs détruit par Dieu!
Dans la Genèse (38:15-18), Juda, un fils de Jacob, est supposé avoir eu des rapports sexuels avec sa bru. Cette femme serait ensuite tombée enceinte de lui et aurait mis au monde des jumeaux. Certains Prophètes israélites descendraient d’eux. Le verset 49:4 de la Genèse prétend aussi qu’un autre fils de Jacob, Ruben, coucha avec la femme de son père (la belle-mère de Ruben).
Ni les fils de Jacob, que le Coran mentionne comme des «petits-enfants» dont la conduite exemplaire devrait être suivie, ni ses épouses n’ont agi de la sorte.[8] Notre Prophète déclara de façon très claire qu’il n’y a pas eu un seul cas de fornication dans sa lignée qui commence avec Adam[9], et que tous les Prophètes sont des frères qui descendent du même père.[10] Notre Prophète est un descendant d’Abraham, de même que l’étaient Juda et les autres Prophètes israélites. Par conséquent, comment même un seul parmi eux aurait-il pu être issu d’une relation sexuelle illégitime?
Dans le Deuxième Livre de Samuel (verset 11), il est dit que le Prophète David tomba amoureux de l’épouse d’un commandant et commit l’adultère avec elle. Selon la Bible, il envoya ensuite le mari de cette femme à la première ligne du front pour qu’il s’y fasse tuer; quand il mourut, il se maria avec elle.
En réalité, David est un Prophète qui reçut l’Ecriture sainte (les Psaumes) et qui fut loué dans le Coran pour sa dévotion sincère et profonde à Dieu:



Endure ce qu'ils disent; et rappelle-toi David, Notre serviteur, doué de force [dans l'adoration] et plein de repentir [à Dieu]. Nous lui soumîmes les montagnes à glorifier Dieu, soir et matin, en sa compagnie, de même que les oiseaux assemblés en masse, tous ne faisant qu'obéir à Lui [Dieu]. Et Nous renforçâmes son royaume et lui donnâmes la sagesse et la faculté de bien juger. (38:17-20)

Bien qu’il fût un roi, il menait une vie simple et vivait de son propre labeur. Il avait une conscience si profonde de Dieu qu’il pleurait beaucoup et qu’il jeûnait un jour sur deux. D’ailleurs, notre Prophète recommanda ce genre de jeûne à certains Compagnons qui lui demandaient quel était le genre de jeûne surérogatoire le plus méritoire.[11] Est-ce qu’un tel Prophète pourrait jamais commettre l’adultère, qui plus est avec une femme mariée, et comploter la mort de son époux pour ensuite l’épouser?
Dans le Premier Livre des Rois (11:1-8), malgré le commandement divin: «Vous n’entrerez pas chez elles et elles n’entreront pas chez vous, sans quoi elles détourneraient vos cœurs vers leurs dieux.», le Prophète Salomon est accusé d’avoir épousé une multitude de femmes appartenant aux nations païennes et d’avoir suivi leurs dieux et leurs déesses (idoles). Est-ce qu’un Prophète serait capable de commettre un crime aussi grave que celui de suivre des idoles et des déités d’autres tribus?
Si le Coran n’avait pas été révélé, nous aurions eu des doutes sur la sincérité, la dévotion et la fidélité des Prophètes antérieurs. Le Coran sauve Jésus de la déification de ses adeptes et du reniement de sa prophétie par son propre peuple, et explique que Dieu n’a ni fils ni fille. Le Coran purifie aussi les Prophètes israélites et non israélites de leurs prétendus «péchés» mentionnés dans la Bible. Le Coran présente Jésus comme un esprit de Dieu insufflé en la sainte Vierge Marie, Abraham comme un ami intime de Dieu, Moïse comme un homme qui parla à Dieu et Salomon comme un roi et un Prophète qui priait humblement pour son Seigneur:


“Permets-moi Seigneur, de rendre grâce pour le bienfait dont Tu m'as comblé ainsi que mes père et mère, et que je fasse une bonne oeuvre que tu agrées et fais-moi entrer, par Ta miséricorde, parmi Tes serviteurs vertueux”. (27:19)

Salomon n’adora jamais d’idoles et ne commit jamais de péchés. Bien qu’il fût le roi le plus grand et le plus puissant qui ait jamais vécu, il resta un humble serviteur de Dieu jusqu’à sa mort.
Il y a aussi plusieurs autres affirmations également inacceptables. Par exemple: la Bible prétend que le Prophète Isaac voulut bénir son fils aîné Esaü, mais qu’il bénit Jacob par erreur à cause d’un tour que lui joua sa femme Rébecca (Genèse 27). La Bible prétend aussi que le Prophète Jacob lutta avec Dieu qui lui serait apparu sous une forme humaine (Genèse 32:24-30).
Exemples individuels
Une petite minorité de savants musulmans ont affirmé que les Prophètes ont pu commettre des péchés insignifiants (zalla: erreur ou faute légère). Pour prouver leurs dires, ils citent quelques exemples tirés de la vie d’Adam, de Noé, d’Abraham et de Joseph.
Avant de passer à cela, rappelons que l’erreur et le péché ont des définitions radicalement différentes. Le péché signifie désobéir aux commandements de Dieu. Quand les Prophètes étaient confrontés à une question à laquelle ils ne pouvaient pas répondre, ils avaient tendance à attendre une révélation divine. Toutefois, en de rares occasions, ils faisaient appel à leur propre raison pour décider d’une affaire, car ils étaient les plus grands moujtahid (juristes du plus haut rang qui peuvent déduire des lois à partir des principes établis dans le Coran et la Sounna). Il se peut qu’ils se soient trompés dans leurs jugements ou leurs décisions. Néanmoins, de telles erreurs, qui étaient immédiatement corrigées par Dieu, ne sont pas des péchés.
De plus, les Prophètes recherchaient toujours l’agrément de Dieu et essayaient d’obtenir ce qui était le mieux. Si, pour une raison ou une autre, ils ne pouvaient pas obtenir le mieux et qu’ils devaient en rester à ce qu’il y avait de meilleur, cela ne veut pas dire qu’ils péchaient. Par exemple: supposez que vous ayez à décider entre réciter le Coran en dix jours en accordant l’attention requise à chacun de ses versets, et le réciter en sept jours afin d’exprimer votre amour profond pour la Parole Divine. Si vous faites le premier choix sans savoir que l’agrément de Dieu réside davantage dans le second, vous ne pouvez pas être jugé comme étant coupable d’un péché. Ainsi la préférence d’un Prophète pour ce qui est meilleur à défaut de ce qui est le mieux ne peut être considérée comme un péché. Toutefois, en raison de sa position vis-à-vis de Lui, Dieu peut parfois lui adresser de doux reproches.
Maintenant, clarifions certains exemples individuels à partir de la vie des Prophètes.
Le Prophète Adam
Avant sa vie terrestre, Adam habitait le Jardin d’Eden. Dieu dit à lui et à son épouse Eve de ne pas manger d’un arbre fruitier en particulier. Ils lui désobéirent sur ce point et furent donc expulsés du Jardin et obligés de vivre sur terre. Bien que les exégètes coraniques ne soient pas d’accord sur ce qu’était le fruit interdit, c’était probablement l’inclination humaine vers le sexe opposé. Satan aborda Adam et Eve en leur disant que c’était l'arbre de l'éternité et un royaume impérissable (20:120). Adam et Eve, qui devaient probablement savoir qu’ils étaient mortels, ont du désirer l’éternité à travers une descendance, car un tel désir est inhérent à l’être humain. Cela peut aussi être déduit de:



Puis le Diable, afin de leur rendre visible ce qui leur était caché - leurs nudités - leur chuchota, disant: “Votre Seigneur ne vous a interdit cet arbre que pour vous empêcher de devenir des anges ou d'être immortels!” Et il leur jura: “Vraiment, je suis pour vous deux un bon conseiller”. Alors il les fit tomber par tromperie. Puis, lorsqu'ils eurent goûté de l'arbre, leurs nudités leur devinrent visibles; et ils commencèrent tous deux à y attacher des feuilles du Paradis. Et leur Seigneur les appela: “Ne vous avais-Je pas interdit cet arbre? Et ne vous avais-Je pas dit que le Diable était pour vous un ennemi déclaré?” (7:20-22)

Même si nous acceptons le fait qu’Adam ait mangé du fruit interdit comme une défaillance, une faute légère, il est difficile de considérer cela comme une rébellion ou une désobéissance délibérée ou réfléchie à Dieu, car cela pourrait nous induire à croire que les Prophètes sont faillibles. Premièrement, Adam n’était pas Prophète quand il était dans le Jardin. Deuxièmement, cette défaillance n’était pas le résultat d’une désobéissance intentionnelle, mais seulement une sorte d’oubli. À ce propos, le Coran dit: Nous avons auparavant fait une recommandation à Adam; mais il oublia; et Nous n'avons pas trouvé chez lui de résolution ferme. (20:115)
Les péchés commis par oubli ne seront pas comptés dans l’au-delà. Le Prophète a dit: «Ma communauté ne sera pas interrogée sur l’oubli, l’erreur non intentionnelle et ce qu’elle aura été forcée de faire.»[12] Le Coran nous enseigne cette prière: Seigneur, ne nous châtie pas s'il nous arrive d'oublier ou de commettre une erreur! (2:286)
Adam ne commit pas cette erreur de façon délibérée. Bien que certains lisent dans ces versets le manque de détermination d’Adam à remplir son pacte avec Dieu, le contexte ne permet pas une telle interprétation. Adam et Eve se tournèrent vers Dieu aussitôt après leur manquement et, dans un repentir sincère, implorèrent Dieu: "Ô notre Seigneur, nous avons fait du tort à nous-mêmes. Et si Tu ne nous pardonnes pas et ne nous fais pas miséricorde, nous serons très certainement du nombre des perdants”. (7:23)
Le destin a sa part dans la défaillance d’Adam. Dieu l’avait destiné à être Son représentant sur terre, avant même qu’Il ne le crée et ne l’installe dans le Jardin. Cela est explicite dans le Coran:

Lorsque Ton Seigneur confia aux anges: “Je vais établir sur la terre un vicaire “Khalifat”. Ils dirent: “Vas-Tu y désigner un qui y mettra le désordre et répandra le sang, quand nous sommes là à Te sanctifier et à Te glorifier?” - Il dit: “En vérité, Je sais ce que vous ne savez pas!” (2:30)

Le Messager de Dieu indique aussi cette vérité dans un hadith:

Adam et Moïse se rencontrèrent au Paradis. Moïse dit à Adam: «Tu es le père de l’humanité, mais tu as provoqué notre expulsion du Paradis et notre descente sur terre». Adam répondit: «Tu es celui à qui Dieu s’adressa directement. N’as-tu pas vu cette phrase dans la Torah: ‘Adam avait été destiné à manger de ce fruit quarante ans avant qu’il ne le mange’?»

Après avoir rapporté l’histoire de cette rencontre, le Messager de Dieu ajouta trois fois: «Adam réduisit Moïse au silence.»[13]
La vie d’Adam dans le Jardin et son épreuve étaient des préliminaires par lesquels il devait passer avant sa vie terrestre. Il réussit tous ces tests. Etant choisi et sauvé de la boue du péché et de l’égarement, il devint Prophète et honoré par la paternité de milliers de Prophètes, y compris le Prophète Mohammed, et de millions de saints: Son Seigneur l'a ensuite élu, a agréé son repentir et l'a guidé. (20:122)
Le Prophète Noé
Le Prophète Noé appela son peuple à la religion de Dieu pendant 950 ans. Comme ils persistaient dans l’incroyance et le mal, Dieu lui dit alors de construire l’Arche. Après avoir achevé cette tâche, Noé y chargea, selon le commandement divin, un couple de chaque espèce d’animaux, les membres de sa famille (exceptés ceux que Dieu avait déjà condamnés) et les croyants. (11:40)
Quand l’Arche se mit à voguer en les emportant parmi des vagues comme des montagnes, Noé aperçut l’un de ses fils qui n’avait pas embarqué sur le navire et l’appela. Or son fils rejeta son offre en disant: “Je vais me réfugier vers un mont qui me protégera de l'eau”. (11:43) Quand Noé vit son fils se noyer, il s’adressa à Dieu: "Ô mon Seigneur, certes mon fils est de ma famille et Ta promesse est vérité. Tu es le plus juste des juges”. (11:45) Dieu répondit: "Ô Noé, il n'est pas de ta famille car il a commis un acte infâme. Ne me demande pas ce dont tu n'as aucune connaissance. Je t'exhorte afin que tu ne sois pas au nombre des ignorants”. (11:46)
Certains savants ont considéré l’appel de Noé comme un péché. Pourtant, il est difficile d’être en accord avec eux. Noé est mentionné dans le Coran comme l’un des cinq plus grands Prophètes et y est décrit comme étant ferme et résolu. Il pensait que son fils était un croyant.
Chacun sait que la religion de Dieu nous enjoint dans ce domaine de juger selon les apparences. Ainsi, ceux qui font profession de foi et accomplissent les devoirs religieux de première importance (comme la prière prescrite et l’aumône) passent pour des croyants. C’est pourquoi le Prophète Mohammed traitait les Hypocrites comme des musulmans. Apparemment, le fils de Noé cacha son incroyance jusqu’au Déluge, car c’était Noé lui-même qui avait prié à l’avance: Seigneur! Pardonne-moi, et à mes père et mère et à celui qui entre dans ma demeure croyante, ainsi qu'aux croyants et croyantes; et ne fait croître les injustes qu'en perdition”. (71:28)
Dieu accepta sa prière et lui dit de monter à bord de l’Arche avec sa famille, sauf ceux qui avaient déjà mérité le châtiment à cause de leur persistance délibérée dans l’incroyance. L’épouse de Noé était parmi ceux qui se noyèrent. Noé ne demanda pas à Dieu de la sauver, soit parce qu’il savait lui-même qu’elle était incroyante ou qu’il en avait été informé. Il a sûrement dû penser que son fils était croyant et c’est pour cela que Dieu lui répondit de cette manière. (11:46)
Noé, comme tous les autres Prophètes, était bon et attentionné. Chaque Prophète se sacrifia pour le bien de l’humanité et travailla sans relâche pour guider les gens à la vérité et au bonheur dans les deux mondes. En ce qui concerna l’attitude du Prophète Mohammed à cet égard, Dieu dit: Tu vas peut-être te consumer de chagrin parce qu'ils se détournent de toi et ne croient pas en ce discours! (18:6)
Noé appela son peuple pendant 950 ans, sans jamais fléchir. Il est tout à fait naturel qu’un Prophète et un père montre de la déception quand il apprend que son fils est parmi les impies condamnés au châtiment dans les deux mondes. Mais comme Dieu est le plus juste et le plus miséricordieux, Noé se tourna immédiatement vers Lui et chercha refuge auprès de Lui, de crainte qu’il ne Lui demande ce dont il n’a aucune connaissance:



“Seigneur, je cherche Ta protection contre toute demande de ce dont je n'ai aucune connaissance. Et si Tu ne me pardonnes pas et ne me fais pas miséricorde, je serai au nombre des perdants”. (11:47)

Le Prophète Abraham
Abraham, «l’ami intime de Dieu», était l’un des plus grands Prophètes. Le Messager de Dieu était fier et heureux de faire partie de ses descendants: «Je suis celui pour l’arrivée duquel Abraham pria et dont la bonne nouvelle fut annoncée par Jésus; et je ressemble à mon ancêtre Abraham plus que quiconque.»[14] Abraham fut jeté au feu à cause de sa croyance en Un Seul Dieu, mais le feu devint, par la Volonté et la Puissance de Dieu, fraîcheur et protection pour lui.
Comme tous les Prophètes, Abraham ne pensa jamais un seul instant à adorer autre chose que Dieu. Malgré cela, plusieurs récits inexacts et faux ont pris place dans certains commentaires coraniques. Ils viennent de la mauvaise interprétation des versets suivants:



Quand la nuit l'enveloppa, il observa une étoile et dit: “Voilà mon Seigneur! ” Puis, lorsqu'elle disparut, il dit: “Je n'aime pas les choses qui disparaissent”. Lorsqu'ensuite il observa la lune se levant, il dit: “Voilà mon Seigneur! ” Puis, lorsqu'elle disparut, il dit: “Si mon Seigneur ne me guide pas, je serai certes du nombre des égarés”. Lorsqu'ensuite il observa le soleil levant, il dit: “Voilà mon Seigneur! Celui-ci est plus grand”. Puis lorsque le soleil disparut, il dit: “Ô mon peuple, je désavoue tout ce que vous associez à Dieu. Je tourne mon visage exclusivement vers Celui qui a créé (à partir du néant) les cieux et la terre; et je ne suis point de ceux qui Lui donnent des associés.” (6:76-79)

Ces versets montrent clairement qu’Abraham essaya, au moyen de l’analogie, de convaincre son peuple qu’aucun astre ne saurait être Dieu. Abraham vivait parmi les Chaldéens du nord de la Mésopotamie, qui étaient un peuple qui connaissait bien les corps célestes et qui les adorait, ainsi que beaucoup d’autres idoles. Abraham discuta d’abord avec son père, en lui disant qu’aucune idole n’était digne d’être adorée: Abraham dit à Azar, son père: “Prends-tu des idoles comme divinités? Je te vois, toi et ton peuple, dans un égarement évident!” (6:74)
Parce qu’Azar était le fabricant régional d’idoles, Abraham commença sa mission en s’opposant à lui. Après cela, il chercha à guider son peuple à la vérité. Comme ils possédaient une vaste connaissance en astronomie, Dieu l’instruit dans ce domaine et lui dévoila plusieurs réalités métaphysiques cachées afin qu’il atteigne une parfaite certitude dans la foi et qu’il dissuade son peuple de leur égarement:



Ainsi avons-Nous montré à Abraham le royaume des cieux et de la terre, afin qu'il fût de ceux qui croient avec conviction. (6:75)

Tout en voyageant par le cœur et l’esprit à travers les corps célestes, Abraham commença en disant à son peuple qu’une étoile ne peut pas être Dieu puisqu’elle se couche. Bien que les superstitieux y croient lire l’avenir ou lui attribuent quelque influence sur lui, le vrai savoir montre qu’elle se lève et se couche selon les lois divines, et que sa lumière s’éteint quand il fait jour. Alors pourquoi devrait-on adorer les étoiles?
La deuxième étape de son analogie fut de montrer que la Lune, bien qu’elle paraisse plus brillante et plus grande qu’une étoile, ne peut pas être Dieu; car elle se couche tout comme les étoiles, change de forme heure après heure, et sa lumière dépend d’autres corps célestes. Là, Abraham déclara ouvertement avoir été guidé par son Seigneur, et que ceux qui n’adoraient pas uniquement Dieu s’égaraient.
La dernière analogie d’Abraham montrait qu’on ne peut pas vouer un culte au Soleil car malgré sa taille et sa lumière, il disparaît aussi de notre vue. Ainsi, l’adoration de phénomènes créés est pure folie. C’est après avoir rejeté le culte des créatures qu’Abraham déclara sa foi:



Je tourne mon visage exclusivement vers Celui qui a créé (à partir du néant) les cieux et la terre; et je ne suis point de ceux qui Lui donnent des associés.” (6:79)

Par conséquent, c’est commettre une grave erreur que de conclure de ces versets qu’Abraham aurait adoré des corps célestes dans les premiers temps de sa vie.
Le seconde prétendue faute ou défaillance d’Abraham serait lorsqu’il appela Dieu à lui montrer comment Il ressuscitait les morts. À ce propos, le Coran dit:




Et quand Abraham dit: “Seigneur! Montre-moi comment Tu ressuscites les morts”, Dieu dit: “Ne crois-tu pas encore?” “Si! dit Abraham, mais que mon cœur soit rassuré”. (2:260)

Dans un hadith, le Messager de Dieu dit que 70 000 voiles séparent l’humanité de Dieu. Cela implique que notre cheminement vers Dieu est sans fin et que les gens ont différents degrés de connaissance et de compréhension ainsi que diverses capacités pour le contentement spirituel et intellectuel. Comme Dieu est infini, non lié par Ses Attributes et Ses Noms, chaque individu peut obtenir quelque connaissance de Lui et atteindre quelque degré de satisfaction (selon sa capacité).
Abraham avait l’une des plus grandes capacités possibles et avait donc besoin d’accroître chaque jour sa connaissance de Dieu afin d’atteindre une entière satisfaction spirituelle. Les Prophètes, comme tous les autres êtres humains, étaient dans un processus continu de développement spirituel et intellectuel. Considérant chaque étape précédente de développement insatisfaisante, ils poursuivaient sans cesse de plus hauts degrés de conviction. C’est pour cela que le Messager de Dieu implorait le pardon de Dieu environ cent fois par jour et Le suppliait souvent en disant:


Gloire à Toi. Nous n’avons pas été capables de Te connaître comme Ta connaissance le requiert, ô Le Très Connu! Gloire à Toi. Nous n’avons pas été capables de T’adorer comme Ton adoration le requiert, ô Le Très Adoré!

--------------------
Dicte aux Anges les louanges, les recitations de Qur'An et les paroles avantageuses pour toi et les creatures.Donne-leur de l'encre a travers tes larmes et fortifie leurs plumes par ton unicité puis laisse les devant la porte et entre chez ton Seig
Al-Hikmah
Membre
27 messages postés
   Posté le 11-08-2007 à 01:55:51   Voir le profil de Al-Hikmah (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Al-Hikmah   

Un jour, Muhyi ad-Din ibn al-‘Arabi rencontra Mawlana Jalal ad-Din ar-Rumi et lui demanda: «Qui est plus grand: le Prophète Mohammed qui dit: ‘Gloire à Toi. Nous n’avons pas été capables de Te connaître comme Ta connaissance le requiert, ô Le Très Connu!’ ou Bayazid al-Bistami qui dit [dans un moment d’extase où il était en transe]: ‘Gloire à moi, comme je suis exalté!’?» La réponse de Mawlana s’adresse aussi à ceux qui essaient de critiquer Abraham: «Les deux paroles montrent à quel point notre Prophète est plus grand que Bayazid. Le cœur ou l’âme de notre Prophète était comme un océan, si profond et si vaste qu’il ne pouvait être satisfait. Mais l’âme de Bayazid, en comparaison, était comme une cruche – facile à remplir et débordant rapidement.»[15]
Afin d’écarter tout doute sur la conviction d’Abraham, le Messager de Dieu dit un jour: «Si la conviction d’Abraham contenait le moindre doute, nous serions plus sujets à douter que lui.»[16]
Abraham passa toute sa vie à lutter contre l’incroyance et le polythéisme. Il ne fit d’allusions que trois fois dans sa vie. En d’autres termes, il choisit de détourner l’attention de son public vers autre chose en faisant des références indirectes à la vérité. Il fit cela soit pour éviter des tracasseries, soit pour pouvoir expliquer plus facilement une vérité religieuse. Mais comme certains savants considèrent ces allusions comme des mensonges, nous nous devons de les clarifier ici.
La première allusion: quand son peuple voulut qu’il les accompagnât à leur célébration religieuse, il jeta un coup d’œil vers les étoiles et dit qu’il était malade.
Abraham n’était pas physiquement malade, mais le fait qu’il puisse être associé avec les faussetés de son peuple tourmentait son âme et son esprit. Il était impensable pour lui d’aller adorer des idoles; au contraire, il était déterminé à les détruire. Une fois, afin de ne pas participer à leurs cérémonies, il leur dit qu’il était malade et, après qu’ils l’eurent quitté, il détruisit leurs idoles. Ce n’était pas un mensonge, car il était vraiment devenu malade de leurs idoles et de leur idolâtrie. C’est pourquoi il avait agi ainsi. Et le Coran le loue pour cela:




Du nombre de ses coreligionnaires [de Noé], certes, fut Abraham. Quand il vint à son Seigneur avec un cœur sain. Quand il dit à son père et à son peuple: “Qu'est-ce que vous adorez?” Cherchez-vous, dans votre égarement, des divinités en dehors de Dieu? Que pensez-vous du Seigneur de l'univers?” Puis, il jeta un regard attentif sur les étoiles et dit: “Je suis malade”. Ils lui tournèrent le dos et s'en allèrent. Alors il se glissa vers leurs divinités et dit: “Ne mangez-vous pas? Qu'avez-vous à ne pas parler?” Puis il se mit furtivement à les frapper de sa main droite. (37:83-93)

La deuxième allusion: Abraham utilise l’ironie pour montrer la vérité. Comme on le lit dans le Coran:




En effet, Nous avons mis auparavant Abraham sur le droit chemin. Et Nous en avions bonne connaissance. Quand il dit à son père et à son peuple: “Que sont ces statues auxquelles vous vous attachez?” Ils dirent: “Nous avons trouvé nos ancêtres les adorant”. Il dit: “Certainement, vous avez été, vous et vos ancêtres, dans un égarement évident”. Ils dirent: “Viens-tu à nous avec la vérité ou plaisantes-tu?” Il dit: “Mais votre Seigneur est plutôt le Seigneur des cieux et de la terre et c'est Lui qui les a créés. Et je suis un de ceux qui en témoignent. Et par Dieu! Je ruserai certes contre vos idoles une fois que vous serez partis”. Il les mit en pièces, hormis [la statue] la plus grande. Peut-être qu'ils reviendraient vers elle. Ils dirent: “Qui a fait cela à nos divinités? Il est certes parmi les injustes”. (Certains) dirent: “Nous avons entendu un jeune homme médire d'elles; il s'appelle Abraham”. Ils dirent: “Amenez-le sous les yeux des gens afin qu'ils puissent témoigner” (Alors) ils dirent: “Est-ce toi qui as fait cela a nos divinités, Abraham?” Il dit: “Il a fait cela. Voici la plus grande d'entre elles. Demandez-leur donc, si elles peuvent parler”. (21:51-63)

Certains considèrent la dernière réponse d’Abraham comme un mensonge. En vérité, c’est un exemple d’ironie mordante. Abraham voulait que son peuple comprenne enfin que les choses qui ne peuvent pas parler ni faire de mal ou de bien sont indignes d’être adorées. Sa tentative fut réussie, car son peuple, incapable de réfuter son raisonnement, ne put trouver d’autre moyen de protéger ses idoles que de jeter Abraham dans le feu.
Abraham n’avait pas dit que les idoles avaient été détruites par la plus grande d’entre elles. Lisons avec plus d’attention. Il dit: Il a fait cela, puis s’arrête – il y a un arrêt conséquent dans la lecture du verset – puis reprend: Voici la plus grande d’entre elles! Donc, la phrase Il a fait cela fait référence à celui qui a brisé les idoles, mais pour détourner l’attention de son public vers la grande statue il ajouta: Voici la plus grande d’entre elles!
Un jour, le Messager de Dieu dit à une vieille dame que les personnes âgées n’entreraient pas au Paradis. Quand il s’aperçut que ses paroles l’attristèrent beaucoup, il clarifia sa plaisanterie: «Parce qu’ils y entreront comme de jeunes personnes.»[17] Cela est, d’une certaine façon, similaire à ce que fit Abraham et n’est donc pas un mensonge.
La troisième allusion: Abraham et son épouse Sarah.
Dans un hadith, et aussi dans la Bible (Genèse 20:2-14), on lit qu’Abraham demanda à sa femme Sarah de répondre à ceux qui l’interrogeraient qu’elle était sa sœur et non pas sa femme.[18] Selon la Bible, Abraham fit cela car si la vraie identité de Sarah était connue, il se serait fait tuer. Cela n’est pas un mensonge, car comme le déclare le Coran, tous les croyants sont frères et sœurs.
Pour conclure, Abraham n’a jamais menti. S’il avait menti, Dieu le lui aurait reproché. Cependant, aucun reproche à son encontre ne se trouve dans le Coran. C’est pour cela que la Tradition prophétique concernant ces allusions ne doit pas être comprise de façon littérale.
La prétendue défaillance d’Abraham
Abraham entama sa mission en appelant son père Azar, le fabricant régional d’idoles, à abandonner l’idolâtrie et à se tourner vers Dieu, le Créateur des cieux et de la terre. Quand son père refusa d’agir ainsi, il le quitta, en disant qu’il demanderait à Dieu de le pardonner. Il tint sa promesse: Pardonne à mon père: car il a été du nombre des égarés. (26:86)
Certains considèrent cela comme une défaillance, car après tout, son père était incroyant. Or cela est difficile à croire car Abraham était un Prophète élu par Dieu pour inviter les gens à la vérité et au salut. Comme tous les Prophètes, cela l’affligeait énormément de voir un quelconque serviteur de Dieu ne pas suivre Sa voie vers le bonheur et le salut dans les deux mondes. On discerne bien dans les versets suivants combien il désirait la guidance de son père:




Et mentionne dans le Livre, Abraham. C'était un très véridique et un Prophète. Lorsqu'il dit à son père: “Ô mon père, pourquoi adores-tu ce qui n'entend ni ne voit, et ne te profite en rien? Ô mon père, il m'est venu de la science ce que tu n'as pas reçu; suis-moi, donc, je te guiderai sur une voie droite. Ô mon père, n'adore pas le Diable, car le Diable désobéit au Tout Miséricordieux. Ô mon père, je crains qu'un châtiment venant du Tout Miséricordieux ne te touche et que tu ne deviennes un allié du Diable”. (19:41-45)

C’était le devoir d’Abraham d’appeler les gens à l’adoration de Dieu, en dépit de leurs refus continuels. Bien que le Coran déclare ouvertement: [Mais] certes les infidèles ne croient pas, cela leur est égal, que tu les avertisses ou non: ils ne croiront jamais. (2:6), le Messager de Dieu ne cessa jamais de les avertir. En plus d’appeler son père à la vérité, Abraham pria pour lui jusqu’à ce qu’il réalise que son père était un ennemi de Dieu. Quand il fut convaincu de ce fait, il se dissocia de lui. Dieu mentionne cela non pas comme une défaillance de la part d’Abraham, mais comme une vertu: Abraham était certes plein de sollicitude et indulgent. (9:114)
Dieu mentionne aussi la conduite d’Abraham comme un excellent exemple à suivre:




Certes, vous avez eu un bel exemple [à suivre] en Abraham et en ceux qui étaient avec lui, quand ils dirent à leur peuple: “Nous vous désavouons, vous et ce que vous adorez en dehors de Dieu. Nous vous renions. Entre vous et nous, l'inimitié et la haine sont à jamais déclarées jusqu'à ce que vous croyiez en Dieu, seul”. Exception faite de la parole d'Abraham [adressée] à son père: “J'implorerai certes, le pardon [de Dieu] en ta faveur bien que je ne puisse rien pour toi auprès de Dieu”. “Seigneur, c'est en Toi que nous mettons notre confiance et à Toi nous revenons [repentants]. C’est à Toi que tout doit aboutir. (60:4)

Abraham pria donc pour le pardon de son père afin de tenir sa promesse (9:114). Quand il vit que son père était déterminé à rester incroyant, il se dissocia de lui et ne chercha plus à le faire pardonner.
Enfin, notons ici que certains exégètes coraniques ne considèrent pas Azar comme étant le père d’Abraham. Bien que le fait qu’Abraham descende d’un père mécréant ne constitue pas un défaut, puisque Dieu fait sortir le vivant du mort et [Il] fait sortir le mort du vivant (3:27), le Coran utilise pour Azar le mot ab (qui, en plus d’avoir le sens de père, peut aussi avoir celui d’oncle, de beau-père, de père adoptif ou de grand-père).
Bien qu’il lui fût dit de ne pas chercher le pardon pour Azar, le Coran raconte qu’alors qu’il avait atteint un âge très avancé, il pria: Ô notre Seigneur! pardonne-moi, ainsi qu'à mes père et mère et aux croyants, le jour de la reddition des comptes”. (14:41) Dans cette prière, il emploie le terme walid (celui qui l’a engendré pour désigner son père. Il est donc tout à fait possible qu’Azar ne fût pas celui qui l’a engendré. Selon la Bible, le vrai père d’Abraham était Terah. Or Dieu sait mieux ce qu’il en est.
Le Prophète Joseph
Le Prophète Joseph est exalté dans le Coran comme un exemple de chasteté. Durant son enfance, ses frères envieux le jetèrent au fond d’un puits et l’y laissèrent. Une caravane qui passait par là le trouva et le vendit plus tard comme esclave à un officier de haut rang (probablement un ministre) de la cour égyptienne. La Bible lui donne le nom de Putiphar (Genèse 37:36).
Joseph était issu d’une famille de Prophètes. Quand quelqu’un dit au Messager de Dieu qu’il était un homme noble, le Messager fit allusion à ce fait en disant: «L’homme noble, fils d’un noble qui était fils d’un noble qui était lui aussi fils d’un noble. C’est Joseph, fils de Jacob, fils d’Isaac, fils d’Abraham, l’ami intime de Dieu».[19] Joseph n’était encore qu’un enfant quand il était dans le puits et qu’il lui fut révélé:“Tu les informeras sûrement de cette affaire sans qu'ils s’en rendent compte”. (12:15) Ainsi, dès le début, il fut protégé de tout vice

Joseph, un jeune homme d’une beauté exceptionnelle, tomba vite sous l’attention de l’épouse de son maître. Elle s’éprit de lui. Selon les paroles des femmes de la ville, citées dans le Coran, elle en est follement éprise. (12:30) Elle essaya de le séduire en fermant les portes à clé et en l’appelant à venir à elle. Or Joseph, à qui Dieu donna le savoir, le jugement sain et le discernement, répondit aussitôt: “Que Dieu me protège! C'est mon seigneur qui m'a accordé un bon asile. Vraiment les injustes ne réussissent pas”. (12:23)
Le Prophète Joseph avait atteint le rang de l’ihsan, que le Messager de Dieu décrit comme étant la capacité du croyant à adorer Dieu comme s’il le voyait en face de lui. Dit autrement, il était conscient, à chaque instant, que Dieu l’observait. Il était aussi quelqu’un que Dieu avait fait sincère, avec un cœur et des intentions des plus purs. Par conséquent, il est inconcevable qu’il ait pu trahir les grâces de Dieu en succombant à cette tentation. Eut-il fait ne serait-ce qu’un pas vers elle, il serait devenu injuste. Ou bien, si par «mon seigneur» il signifiait son maître, il aurait alors été injuste pour avoir trahi la confiance de son maître.
Le Coran continue ainsi le récit:

Et, elle le désira. Et il l'aurait désirée n'eût été ce qu'il vit comme preuve évidente de son Seigneur. Ainsi [Nous avons agi] pour écarter de lui le mal et la turpitude. Il était certes un de Nos serviteurs élus. (12:24)

Malheureusement, le verset a été mal compris par certains exégètes du Coran qui lui donnèrent ce sens: «Elle le désira et eut un penchant pour lui; et il la désira et eut un penchant pour elle, mais juste à ce moment-là, il vit une preuve de son Seigneur et s’arrêta». D’aucuns ont extrapolé «une preuve de son Seigneur» avec tant de fantaisie qu’ils s’imaginèrent que Jacob apparut avec sa main sur ses lèvres, sauvant ainsi son fils d’un énorme péché.
Plus qu’un malentendu, il s’agit ici d’une calomnie faite contre un Prophète qui fut honoré et présenté par Dieu comme un «excellent modèle de chasteté» et par le Messager de Dieu comme le plus noble de tous. Pour supprimer de tels doutes, nous analyserons le terme hamma, qui est traduit littéralement par «brûler intérieurement» et qui a égaré certains exégètes.
Hamma signifie littéralement «souffrir, brûler, être mal à l’intérieur, et être consumé par la passion et le désir». Il existe un principe de morphologie et de sémantique selon lequel il faut préférer le sens premier et le plus courant d’un mot, à moins qu’une incohérence ou qu’une non conformité n’apparaisse dans le contexte. Ce principe, avec les deux autres principes que nous expliquerons plus bas, rend impossible de comprendre hamma dans son sens premier:
1- Joseph et cette femme n’avaient rien en commun; tout les séparait aussi bien sur le plan de la croyance, des ambitions, du caractère que du mode de vie. Ainsi, chacun avait sa propre souffrance ou angoisse, et chacun brûlait pour différentes ambitions.
2- Le verset contenant le verbe hamma est en fait une parenthèse pour expliquer la vertu de la croyance et de la sincérité, qui apportent la faveur et la protection de Dieu. Le verset n’occupe pas la place d’un simple morceau du récit. Notons aussi qu’il y a des arrêts après chaque expression, ce qui montre qu’elles ne relient pas une chaîne d’événements, mais qu’elles expriment plutôt trois réalités différentes. Dans ce cas, la signification exacte du verset est donc:


Elle brûlait à l’intérieur à cause de son amour pour Joseph. Cet amour causa des ennuis à Joseph; sa chasteté, son bon caractère et sa réputation étaient en jeux. Il devait trouver une issue à cette situation. À cet instant crucial, la preuve de Dieu (Sa protection ou autre chose) vint à son secours et l’éloigna de tout mal, car Dieu avait préalablement fait de lui l’un de Ses serviteurs sincères et purs. Il n’était pas un mukhlis (purifié et sincère grâce à une autodiscipline et à une formation spirituelle), mais plutôt un mukhlas (rendu sincère et pur par Dieu).


De plus, le verbe hamma dans ce contexte n’indique pas le début d’une action, car on lit dans le verset précédent qu’elle avait déjà commencé l’action: elle ferma bien les portes et dit: “Viens, [je suis prête pour toi!]” (12:23) Mais Joseph refusa. Donc, dire que hamma a le sens de «être sur le point de» pour à la fois Joseph et la femme contredit le verset précédent ainsi que le suivant: Et tous deux coururent vers la porte, et elle lui déchira sa tunique par derrière. (12:25) Il est clair que Joseph courut à la porte pour s’enfuir, qu’elle courut pour l’attraper et qu’elle déchira sa chemise par derrière.
Pourtant, certains suggèrent qu’elle désira Joseph et qu’il aurait pu également la désirer s’il n’avait pas vu un signe de Son Seigneur. Puisqu’il avait été protégé contre tout péché dès le début, il n’avait pas pu éprouver de désir pour elle. Dans tous les cas, il ne ressentit rien pour elle et n’entama rien vers elle. Comme tous les Prophètes, Joseph était infaillible.
Le Prophète Mohammed
Le Messager de Dieu est supérieur à tous les autres Prophètes. Il ne pourrait en être autrement car il fut envoyé comme une miséricorde pour tous les mondes. La religion qu’il a transmise contient tous les principes essentiels des religions révélées auparavant ainsi que tout ce qui est nécessaire pour résoudre les problèmes de l’homme jusqu’au Jour dernier.
Le Prophète Mohammed, selon les termes de Boussiri: «(…) est le soleil des vertus et les autres sont, en comparaison, des étoiles qui diffusent la lumière pour éclairer la nuit aux gens.» Quand le soleil se lève, la lune et les étoiles ne sont plus visibles. De même, quand le «Soleil de la Prophétie» (le Prophète Mohammed) se leva pour illuminer l’univers entier, la lumière des étoiles devint superflue.
Comme ses prédécesseurs, le Prophète Mohammed était infaillible. Nous voyons à la fois dans le Coran et dans les livres d’histoire que, même si ses ennemis le calomniaient sans cesse, ils ne remirent jamais en question son honnêteté et son infaillibilité.
Ils disaient qu’il était «fou» – certes, il aimait Dieu «à la folie» et désirait et cherchait éperdument à guider son peuple. On pourrait donc dire qu’il était «fou», mais pas au sens d’avoir perdu la raison. Ils disaient qu’il était un «magicien» qui ensorcelait les gens – certes, il les enchantait, mais avec sa personnalité, ainsi qu’avec l’islam et le Coran qu’il apportait de Dieu. Mais il n’était pas magicien. Ils disaient qu’il était un «devin» – certes, il fit des centaines de prédictions, dont la plupart se sont déjà réalisées et dont le reste se réalisera bientôt. Mais il n’était pas devin.
Comme les expressions coraniques susmentionnées qui, en apparence, semblent semer le doute sur l’infaillibilité de certains Prophètes, il se trouve plusieurs remontrances dans le Coran concernant certaines actions du Messager de Dieu. Mais avant de les analyser, rappelons que les Prophètes, comme les grands juristes, exerçaient aussi leur propre raison quand aucune loi explicite ou implicite n’avait été révélée concernant l’affaire en question.
De même que les épouses du Prophète ne sont pas comparables aux autres femmes musulmanes en termes de récompense et de châtiment divin (voir 33:30-32), de même Dieu ne traite pas les Prophètes de la même manière que les autres croyants. Par exemple, Il les réprimanda pour avoir bu de l’eau de Zamzam (un puits de La Mecque) au lieu de Kawthar (une fontaine du Paradis). De telles réprimandes ne doivent jamais être perçues comme résultant de péchés. De plus, ces reproches sont en général de vrais compliments divins qui montrent la grandeur des Prophètes et leur proximité de Dieu.
Le Messager de Dieu et les captifs de la Bataille de Badr
La petite communauté musulmane de La Mecque était sujette aux pires tortures. Ses membres les enduraient patiemment et ne pensaient jamais à se venger, car le Coran ordonnait au Messager de Dieu d’appeler les incroyants à la voie de Dieu avec sagesse et bonne prêche, de repousser le mal par le bien et de pardonner leurs fautes et leurs mauvaises actions. Quand les musulmans émigrèrent à Médine pour pouvoir vivre selon les principes islamiques, ils laissèrent tout ce qu’ils avaient derrière eux. Cependant, ils ne cessèrent pas d’être victimes des harcèlements des polythéistes mecquois et aussi d’un nouveau groupe: les tribus juives de Médine. De plus, même si les Ansars (les Secoureurs) partageaient volontiers leurs possessions avec les Émigrés, tous les musulmans souffraient de la privation. Dans des circonstances aussi difficiles et parce qu’ils avaient été traités injustement, Dieu leur permit de résister à l’assaut de l’ennemi. C’était juste avant la Bataille de Badr.
Cette bataille était la première confrontation militaire des musulmans avec les forces ennemies. Bien que les ennemis les surpassaient en nombre, les croyants remportèrent la victoire. Jusque là, si nous réfutons les opinions de certains exégètes selon lesquels la sourate Mohammed aurait été révélée avant la sourate Al-Anfal, aucun commandement divin n’avait été révélé concernant le traitement des prisonniers de guerre. En l’occurrence, Sa‘d ibn Mu‘adh n’était guère content de voir ses confrères faire prisonniers les ennemis; il préférait qu’on les tuât lors de la première confrontation.
Après la bataille, le Prophète consulta ses Compagnons, comme il le faisait toujours quand il n’y avait pas de révélation précise sur un sujet donné. Abou Bakr dit: «Ô Messager de Dieu, il s’agit de ton peuple. Même s’ils t’ont beaucoup maltraité, toi et tous les musulmans, tu gagneras leurs cœurs et causeras leur guidée si tu les pardonnes et les contentes.»
Omar pensait autrement et dit: «Ô Messager de Dieu, ces prisonniers sont les grandes figures de La Mecque. Si nous les tuons, l’incroyance ne pourra plus être assez forte pour nous combattre à nouveau. Remet chaque prisonnier à son plus proche parent musulman. Qu’Ali tue son frère Aqil. Qu’Abou Bakr tue son fils Abd ar-Rahman. Que je tue mon proche, et ainsi de suite.»
Le Messager de Dieu se tourna vers Abou Bakr et dit: «Tu es comme Abraham qui a dit: Quiconque me suit est des miens. Quant à celui qui me désobéit... c'est Toi, le Pardonneur, le Très Miséricordieux! (14:36) Tu es aussi comme Jésus qui a dit: Si Tu les châties, ils sont Tes serviteurs. Et si Tu leur pardonnes, c'est Toi le Puissant, le Sage. (5:118)» Puis il se tourna vers Omar et dit: «Tu es comme Noé qui a dit: Seigneur, ne laisse sur la terre aucun infidèle. (71:26) Tu es aussi comme Moïse qui a dit: Ô notre Seigneur, anéantis leurs biens et endurcis leurs cœurs, afin qu'ils ne croient pas, jusqu'à ce qu'ils aient vu le châtiment douloureux. (10:88) Le Prophète finit par suivre le conseil d’Abou Bakr.[20]
Chaque Prophète était envoyé pour guider son peuple sur le sentier de Dieu, et la mission de chacun était fondée sur la miséricorde. Toutefois, la miséricorde nécessite parfois, comme dans les cas de Noé et de Moïse, d’amputer un bras pour assurer la santé du corps, ou même de faire subir une grande opération. L’islam, étant la voie du juste milieu et de l’équilibre absolu entre tous les extrêmes temporels et spirituels et contenant les voies de tous les Prophètes précédents, fait un choix en fonction de la situation.

Avant Badr, les musulmans étaient faibles tandis que leurs ennemis, au niveau matériel, étaient forts, redoutables et organisés. Ainsi, les conditions ont pu requérir que le Prophète ne devrait pas faire de prisonniers avant d'avoir prévalu [mis les mécréants hors de combat] sur la terre (8:67), car ils se battaient pour la cause de Dieu et non pas pour quelque bien terrestre. Cependant, Dieu Tout-Puissant avait déjà décrété que les rançons et le butin de guerre étaient rendus licites aux musulmans. Les cœurs purs du Prophète et d’Abou Bakr ont dû sentir que Dieu leur permettrait de prendre le butin et les rançons. Par conséquent, ils libérèrent les prisonniers en échange d’une rançon avant que les versets concernant cette affaire ne soient révélés:

N'eût-été une prescription préalable de Dieu, un énorme châtiment vous aurait touché pour ce que vous avez pris [de la rançon]. Mangez donc de ce qui vous est échu en butin, tant qu'il est licite et pur. (8:68-69)


Cela est mentionné de façon plus explicite dans un autre verset:

Lorsque vous rencontrez (au combat) ceux qui ont mécru, frappez-les aux cous. Puis, quand vous les avez dominés, enchaînez-les solidement. Ensuite, c'est soit la libération gratuite, soit la rançon. (47:4)


Pour conclure, les musulmans ne désobéirent pas à un commandement divin qui avait déjà été révélé, et ne commirent donc pas de péché. Ce fut une décision obtenue suite à une consultation.
Le Prophète exemptant les Hypocrites de l’expédition de Tabouk
L’expédition de Tabouk eut lieu en l’an 9 de l’hégire, pendant la canicule de l’été arabe. Les soldats furent envoyés pour confronter Byzance, l’une des deux superpuissances de la région. Contrairement à ses habitudes, le Messager de Dieu annonça la destination de l’expédition. Certains demandèrent à en être dispensés, et le Messager de Dieu dispensa ceux qui présentaient des excuses valables. Il ne vérifia pas si oui ou non ils disaient la vérité car, en tant que musulman, il devait juger en fonction de leurs signes extérieurs et de leur profession de foi.
En outre, de même que Dieu couvre nos défauts, ainsi le Messager de Dieu ne réprimandait jamais les gens directement. Quand il discernait un défaut chez une personne ou une erreur commune parmi sa communauté, il montait en chaire et prononçait un avertissement général. Il ne mentionnait jamais de noms en particulier.
De nombreux Hypocrites donnèrent de fausses excuses. Malgré cela, le Messager de Dieu accepta leurs excuses. C’est à cette occasion-là que ce verset fut révélé: Dieu te pardonne! Pourquoi leur as-tu donné permission avant que tu ne puisses distinguer ceux qui disaient vrai et reconnaître les menteurs? (9:43)
Bien que certains savants soutiennent que Dieu reprocha à Son Messager d’avoir exempté les Hypocrites, la vérité est tout autre. Imam Fakhr ad-Din ar-Razi et beaucoup d’autres, parmi lesquels se trouvent des linguistes, ont très justement relevé que Dieu te pardonne! est une exclamation similaire à «Dieu te bénisse!» en français. Ainsi, le vrai sens de l’expression est «Dieu te donne la grâce!» Comme nous l’avons expliqué plus tôt, il n’est pas nécessaire qu’un péché existe pour qu’un pardon soit accordé. Par exemple, comme nous l’avons vu dans les versets 4:99, 5:3 et 4:43, le pardon peut être juxtaposé à la grâce, car leurs significations sont très proches.[21]
De plus, le Messager de Dieu était motivé par la bonté ainsi que par la prudence: la bonté parce que, dans l’urgence du moment, il ne souhaitait pas refuser ceux qui avaient de réelles exccuses; et la prudence car ceux qui prendraient part à l’expédition juste parce qu’ils y étaient forcés seraient un fardeau et une source de troubles:

S'ils étaient sortis avec vous, ils n'auraient fait qu'accroître votre trouble et jeter la dissension dans vos rangs, cherchant à créer la discorde entre vous. (9:47)

Le Messager de Dieu savait qui étaient les Hypocrites: Tu les reconnaîtrais certes aux traits de leurs visages; et tu les reconnaîtrais très certainement au ton de leurs discours. (47:30) D’ailleurs, Dieu ne voulait pas qu’ils sortent en guerre:

Et s'ils avaient voulu partir (au combat), ils auraient fait des préparatifs. Mais leur départ répugna à Dieu; Il les a rendus paresseux. Et il leur fut dit: “Restez avec ceux qui restent”. (9:46)

Ceci étant, le sens du verset en question est: «Dieu te donne la grâce! Si tu ne les avais pas excusés quand ils te demandaient dispense, les Hypocrites auraient été clairement distingués des véridiques.» Comme on le voit, le Prophète, loin d’être réprimandé, est complimenté par Dieu qui montre Son affection pour lui.
La sourate ‘Abasa (Il s’est renfrogné
La Prophétie n’est pas un métier parmi d’autres que n’importe qui peut exercer. Chaque individu a deux aspects: terrestre et céleste. Nous avons pris corps à partir de la poussière et avons été créés d’une vulgaire goutte d’«eau». Néanmoins, nous avons été distingués par le «souffle de Dieu». En conséquence, nous pouvons nous élever (ou tomber) à des niveaux infiniment hauts (ou bas). Tous les Prophètes appartenaient au rang le plus haut. Dieu les a choisit et les a dotés des vertus les plus louables et du plus haut degré dans les facultés intellectuelles et spirituelles.
Pour avoir un aperçu de la grandeur du Messager de Dieu, considérons comment, par la Volonté et le Pouvoir de Dieu, il transforma un peuple sauvage et retardé du désert en les fondateurs de la plus grande civilisation de l’histoire de l’humanité. De plus, selon la règle que «celui qui provoque une chose est semblable à celui qui fait cette chose», la récompense pour chaque bonne action des croyants, de l’époque du Prophète jusqu’au Jour dernier, s’ajoute à la récompense du Prophète, ce qui entraîne la continuation de son élévation spirituelle.
Malgré cela, certains commentaires coraniques classiques et autres ouvrages du genre contiennent des assertions basées sur des emprunts ou sur des anecdotes peu fiables et incompatibles avec la Prophétie. Ce qui est plus tragique encore est que même dans le monde musulman, des «chercheurs» influencés soit par des orientalistes soit par des tentations de ce monde, ont été pour le moins irrespectueux envers la Prophétie, le Messager de Dieu et la Sounna. Leurrés au point de «prendre le reflet du soleil pour le soleil lui-même», ils se considèrent libres de critiquer le Prophète et sa Sounna. L’un de leurs prétextes réside dans les premiers versets de la sourate ‘Abasa:





Il s'est renfrogné et il s'est détourné parce que l'aveugle est venu à lui. Qui te dit: peut-être [cherche]-t-il à se purifier? ou à se rappeler en sorte que le rappel lui profite? Quant à celui qui se complaît dans sa suffisance (pour sa richesse), tu vas avec empressement à sa rencontre. Or, que t'importe qu'il ne se purifie pas. Et quant à celui qui vient à toi avec empressement, tout en ayant la crainte, tu ne t'en soucies pas. (80:1-10)



D’après ce que certains exégètes coraniques ont écrit, un jour le Messager de Dieu se mit à transmettre le Message avec beaucoup de sérieux et de concentration à des leaders païens qoraïchites quand soudain il fut interrompu par un aveugle. Cet homme, Abd Allah ibn Umm Maktum, était si pauvre qu’habituellement personne ne le remarquait. Il voulut profiter des enseignements du Messager de Dieu, mais ce dernier désapprouva l’interruption et devint impatient. Par suite, ces versets auraient été révélés pour faire des reproches au Prophète.
Ce récit, toutefois, est très douteux pour plusieurs raisons:





– La narration de l’événement et ses participants ne sont pas identiques dans tous les livres de Traditions authentiques ni dans tous les commentaires coraniques. Certaines versions de ce récit comptent sept personnes en plus d’Ibn Umm Maktum.
– Plusieurs versets expliquent comment les Prophètes précédents se comportaient envers les pauvres. Il est inconcevable pour un Prophète qui a toujours conseillé à ses adeptes d’être avec les pauvres de se renfrogner ou de tourner le dos à un pauvre homme aveugle, d’autant que ce dernier venait pour l’écouter.
– Le Messager de Dieu a toujours rejeté l’appel des leaders qoraïchites qui exigeaient qu’il délaisse les musulmans pauvres s’il voulait qu’ils croient en l’islam.
– Le Coran attache une grande importance à la façon de se comporter en présence du Messager de Dieu. Par exemple, les croyants ne doivent «pas partir sans demander sa permission quand ils sont avec lui». Ils ne peuvent pas non plus entrer dans sa maison sans sa permission, ils verront leurs actions réduites à néant s’ils haussent leurs voix au-dessus de la sienne et seront punis en Enfer s’ils le maltraitent. Etant donné cela, Ibn Umm Maktum aurait dû être réprimandé pour avoir interrompu le Messager de Dieu.
– Ibn Umm Maktum était le fils de l’oncle de Khadija et l’un de ceux qui accepta l’islam dans ses tout débuts. Il avait une position remarquable en islam. Le Messager de Dieu lui assigna deux fois le gouvernement de Médine pendant qu’il était en campagne militaire. Donc, en dépit de sa cécité, il n’aurait pas pu être impoli au point d’interrompre le Messager de Dieu tandis qu’il invitait ces leaders à la vérité. Il était aveugle, mais pas sourd.
– La réprimande contenue dans les versets en question est trop sévère pour pouvoir s’adresser au Prophète. Le verbe «se renfrogner» et «tourner le dos à» ne sont jamais utilisés dans le Coran en référence à des Prophètes, ni même à des croyants ordinaires. Dans ce verset, ils sont utilisés à la troisième personne du singulier. Cela signifie un manque de respect et un avilissement. Aussi, les expressions suivantes sont du genre de celles qui sont employées à l’encontre des leaders incroyants. Par conséquent, il n’est pas pensable que la cible de la réprimande eût été le Prophète.
– Les exégètes coraniques qui mentionnent cet incident y ajoutent que chaque fois que le Messager de Dieu rencontrait Ibn Umm Maktum après cela, il le saluait ainsi: «Salut à toi, ô celui à cause de qui mon Seigneur m’a réprimandé». Cet ajout ne se trouve dans aucun des livres de Traditions fiables.
– Le Messager de Dieu était d’une grande bonté et donnait tout ce qu’il avait pour la guidance de son peuple. Le Coran déclare: Certes, un Messager pris parmi vous, est venu à vous, auquel pèsent lourd les difficultés que vous subissez, qui est plein de sollicitude pour vous, qui est compatissant et miséricordieux envers les croyants. (9:128)

Après toutes ces explications, nous choisissons de remettre la vérité de cette affaire à Dieu, l’Omniscient.
L’offre faite par la tribu de Thaqif
Avant d’entrer en islam, la tribu de Thaqif essaya d’obtenir quelques concessions de la part du Prophète, y compris des exemptions de certains devoirs religieux – comme si le Messager de Dieu était autorisé à faire cela! Alors qu’aucun musulman ordinaire ne penserait à accéder à une telle requête, que dire du Prophète lui-même! Les versets révélés à propos de cet incident disent:

Ils ont failli te détourner de ce que Nous t'avions révélé, [dans l'espoir] qu'à la place de ceci, tu inventes quelque chose d'autre et (l'imputes) à Nous. Et alors, ils t'auraient pris pour ami intime. Et si Nous ne t'avions pas raffermi, tu aurais bien failli t'incliner quelque peu vers eux. Alors, Nous t'aurions certes fait goûter le double [supplice] de la vie et le double [supplice] de la mort; et ensuite tu n'aurais pas trouvé de secoureur contre Nous. (17:73-75)

Tout d’abord, le Messager de Dieu est l’allocutaire et le destinataire direct de la révélation divine. C’est pour cela que Dieu s’adresse directement à lui concernant les ordres collectifs et individuels, les interdictions et les responsabilités. Cela n’implique pas que le Messager de Dieu feignait parfois d’ignorer ce qui lui avait été dit de faire. Etant la personnification, le représentant et le prédicateur de l’islam, ainsi que le meilleur exemple, le Messager de Dieu appliquait strictement ce qui lui était révélé et vivait «toute l’histoire de l’islam» en miniature.
Dieu employait le Messager de Dieu, son temps et ses Compagnons comme un modèle en fonction duquel la future expansion de l’islam prendrait forme. Il fonctionnait comme une graine à partir de laquelle toutes les civilisations islamiques futures, les divers mouvements et les sciences – l’arbre universel de l’islam – grandiraient. C’est pour cela que de tels versets ne doivent jamais être interprétés de façon à suggérer que le Prophète soit réprimandé pour quelque mal qu’il aurait fait. Cette sainte personne, le Bien-Aimé de Dieu et pour l’amour duquel Dieu créa tous les mondes, est parfaitement exempt de tout vice, faute ou défaut.
Le Messager de Dieu aspirait de tout son cœur à la guidance de son peuple. Pour mieux comprendre son amour et son affection pour l’humanité et pour l’existence en général, méditons sur ce qu’a dit Said Nursi, le grand savant et saint de notre époque, concernant l’ardent désir du Prophète pour la guidance et le bien-être de sa nation:


Je n’ai connu aucun plaisir en ce monde pendant ma vie de plus de quatre-vingts ans. Toute ma vie s’est passée sur des champs de bataille et en d’autres lieux de souffrance. Il n’est nul supplice que je n’ai goûté, nulle oppression dont je n’ai souffert. Je ne m’intéresse pas au Paradis et je ne crains pas l’Enfer. Si je devais être témoin que la foi de ma nation (c’est-à-dire de tous les musulmans) était assurée, alors je n’aurais aucune objection à être brûlé dans les flammes de l’Enfer, car mon cœur se changerait en un jardin de roses pendant que mon corps brûlerait.[22]


Dieu dit à Son Messager, le consolant de cette incroyance continuelle: Tu vas peut-être te consumer de chagrin parce qu'ils se détournent de toi et ne croient pas en ce discours! (18:6)
Ayant vu le vif désir du Messager de guider son peuple, les leaders de la tribu de Thaqif tentèrent d’arracher des concessions spéciales. Ils ajoutèrent même que si d’autres s’y opposaient, il pourrait mentir et prétendre que son Seigneur le lui avait ordonné. D’un point de vue purement humain, il peut sembler être une bonne politique de faire une petite concession afin de remplir une grande mission. Or le Messager de Dieu n’était pas l’auteur de l’islam; sa seule responsabilité était de le transmettre. La religion appartient à Dieu. Les versets en question accentuent ce point.
Son mariage avec Zaynab
Durant la période pré-islamique, et encore aujourd’hui, l’esclavage culturel, économique et spirituel était très répandu. L’islam vint pour détruire cet esclavage et chercha à résoudre ce problème social et psychologique en plusieurs étapes. Comme l’esclavage a un aspect profondément psychologique, son abolition tout d’un bloc aurait pu résulter en des conditions plus dures encore. Par exemple, quand Lincoln abolit l’esclavage aux Etats-Unis, la plupart des esclaves durent retourner chez leurs anciens maîtres parce que leur capacité à assumer des responsabilités, à choisir et à gérer leurs propres affaires en tant qu’hommes libres avaient été extirpées d’eux par la force et cela avait causé le meurtre de leurs leaders.
L’islam a établit, dans une première étape, des principes stricts sur le traitement des esclaves, comme le montrent ces hadiths: «Ceux qui tuent leurs esclaves seront tués. Ceux qui emprisonnent et affament leurs esclaves seront emprisonnés et affamés. Ceux qui castrent leurs esclaves seront castrés»[23] et «Les Arabes ne sont pas supérieurs aux non-Arabes et les non-Arabes ne sont pas supérieurs aux Arabes. Les blancs ne sont pas supérieurs aux noirs et les noirs ne sont pas supérieurs aux blancs. La supériorité réside uniquement dans la piété et la crainte de Dieu.»[24]
Dans une deuxième étape, l’islam a permit aux esclaves de réaliser leur identité et leur conscience humaine. Il les a éduqués aux valeurs islamiques et a implanté en eux l’amour de la liberté. Ainsi, le jour de leur émancipation, ils étaient parfaitement équipés pour devenir des membres utiles de la communauté en tant que fermiers, artisans, enseignants, savants, commandants, gouverneurs, ministres et même premiers ministres.
Une autre pratique pré-islamique, qui existe encore dans les codes civils de nombreux pays actuels, autorise les enfants adoptifs à jouir du même statut légal que les enfants naturels. Par conséquent, un père ne pouvait pas épouser légalement la veuve ou la divorcée de son fils. Cette pratique allait être abolie, car ni l’adoption ni aucune autre méthode pour déclarer quelqu’un son fils ne saurait créer une relation comparable à celle qui existe entre des enfants et leurs parents naturels.
Zaïd était un Africain noir qui avait été kidnappé et fait esclave alors qu’il n’était qu’un enfant. Khadija, la première épouse du Messager de Dieu, l’acheta au marché d’esclaves de La Mecque. Après son mariage avec le Prophète, elle le lui offrit comme présent. Le Messager de Dieu l’affranchit et l’appela «mon fils». Quand les parents de Zaïd finirent par le retrouver et qu’ils vinrent à La Mecque pour le reprendre, Zaïd refusa de rentrer avec eux et leur annonça qu’il préférait rester avec le Messager de Dieu.
Afin de montrer l’égalité entre les noirs et les blancs et pour démontrer que la supériorité réside dans la droiture et la dévotion à Dieu, et non pas dans la lignée et le statut social, le Messager de Dieu maria Zaïd à Zaynab bint Jahsh de la tribu des Hachimites. C’était une musulmane très pieuse et une intellectuelle dotée d’une grande noblesse de caractère. Le Messager de Dieu la connaissait très bien depuis son enfance. Bien que sa famille eût voulu la marier au Messager de Dieu, ils consentirent à son mariage avec Zaïd parce que tel était le souhait du Prophète.
Cependant, Zaïd admit qu’il était spirituellement inférieur à elle. Il se rendit compte que la sublimité de son caractère la rendait digne d’être l’épouse d’un homme plus grand que lui-même. Il demanda maintes fois au Messager de Dieu de lui permettre de divorcer, mais à chaque fois il lui recommandait de rester marié avec elle. Cependant, Zaïd, qui était assez perspicace pour voir qu’il n’était pas l’égal de sa femme, finit par divorcer.
Après cela, Dieu ordonna à Son Messager de l’épouser, même si cela violait les normes de la société dans laquelle il vivait. Parce que ce mariage avait été arrangé dans les cieux, il se soumit au décret divin et se maria avec Zaynab:

Puis quand Zaïd eut cessé toute relation avec elle, Nous te la fîmes épouser, afin qu'il n'y ait aucun empêchement pour les croyants d'épouser les femmes de leurs fils adoptifs, quand ceux-ci cessent toute relation avec elles. Le commandement de Dieu doit être exécuté. (33:37)


Bien que l’accomplissement de ce mariage fût très pénible pour le Messager, Dieu l’employa pour abolir une mauvaise coutume et établir une nouvelle loi et mœurs. Le Prophète était toujours le premier à mettre en pratique la loi ou règle à être établie et obéie afin d’influencer les autres. Son mariage avec Zaynab fut pour lui l’un des commandements les plus difficiles à appliquer. C’est pourquoi Anas remarqua: «Si le Messager de Dieu avait été enclin à supprimer quoi que ce soit de ce qui lui a été révélé, il aurait sûrement supprimé ce verset-là.»
Comme on pouvait s’y attendre, les ennemis de l’islam et les Hypocrites calomnièrent le Messager de Dieu. Bien que certaines de leurs allégations se soient infiltrées dans diverses interprétations coraniques, aucune de ces allégations ni de ces calomnies n’a jamais affecté – et n’affectera jamais – sa chasteté et la pureté de sa personnalité. Tous les savants s’accordent à dire qu’il vécut heureux avec Khadija, une veuve de quinze ans son aînée, sans que rien ne suggère la moindre inconduite durant ses vingt-cinq années de mariage avec elle (qui prirent fin avec le décès de Khadija). Contrairement aux autres jeunes, il ne brûlait pas du désir charnel. Cela montre clairement que ses mariages suivants, qui survinrent après ses cinquante ans, à l’âge où le désir s’estompe, visaient des objectifs bien précis.
En somme, comme tous les autres Prophètes, le Messager de Dieu est irréprochable et est innocent de tout ce dont il fut accusé. Aussi son infaillibilité ne peut-elle être remise en doute.

[1] Muslim, “Iman,” 326
[2] Ibn Kathir, Al-Bidaya, 2:350-51
[3] Bukhari, “Hajj,” 42; Ibn Kathir, “Al-Bidaya,” 2:350
[4]Tirmidhi, “Qiyama,” 49; Ibn Maja, “Zuhd,” 30
[5] Ibn Kathir, “Tafsir” 3:539
[6] Une parole Prophétique dont le sens vient directement de Dieu
[7] Bukhari, “Riqaq,” 38; Ibn Hanbal, 6:256
[8] Voir note 214 plus haut
[9] Ibn Kathir, Al-Bidaya, 2:313-14
[10] Bukhari, “Anbiya’,” 48; Muslim, “Fadha’il,” 144
[11] Bukhari, “Tahajjud,” 7, “Sawm,” 59; Muslim, “Siyam,” 182
[12] Bukhari, “Hudud,” 22; Abu Dawud, “Hudud,” 17; Tirmidhi, “Hudud,” 1; Ibn Maja, “Talaq,” 15,16
[13] Bukhari, “Tafsir,” 3; Tirmidhi, “Qadar,” 2; Ibn Hanbal, 2:287, 314
[14] Muslim, “Iman,” 271
[15] Mulla Jami‘, Nafahat al-Uns, 521
[16] Bukhari, “Anbiya’,” 11
[17] Ibn Kathir, Shama’il, 84-85
[18] Bukhari, “Anbiya’,” 8; Muslim, “Fadha’il,” 154
[19] Bukhari, “Anbiya’,” 21:19; Ibn Hanbal, 2:96, 332
[20] Qurtubi, “Tafsir,” 8:31; Ibn Hanbal, 1:383
[21] Qurtubi, 8:98-99; Fakhr ar-Razi, Mafatih al-Ghayb, 16:73-74
[22] Said Nursi, Epitomes of Light (Mathnawi al-Nuriya) (Izmir, Kaynak: 1999), II
[23] Abu Dawud, “Diyat,” 70; Tirmidhi, “Diyat,” 17
[24] Ibn Hanbal, 411


--------------------
Dicte aux Anges les louanges, les recitations de Qur'An et les paroles avantageuses pour toi et les creatures.Donne-leur de l'encre a travers tes larmes et fortifie leurs plumes par ton unicité puis laisse les devant la porte et entre chez ton Seig
Al-Hikmah
Membre
27 messages postés
   Posté le 11-08-2007 à 01:56:13   Voir le profil de Al-Hikmah (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Al-Hikmah   

Exemption de tout défaut mental ou physique


Tous les théologiens musulmans conviennent que les Prophètes sont exempts de tous défauts, physiques ou mentaux. En plus d’être extraordinairement attirants de par leur personnalité et leur comportement, ils étaient aussi plein de grâce et de charme dans leur apparence externe. Ils étaient parfaits dans leur structure physique, beaux et bien bâtis.
Anas rapporte que le Messager de Dieu était le plus bel homme qui fût. Jabir ibn Samura remarque: «Une nuit durant la pleine lune, alors que nous étions assis à la mosquée, le Messager de Dieu entra. Je regardai d’abord la lune brillante, puis son visage. Je jure par Dieu que son visage était plus brillant que la lune.»[1]
Les Prophètes doivent être exempts de tous défauts physiques, car il ne faut pas que leur apparence repousse les gens. Expliquant la sagesse divine qui se cache derrière la durée de vie de 63 ans du Messager de Dieu, Said Nursi écrit:


Les croyants sont religieusement obligés d’aimer et de respecter au plus haut point le Messager de Dieu, et de suivre chacun de ses commandements sans éprouver la moindre aversion envers un quelconque aspect de sa personne. C’est pour cette raison que Dieu ne lui permit pas de vivre la période difficile et souvent humiliante de la vieillesse, et l’envoya à la «plus haute demeure» quand il avait 63 ans. Telle était la durée de vie moyenne des membres de sa communauté, faisant de lui un exemple également dans ce domaine.[2]


Les afflictions de Job
Bien que cette caractéristique soit commune à tous les Prophètes, de fausses histoires concernant Job et Moïse, qui ont été empruntées à des sources israélites ou qui sont de mauvaises interprétations coraniques, se sont infiltrées dans les exégèses coraniques.
Dans un hadith, le Messager de Dieu dit: «Les Prophètes passent par les épreuves les plus dures; c’est eux que les plus grands malheurs frappent. Puis viennent les autres croyants; plus ferme est leur foi, plus grands sont leurs malheurs.» Le Prophète Job est ainsi loué dans le Coran: Nous l'avons trouvé vraiment endurant. Quel bon serviteur! Sans cesse il se repentait. (38:44) Comme on peut en déduire des versets coraniques et comme le mentionne la Bible, il fut atteint d’une maladie de la peau qui lui causait des plaies douloureuses de la tête aux pieds (Job 2:7). Influencés par quelques récits israélites, certains commentateurs coraniques ont ajouté que des vers vivaient dans ces plaies ou ces abcès, et que l’odeur qui en résultait faisait fuir les gens.
Ces ajouts n’ont aucun fondement. Si les gens l’avaient effectivement quitté, ce devait être dû à la pauvreté dans laquelle il tomba plus tard dans sa vie. Au début, Job était un serviteur riche et reconnaissant de Dieu; mais plus tard, il perdit sa richesse et ses enfants. En tant que Prophète, il n’avait pas pu avoir une apparence repoussante ou dégoûtante, sans même, au moins, avoir son visage épargné par les plaies. De même, son corps n’avait pas pu émettre d’odeur écœurante.
Contrairement au récit biblique selon lequel il aurait maudit le jour de sa naissance (Job 3:1) et Dieu Lui-même ouvertement (Job 7:20-21), et se prétendrait plus juste que Dieu (Job 32:2), Job endura ses afflictions pendant des années sans jamais se plaindre. Il pria: “Le mal m'a touché. Mais Toi, Tu es le plus miséricordieux des miséricordieux!” (21:83) Dieu répondit à sa prière et retira son affliction, et enleva le mal qu'il avait, lui rendit les siens et autant qu'eux avec eux. (21:84)
Le défaut d’élocution de Moïse
Le Coran déclare que Moïse, après avoir reçu l’ordre d’aller auprès de Pharaon, supplia: Seigneur, ouvre-moi ma poitrine, et facilite ma mission, et dénoue un nœud en ma langue, afin qu'ils comprennent mes paroles. (20:25-28) Certains commentateurs, influencés par les sources israélites et interprétant mal la supplication de Moïse, ont avancé qu’il avait un défaut d’élocution. Ils disent que Moïse, enfant, tira un jour la barbe de Pharaon. En colère, Pharaon voulut le faire tuer. Mais sa femme, essayant de sauver l’enfant, demanda à Pharaon de le tester pour voir s’il était apte à être jugé, et sinon de décider en sa faveur. Apportant une balance, ils mirent un morceau d’or sur l’un des plateaux et de la braise sur l’autre. Moïse mit la braise dans sa bouche, ce qui le rendit bègue. Ainsi, selon ces interprétations, Moïse demandait dans ce verset à Dieu de retirer son bégaiement.
Une histoire inventée ne saurait servir de base à l’interprétation d’un verset coranique. Si Moïse avait eu un tel défaut d’élocution, il aurait dû prier pour que le nœud – et non pas un nœud – soit défait. Ce que Moïse demandait de Dieu était un plus grand talent pour exprimer clairement le Message divin en présence de Pharaon, car il n’était pas aussi éloquent que son frère Aaron. (28:34; Exode 4:10)
Pour conclure, tous les Prophètes étaient à la fois physiquement et mentalement parfaits. Peu importe ce que d’autres prétendent, il n’y a jamais rien eu dans leurs vies qui suggère le moindre défaut. Toutefois, certains d’entre eux ont pu être supérieurs à d’autres à certains égards: Parmi ces messagers, Nous avons favorisé certains par rapport à d'autres. Il en est à qui Dieu a parlé; et Il en a élevé d'autres en grade. (2:253) Le Prophète Mohammed est supérieur à eux tous en vertu du fait qu’il est le dernier Prophète envoyé à l’humanité et aux djinns. Aussi sa mission n’était-elle pas limitée à un peuple donné et à une époque donnée; au contraire, elle s’adressait à tout le monde et demeure valide encore aujourd’hui et jusqu’à la fin des temps.

[1] Suyuti, Al-Khasa’is al-Kubra, 1:123; Hindi, Kanz al-‘Ummal, 7:168
[2] Nursi, The Letters, 2:84-85


--------------------
Dicte aux Anges les louanges, les recitations de Qur'An et les paroles avantageuses pour toi et les creatures.Donne-leur de l'encre a travers tes larmes et fortifie leurs plumes par ton unicité puis laisse les devant la porte et entre chez ton Seig
iqkra
administrateur
iqkra
355 messages postés
   Posté le 27-11-2007 à 11:38:24   Voir le profil de iqkra (Offline)   Répondre à ce message   http://an-nasr.neuf.fr   Envoyer un message privé à iqkra   

As-Salamou 'Alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatouhou
baraq'Allahoufik continu stp jaime beaucoup le travail que tu fait il ya beaucoup de detail

--------------------
Al-Hakim a rapporté dans Al-Moustadrak que le Messager de Allah (3sws)a dit : « Celui qui a pris connaissance d’une intimité et l’a dissimulée sera tel celui qui a sauvé une fille enterrée vivante en la tirant de sa tombe ».
Haut de pagePages : 1  
 
 Forum iqkra  hommes pieux et leur vie  Les Prophètes  Les qualitées fondamentales des prophetesNouveau sujet   Répondre
 
Identification rapide :         
 
Divers
Imprimer ce sujet
Aller à :   
 
 
créer forum